Cameroun : Paul Biya réapparait, brise le silence et reçoit l’ambassadeur de France

Après plus d’un mois d’absence, le président Paul Biya a mis fin aux spéculations en réapparaissant publiquement. Le chef de l’État a reçu l’ambassadeur de France, une rencontre qui, selon le diplomate, prouve que le président camerounais « tient les rênes du pays ». Cette apparition publique, bien que saluée par les partisans du régime, ne fait pas taire les critiques. Alors que les audiences et les voyages officiels semblent être les seules preuves de sa présence, la question demeure : les Camerounais devront-ils se contenter de ces rares apparitions pour être rassurés sur l’état de leur dirigeant à l’approche de l’élection présidentielle ?
Après une absence de près de 45 jours de la scène publique, le président Paul Biya est apparu hier au Palais de l’Unité. Il a reçu en audience Thierry Marchand, l’ambassadeur de France en fin de mission. Cette rencontre, qui a duré une heure et demie, est la première apparition publique du chef de l’État depuis le 15 juillet dernier, ravivant les débats sur son rôle dans la vie politique du pays.

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Une rencontre de « cordiale et dense »

L’entretien a été l’occasion de faire le point sur l’état des relations bilatérales entre Yaoundé et Paris. Au sortir de l’audience, Thierry Marchand a qualifié la rencontre de « cordiale et dense », soulignant que la coopération entre les deux pays s’était « renforcée » au cours des trois dernières années. L’ambassadeur a également insisté sur la volonté de la France de construire une « relation neuve » avec le Cameroun, adaptée aux enjeux du XXIe siècle.

Interrogé sur sa dernière impression du chef de l’État avant son départ, le diplomate français n’a pas ménagé ses éloges. Il a décrit le président Paul Biya comme « un homme d’État qui est aux affaires, et qui tient véritablement les manches du pays, et qui va s’engager dans une Campagne Présidentielle pour un nouveau Mandat ». L’ambassadeur a également affirmé avoir retrouvé le président dans le « même état d’esprit » qu’un an et demi plus tôt, le qualifiant de « conscient et extrêmement informé de la réalité des sujets ».

Un gout d’absence

Cette apparition publique, bienvenue pour les partisans du régime, ne fait toutefois pas taire les critiques de l’opposition. Des figures comme l’opposant Akere Muna, la militante Rebecca Enonchong et le journaliste Jean-Bruno Tagne ont récemment qualifié le président de « candidat invisible ». Alors que les audiences et les voyages officiels semblent être les seules occasions de voir le chef de l’État, les Camerounais devront-ils désormais se contenter de ces rares preuves de sa présence ? C’est la question que se posent de nombreux citoyens à l’approche de l’échéance électorale.