"Le remède à n'importe quoi c'est l'eau salée; la sueur, les larmes ou la mer."Isak Dinesen
" Si notre société devait un jour opter pour une dictature à la George Orwell, le meilleur instrument d'oppression serait sans doute le sillage laissé par la carte bancaire. Dans une économie sans espèces, avec un marché noir de troc réduit à l'état de curiosité historique, les activités d'un individu pourraient être pistées en temps réel par la simple étude du sillage monétaire tracé par sa carte universelle. Il y a des lois très strictes sur la protection des libertés individuelles, mais les lois ont la mauvaise habitude de s'effacer ou de se faire abroger chaque fois que la pression sociale se transforme en poussée totalitaire."Dan Simmons
"Café des immortels !
J’ai vu des diables au festin magnifique
Prendre tout l’or
J’ai déjà bu mon encre
Plume d’orgueil trempée dans des poisons
J’irai peser mon âme
Au négoce des invisibles
Café des immortels !
Les cerises dans l’écuelle, les pyramides de pêches
Sont un complet pays, et le cheval céleste
Café des immortels oracle des cohues !
J’aurai passé à peindre
Des avancées de brume Café des immortels, à des embarquements ! Comme bateliers anciens aux cargaisons de sel
J’affûte la patience à des orages, à des colères " LO'JO
"Je pèse quarante-huit kilos
Peut-être un peu plus, un peu moins
Ça dépend si j'ai du chagrin ou pas
Je pèse le poids de mes mots
Mes mots qui valent ce qu'ils valent
Mais, en tout cas, ce sont les miens
Et ces mots, quand je te les lance
Et que tu ne les attrapes pas
Je pèse le poids de l'absence
Avec ma rage au bout des doigts,
Je pèse le poids de la peur
Qui me tient éveillée la nuit
Les membres raidis sous le drap
Comme une dalle de béton
Les yeux tournés vers l'intérieur
A me demander qui je suis !
Je pèse le poids de mes actes
Qui sont pas toujours à ma taille
Qui se barrent sans prévenir
Sans demander la permission
Pour aller faire un peu plus loin
Quelques enfants adultérins
Que j'ai du mal à reconnaître,
Je pèse le poids d'un chien mort
Comme meurent les animaux
Avec ce regard qui s'étonne
Qui dit "Pourquoi tu m'abandonnes ?"
Ce regard insoutenable
Qui vous fait cracher vers le ciel
Un dernier refus misérable
Et qui fait qu'à jamais je pèse
La toute impuissance des hommes
Je pèse le poids de l'amour
Que je ne parviens pas à vivre
Ou de façon si maladroite
Que ma mère, sûrement, ne sait pas
La tendresse que je lui porte,
Je pèse le poids de l'amour
Qu'on rencontre si peu souvent
Qui, pourtant, doit nous délivrer !
Mais voilà, on n'a pas le temps
Ou alors, on est fatigué
Je pèse le poids de l'amour
Qu'est si difficile à donner
Et tout autant à recevoir
Alors, on reste là, tout seul
A peser le poids de l'orgueil
Je pèse quarante-huit kilos
Peut-être un peu plus, un peu moins
Ça dépend si j'ai du chagrin ou pas
Je pèse quarante-huit kilos
Toi, ça te fait ni chaud ni froid
Tu te dis "La fille, elle flippe
Dommage, mais c'est pas mon trip !"
D'accord, mais quand on se retrouve là, tout seul
Avec deux, trois spots dans la gueule
Faut bien raconter quelque chose
Pour essayer de se trouver
Pour pas rester des étrangers
"Toi, tu payes et moi je te baise"
Non ? alors raconte-moi
Combien tu pèses ! " Mama Béa Tekielski 
"La parole est toutElle coupe, écorche. Elle modèle, moduleElle perturbe, rend fouElle guérit ou tue netElle amplifie, abaisse selon sa charge.Elle excite au calme les âmes."Tradition Bambara.jpg)
"Il regarde le ciel immobile
Et l'été naguère invincible
Qui n'est pas revenu de l'ouestIl regarde la mer impavide
Qui d'un coup d'un seul se débride
Puis boit la gourde à moitié vide
Le ciel et l'eau se font des tressesIl s'empare d'une lame visible
Puis solennellement désigne
Le port où s'alignent les grues
Là où jadis il a vécuUne forme de bonheur indicible
Avec sa femme son chien ses filles
Il se dit je suis encore chaud
J'aime bien mourir ma non troppoEt puis au cas où
Je dis bien au cas où
Il y aurait rien là-haut
Pourrais-je emmener mon bateau?Et puis au cas où
Je dis bien au cas où
Il y aurait rien là-haut
Pourrais-je emmener les potos?Il regarde la route de l'exil
Et se demande où vont les îles
Et les grands oiseaux indociles
En forme de signaux de détresseIl rêve des berges du Tibre ou du Nil
Humant la fumée d'une Dunhill
Il reste au loin quelques collines
Allongées dans la brume épaisseAvant ici il y avait des chenils
Des grands bourgeois d'une grande ville
Le confluent le pauvre est nu
Et le jardin montre son culLe déclin était prévisible
L'humanité si peu sensible
Mais tant qu'il y aura des bistrots
Je veux bien mourir ma non troppoEt puis au cas où
Je dis bien au cas où
Il y aurait rien là-haut
Pourrais-je emmener mon bateau?Et puis au cas où
Je dis bien au cas où
Il y aurait rien là-haut
Pourrais-je emmener les potos?Et puis au cas où
Je dis bien au cas où
Il y aurait rien là-haut
Pourrais-je emmener mon bateau?"Benjamin Biol
"Je ne suis rien, je le saismais je compose mon rien avec un petit morceau de tout."Victor Hugo
