Banlieusard et graffeur depuis 1989
Defun a grandi en banlieue ; il s’est exprimé dans les rues et sur les lignes de métro de la capitale. Banlieusard dans l’âme, il commence à taguer dès 1989 avec Cokun, dans les rues de Malakoff et sur la ligne 13.
« J’ai commencé avec Pulsar puis Defun, jusqu’à mon premier serrage en 1990. Au départ, c’était surtout du tag dans le métro, le graff c’était compliqué et je manquais de bombes. »
Il commence alors à dessiner ses premières lettres sur papier, et réalise son premier vrai graff à Étienne Dolet sur la ligne 13, fin 1989.
Les débuts dans les entrepôts et les chromes
Très vite, sous l’impulsion du crew 4AD, il explore les entrepôts de métro. « Au début, on restait entre nous. J’ai surtout martyrisé la 13 et la B, mais aussi un peu la A, la 4, la 10, la 7, la 6… »
Grâce aux anciens du crew, il fait ses premiers chromes sur les voies et quelques terrains. Les rencontres se multiplient : Sine et Bomez sont parmi les premiers taggueurs qu’il croise, suivis de Swed, Honk, Havoc, Ery2, Azyle, Abdyk, Kenor… Sur train, il peint avec Disney, Eresy, Liric, Obsek, Écho, Kea, Rest, Detay, Teusha, Kline…
« On a peint peu de métro. On préférait taguer plusieurs rames plutôt que de gaspiller des bombes pour une seule. »
Les premiers tags qui marquent
En banlieue, il se souvient des TDK et dans le métro, les 93MC, Bando et Boxer. Son premier vrai crew : les 4AD, avec des old timers comme Obsek, Dase, Nes, Hera et Eresy. Le groupe reste actif jusqu’en 1995.
Petits accrochages avec la police
Comme beaucoup de graffeurs de l’époque, Defun a eu quelques soucis avec la police, mais rien de dramatique. « Juste une bonne amende pour un serrage dans un entrepôt de la 7, en 1992. »
« Pour l’instant, je fais beaucoup de customisation pour les amis — casquettes, sacs — et pour ma fille. Peindre reste une passion et une détente. J’ai besoin de liberté dans ma création. Exposer un jour ? Pourquoi pas, quand le moment sera venu. »
Chronologie rapide
- Fin 80 : collégien, déjà sur le réseau RATP
- 1990 : rues, entrepôts, RER et métro jusqu’en 1993
- 1993-1994 : rues et trains
Defun reste fidèle à ses racines, entre liberté créative et souvenirs du métro parisie
