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France :: j’ai lu pour vous : la vengeance de poutine de mouftaou badarou

Publié le 09 septembre 2025 par Mycamer

Le roman de Mouftaou Badarou « La vengeance de Poutine », paru aux éditions Lumina à Paris est un chef-d’œuvre du romantisme contemporain de par ce mélange de tons qui crée un contraste entre description élégante et éléments banals ou prosaïques. L’auteur s’illustre d’abord, par le vocabulaire employé, puisqu’il manie aisément un registre soutenu et des termes plus neutres, proches du langage courant : « chemise-cravate », « trottoir », « échafaudage », afin de montrer à quel niveau tous les lecteurs sont interpellés.

Au début de l’œuvre, on note une précision toponymique (rue, arrondissement, noms propres) qui inscrit le récit dans un espace urbain réel et identifiable (Paris, 17ᵉ arrondissement, rue Ampère, rue Puvis de Chavannes). Dans ses textes, Badarou montre qu’il aime les phrases longues, souvent paratactiques, juxtaposant des actions sans toujours recourir à la subordination. Exemple : « Michel de Closets longe le trottoir de la rue Puvis de Chavannes il passe sous l’échafaudage… » Cette structure donne une impression de flux narratif continu, mais parfois au détriment de la clarté grammaticale pour préparer le lecteur au suspense

C’est pourquoi il adopte une focalisation externe en décrivant les gestes, attitudes et déplacements du personnage dans ce début d’œuvre, sans entrer dans ses pensées. Un habitué des films d’espionnage perçoit très vite comment cette partie renforce l’effet cinématographique : on « suit » Michel de Closets dans la rue, comme à travers une caméra subjective.

L’usage des toponymes précis et des détails concrets : « brasserie du bouquet Wagram », « chemise-cravate », « briquet en marqueterie rouge » participe à un réalisme minutieux, et même, comme diraient les écrivains réalistes du XIXᵉ siècle tels Honoré de Balzac, célèbre pour La Comédie humaine décrivant une vaste fresque de la société française de son temps, à ce que l’on pourrait appeler un « réalisme merveilleux ». Mais si l’on n’y prend pas garde, on verrait que ce réalisme merveilleux évoque presque une écriture journalistique, où le cadre urbain est mis en valeur avec une ambiance d’abord mondaine : dîner à la brasserie, salut courtois, raffinement du cigare. Puis elle bascule vers une tonalité de suspense et de thriller avec l’apparition de « l’ inconnu » qui suit le protagoniste.

On passe du quotidien anodin au danger latent, ce qui installe un climat de tension narrative. Et  » Sans se douter qu’un inconnu vient de lui emboîter le pas » crée un effet dramatique immédiat. Tout est mis en scène dès le début de ce roman : le contraste, le luxe et l’élégance cigare, marqueterie, brasserie chic, opposés à la menace obscure (filature dans la nuit, échafaudage inquiétant). Badarou privilégie la description réaliste, mais cherche aussi à créer une tension dans ses textes en semant des indices d’inquiétude, comme on le verra par la suite dans cette situation qui mène très vite à la peur et à la menace :  » braqué « , « tremblent » « doigt crispé », « gâchette », « arme ».


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