Disponible depuis le 19 septembre 2025 sur Netflix, El refugio atómico (Billionaires’ Bunker) marque le retour des créateurs de La Casa de Papel et Berlin. Cette fois, Álex Pina et Esther Martínez Lobato enferment un groupe de milliardaires dans un bunker de luxe pendant que la Troisième Guerre mondiale menace. Sur le papier, tout est réuni pour une série explosive. En pratique, El refugio atómico s’enferme surtout dans ses clichés.
ATOMIC MONKEYS. Alicia Falcó as Asia in episode 02 of ATOMIC MONKEYS. Cr. Carla Oset/NETFLIX © 2024
Un point de départ intrigant (épisode 1)
L’histoire commence avec Max (Pau Simón), un jeune homme au passé tragique qui sort de prison après un accident de voiture meurtrier. Son père l’emmène dans un mystérieux bunker souterrain, le Kimera Underground Park, où se sont repliées les plus grandes fortunes d’Europe pour survivre à l’apocalypse qui s’annonce.
Mais à la fin du premier épisode, un twist bien ficelé change tout : la fin du monde n’a jamais eu lieu. Les milliardaires sont en réalité les victimes d’une arnaque géante orchestrée par Minerva (Miren Ibarguren) et son équipe. Leur plan : leur faire croire qu’ils sont les derniers survivants de l’humanité pour mieux les dépouiller.
Un concept malin, dans la lignée du Truman Show ou du jeu Fallout, qui aurait pu offrir une vraie satire sociale sur la paranoïa et la cupidité des ultra-riches. Malheureusement, la série choisit vite la voie la plus facile.

Entre soap et thriller : un bunker plein de clichés
Comme souvent chez Álex Pina, tout commence fort avant de sombrer dans le trop-plein. El refugio atómico reprend la recette exacte de La Casa de Papel :
- une narration en flashbacks,
- un groupe de “rebelles” charismatiques,
- une machination qui se complique sans cesse,
- et des personnages qui passent plus de temps à se battre qu’à réfléchir.
Sauf qu’ici, l’émotion forcée et les romances improbables prennent le dessus. Les dialogues sonnent creux, les intrigues familiales s’étirent, et la tension retombe. Le duo principal (Max et Asia, la sœur de sa défunte copine) manque d’alchimie, tandis que les seconds rôles surjouent faute de matière.
Les amateurs de soap trouveront peut-être leur compte, mais les fans de thriller ou de SF resteront sur leur faim. Même le propos social finit par s’évaporer derrière les histoires de cœur et les trahisons.

Un univers rétrofuturiste… mais cheap
Visuellement, El refugio atómico tente un style rétrofuturiste original : combinaisons colorées, lumières artificielles, bunker aseptisé. Mais malgré de bonnes idées de mise en scène, le rendu fait parfois série B à gros budget. Les costumes bleu roi et les décors en plastique n’aident pas à prendre l’ensemble au sérieux.
Seule Miren Ibarguren (Minerva) tire son épingle du jeu, en cheffe d’équipe stratège et implacable. C’est aussi la seule à apporter un peu de modernité dans un récit qui aligne les clichés de genre : les hommes violent, les femmes pleurnichiantes, et tout le monde finit par se trahir.

Un potentiel gâché pour Netflix
Avec son idée de départ, El refugio atómico aurait pu devenir une critique piquante du capitalisme et des privilèges, une fable ironique sur la peur de la fin du monde. Mais à force de vouloir reproduire le succès de La Casa de Papel, Álex Pina livre une série spectaculaire en surface, mais vide de sens.
La mise en abyme du faux apocalypse amuse un temps, mais ne suffit pas à sauver une histoire trop bavarde et mal équilibrée. Reste un divertissement facile, calibré pour le binge-watching, qui se regarde sans déplaisir… avant d’être aussitôt oublié.
Bien sûr, la saison 1 se termine sur un teasing de la suite, ce n’est absolument pas une fin d’arc.
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