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ChatGPT pourrait déjà remplacer 44 métiers selon une étude d’OpenAI — mais la prudence reste de mise

Publié le 07 octobre 2025 par Suisseblog @suisseblog

L’intelligence artificielle continue de repousser les limites du possible. D’après une nouvelle étude interne publiée par OpenAI, le célèbre créateur de ChatGPT, les modèles d’IA seraient déjà capables d’assumer partiellement ou totalement les tâches de 44 métiers humains. Un chiffre qui fait réfléchir autant qu’il inquiète.

Mais derrière les promesses d’efficacité et de productivité, se cachent encore des zones d’ombre : fiabilité, éthique, et conséquences sociales à long terme.

Une nouvelle mesure signée OpenAI : le GDPval

Pour évaluer concrètement l’impact des modèles d’intelligence artificielle, OpenAI a mis au point un outil baptisé GDPval (pour Generative Data Productivity Value).

Cette évaluation permet de mesurer dans quelle mesure les modèles comme ChatGPT peuvent déjà remplacer certaines professions humaines.

Dans un billet de blog officiel, l’équipe de Sam Altman précise :

“Les gens spéculent souvent sur l’impact global de l’IA sur la société, mais la façon la plus claire de comprendre son potentiel est d’examiner ce que les modèles peuvent déjà faire.”

Autrement dit, OpenAI souhaite ancrer le débat sur des faits mesurables, plutôt que sur des suppositions ou des peurs irrationnelles. Le but affiché est d’apporter un cadre de réflexion fondé sur des preuves tangibles, notamment pour le monde du travail et les décideurs économiques.

44 métiers déjà impactés par ChatGPT et ses cousins

Quels métiers sont les plus menacés par l’arrivée de l’intelligence artificielle ?

Les résultats de l’étude GDPval montrent que 44 métiers pourraient déjà être automatisés ou profondément transformés grâce à l’IA.

Parmi eux, on retrouve aussi bien des professions administratives que des métiers techniques ou relationnels :

  • Agents immobiliers
  • Travailleurs sociaux
  • Ingénieurs industriels
  • Développeurs logiciels
  • Avocats
  • Infirmiers
  • Représentants du service client
  • Pharmaciens
  • Conseillers financiers
  • Détectives privés

OpenAI cite des exemples concrets : une IA capable d’évaluer des images de lésions cutanées pour assister un infirmier, ou encore la génération automatique de brochures de vente pour un agent immobilier.

Ces capacités illustrent comment les modèles peuvent accélérer des tâches répétitives, tout en réduisant les coûts et les délais de production.

ChatGPT : entre outil d’assistance et menace sociale

Officiellement, OpenAI insiste sur un message rassurant :

l’objectif n’est pas de remplacer totalement les humains, mais de les soutenir dans leur travail quotidien.

Cependant, les critiques rappellent que cette rhétorique masque une ambition bien plus large : celle de réduire les coûts de main-d’œuvre et d’augmenter la rentabilité à grande échelle.

Derrière les discours prudents, le projet de Sam Altman – fondateur d’OpenAI – semble clair : faire de ChatGPT un acteur incontournable de la productivité mondiale.

Le dirigeant n’a d’ailleurs pas hésité à affirmer que GPT-5 possède “une intelligence de niveau doctorat”, avant de rectifier face aux premiers tests jugés exagérés.

Une stratégie de communication typique d’OpenAI, souvent critiquée pour son marketing agressif.

Des résultats à prendre avec prudence

Si les chiffres d’OpenAI font parler, de nombreux experts restent sceptiques.

Selon eux, la méthode d’évaluation GDPval manque encore de transparence et repose sur des scénarios très théoriques.

“La plupart des emplois ne se résument pas à une simple liste de tâches qu’on peut coder”, rappelle OpenAI elle-même dans son rapport.

C’est là que le bât blesse : les métiers humains comportent une dimension émotionnelle, sociale et intuitive que les algorithmes peinent encore à reproduire.

Les travailleurs sociaux, par exemple, ne se contentent pas d’évaluer des données ; ils écoutent, conseillent, soutiennent.

Les avocats, eux, doivent interpréter les nuances du langage et du contexte, bien au-delà de la simple rédaction d’un texte juridique.

L’IA souffre encore d’hallucinations et d’erreurs

Le plus grand obstacle reste celui des hallucinations, ces erreurs de raisonnement ou de faits que produisent les modèles d’IA générative.

ChatGPT, comme d’autres systèmes, peut inventer des citations, des sources ou des conclusions totalement fausses avec un ton confiant et crédible.

Cette instabilité rend son usage risqué dans des domaines sensibles : médecine, droit, finance, éducation…

Les utilisateurs passent souvent plus de temps à vérifier et corriger les informations qu’à profiter d’un vrai gain de productivité.

Plusieurs entreprises ayant tenté de remplacer partiellement leurs équipes humaines par l’IA se sont retrouvées face à des conséquences désastreuses : erreurs juridiques, documents incohérents, perte de confiance des clients.

L’automatisation à tout prix : un risque pour l’égalité sociale

Au-delà de la performance technique, la question de l’impact social reste centrale.

Si des outils comme ChatGPT deviennent capables d’exécuter les tâches d’un agent immobilier, d’un assistant administratif ou d’un rédacteur, qu’adviendra-t-il des millions de personnes exerçant ces métiers ?

Certains experts parlent d’une transition vers de nouveaux rôles hybrides, où l’humain deviendrait “superviseur” des IA.

Mais dans la pratique, les emplois peu qualifiés risquent d’être automatisés sans compensation réelle.

L’idée d’un revenu universel ou d’une taxe sur l’automatisation refait donc surface, face à une révolution technologique dont les effets restent incertains.

OpenAI entre ambition et responsabilité

Consciente du caractère explosif de ce débat, OpenAI communique désormais avec plus de prudence.

La firme de San Francisco évoque une “collaboration homme-machine” plutôt qu’une substitution totale.

Elle rappelle que les IA doivent rester des outils sous supervision humaine, surtout pour les décisions à fort impact éthique ou émotionnel.

Mais dans les faits, le rythme de développement s’accélère.

Avec la sortie de GPT-5, annoncé comme “le modèle le plus avancé jamais créé”, OpenAI confirme son ambition :

étendre les usages de ChatGPT à la médecine, la formation, le droit, la création artistique et la recherche scientifique.

Cette expansion soulève une autre question :

faut-il encadrer plus strictement l’utilisation des IA génératives avant qu’elles ne redéfinissent le marché du travail ?

Vers une nouvelle définition du travail humain ?

Si l’on regarde plus loin, le rapport d’OpenAI soulève une réflexion fondamentale :

qu’est-ce qui définit vraiment un métier humain ?

Est-ce la compétence technique, l’intuition, la créativité ou la capacité d’empathie ?

L’intelligence artificielle nous oblige à repenser ces notions.

Peut-être qu’à terme, les métiers ne disparaîtront pas, mais évolueront vers une forme de coopération entre l’homme et la machine.

Le véritable enjeu ne sera pas de savoir si ChatGPT peut remplacer les humains, mais comment nous souhaitons utiliser cette puissance technologique — et dans quel cadre éthique.

En conclusion

Oui, ChatGPT peut déjà remplacer certaines tâches précises dans 44 métiers selon OpenAI.

Mais non, cela ne signifie pas que l’humain soit devenu obsolète.

L’étude GDPval met surtout en lumière la dualité de l’intelligence artificielle : capable d’aider, mais encore fragile, sujette aux erreurs et dépourvue d’intuition morale.

L’avenir du travail ne sera pas fait de remplacements, mais d’adaptations intelligentes.

Et la véritable question que nous devons nous poser n’est pas “jusqu’où ira ChatGPT ?” mais “jusqu’où voulons-nous le laisser aller ?”

Les 10 métiers les plus menacés (ou transformés) par ChatGPT et l’IA

L’étude GDPval d’OpenAI et les analyses d’experts du marché du travail s’accordent : certaines professions sont plus exposées que d’autres à l’automatisation par les IA génératives.

Voici le Top 10 des métiers les plus susceptibles d’évoluer fortement d’ici 2030 :

RangMétierImpact attenduTâches concernées

1⃣Assistant administratifTrès fortRédaction d’e-mails, gestion de plannings, création de rapports

2⃣Rédacteur ou journaliste webÉlevéProduction de contenu, SEO, synthèses automatiques

3⃣Agent immobilierFortCréation d’annonces, rédaction de contrats, calculs d’estimations

4⃣Conseiller financierFortAnalyse de portefeuilles, simulation d’investissements

5⃣Développeur logicielMoyen à fortGénération de code, tests, documentation

6⃣Avocat ou juristeMoyenRédaction de contrats, recherche juridique, analyse de jurisprudence

7⃣Infirmier et pharmacienModéréDiagnostic préliminaire, analyse d’images médicales

8⃣Community managerFortCréation de publications, modération, planification

9⃣TraducteurTrès fortTraductions automatiques et révisions assistées

🔟Représentant du service clientTrès fortRéponses automatiques, suivi de demandes, chatbots IA

💡 Bon à savoir : ces métiers ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Ils vont évoluer vers des fonctions d’encadrement, de supervision ou de création de valeur ajoutée qu’une IA ne peut pas encore imiter : empathie, stratégie, jugement moral.

🔸 Comment se préparer à travailler 

avec

 l’IA, et non contre elle

Face à l’essor fulgurant des outils comme ChatGPT, l’adaptation devient la clé.

Voici quelques conseils pour anticiper le changement :

  1. Développe tes compétences en IA : apprendre à utiliser des outils comme ChatGPT, Midjourney ou Claude devient aussi essentiel que savoir utiliser Word ou Excel.
  2. Renforce ton esprit critique : l’IA peut se tromper. Savoir valider, recouper et corriger les informations générées fera de toi un utilisateur “augmenté”.
  3. Mets en avant ta créativité et ton intelligence émotionnelle : deux qualités que les algorithmes ne maîtrisent pas.
  4. Forme-toi à l’éthique numérique et à la protection des données : ces sujets seront au cœur des emplois du futur.
  5. Utilise l’IA comme un partenaire, pas comme un substitut : délègue-lui les tâches répétitives, garde pour toi la stratégie et la vision.

🔸 En résumé

L’intelligence artificielle ne tue pas le travail, elle le recompose.

Les métiers de demain seront mi-humains, mi-algorithmiques, où la valeur résidera moins dans l’exécution que dans la compréhension, la créativité et la responsabilité.

OpenAI, avec ChatGPT et son outil GDPval, ouvre la voie vers un futur où la collaboration entre l’homme et la machine sera le nouveau moteur de productivité mondiale — à condition de ne pas oublier que le progrès ne vaut que s’il profite à tous.


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