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Brèves II

Par Volodia

J'ai vu des yeux sacrés venir et disparaître

passer sans s'apercevoir

et jamais les mêmes gestes.

N'oublie jamais tu es la muse

s'il le faut

je t'immolerai sur mon autel de poésie.

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J'ai appris à être grand

j'ai appris à être petit

j'ai dans les yeux des nuages

des étoiles rugueuses

et la nuit comme un sabre

planté et qui rit.

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Il y a encore un peu de ton odeur

sur les parois de la cabine

mon urine

balaie la voie qui mène chez moi

que de rails et quel poids

les trains vont vite comme la douleur.

---

La torture des marécages

le sang qui caille

savoir où aller

est une question sans âge --

cesse de me menacer

où veux-tu que j'aille?

---

Que l'état de mes cendres

me laisse aux tourments incertains

une phalène amorphe

une araignée morte ou la mer

un lieu plus large que les tropiques du cancer

une urne sacrée que le sang fige.

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Une bière glacée sur le corps

trop jeune

les cheveux sont une bataille inachevée

une hydre de plus

mes mots escortent

une procession fausse.

---

Le long cercueil de ma jeunesse

un pont enjambe la vie

l'eau y passe et la paresse

comme un baume

caresse ma paume usée

une gifle douce cet au revoir.

---

Sur un lit d'incertitude

la marée joue lentement

l'indifférence est un voile qui recouvre

les jours de peine

la joie une vague

qui ramène la lumière.

---

A la venue du sel aux coins des yeux

j'évapore un soupir un de plus

une autre époque est passée --

la peur, une amie qui s'attarde

et qui lorsqu'on voudrait dormir

chuchote le pire.


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