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Quand la vie tourne la page : Apprivoiser le changement avec courage et douceur

Publié le 15 octobre 2025 par Wilntonga

Quand la vie tourne la page, parlons-en ! Il y a peu de temps encore, mon corps et mon esprit semblaient conspirer contre moi. Malaise, anxiété, palpitations, crampes dans tout le corps, pensées de mort, confusion, manque de concentration, … J’avais l’impression que le monde s’écroulait autour de moi. Tout m’irritait : mon pays, mon environnement, mes choix. Je remettais tout en question.

Mes mentors essayaient de m’encourager, les médecins donnaient leurs prescriptions, les livres sur mon bureau murmuraient leur sagesse… mais au fond de moi, les doutes persistaient et les ombres s’allongeaient. Et pourtant, c’est dans cette tempête que j’écrivais sur l’alignement avec soi-même. Ces articles sont devenus mon médicament. J’avais écrit avec conviction dans Tu es la réponse que tu attends : le changement n’était pas à l’extérieur, mais déjà en moi, attendant d’être retrouvé, affiné et incarné.

Peu à peu, mes mots ont tracé un chemin que je n’osais pas encore emprunter, mais qui m’appelait. Ils sont devenus une invitation à passer de la théorie à l’expérience, de l’écriture à l’action. C’est ainsi que j’ai osé un premier pas audacieux : me raser les cheveux. Un geste simple en apparence, mais pour moi, un acte de renaissance. Sacrifier quelque chose que je chérissais profondément : mes cheveux, si crépus, si touffus, si noirs, si agréables au toucher. C’est devenu le symbole de laisser pousser une nouvelle vie à leur place.

Je ne voulais pas seulement voir repousser d’autres cheveux, mais voir éclore une nouvelle vie. Comme une graine en terre, la transition est encore au sol, et je l’arrose patiemment, avec hâte de la voir germer. Et parce qu’une graine a besoin de lumière autant que d’eau, j’ai senti qu’il me fallait changer aussi d’air, d’espace, de décor. Peu après, j’ai pris un vol vers une nouvelle destination, choisissant de me plonger dans l’inconnu, pour confronter mes peurs.

Ce n’était que le début d’une transition loin d’être un long fleuve tranquille. Mais chaque fissure de douleur, chaque question, chaque larme me rappelait : le changement ne vient pas pour nous détruire. Il vient pour nous réveiller.

C’est à partir de là que s’ouvrent les étapes de ce cheminement : accueillir la tempête intérieure, apprivoiser la peur, cultiver le courage de se réinventer et oser écrire une nouvelle page.

  1. Quand la vie tourne la page: Accueillir la tempête intérieure

Le changement commence rarement dans le confort. Il surgit souvent comme une tempête intérieure : une inquiétude sourde, un appel discret mais persistant. Cette tempête peut prendre mille visages : pour certains, ce sera une fatigue qui s’étire, pour d’autres une insomnie obstinée, un sentiment de ne plus reconnaître leur propre vie.

Guy Finley, dans L’Art de lâcher prise, rappelle que « ce n’est qu’en relâchant l’emprise que nous découvrons la liberté ». Ses pages décrivent cette traversée comme un moment de vérité : tant que nous tentons de tout contrôler, nous restons prisonniers d’un scénario qui ne nous appartient plus.

Dans Les 50 règles pour lâcher prise, de courtes pratiques quotidiennes invitent à desserrer l’étau : respirer profondément au réveil, nommer ses peurs à voix haute, noter ce que l’on ne peut pas changer, puis laisser l’encre faire son travail de libération. Ces gestes modestes, répétés avec constance, deviennent des ancrages au cœur de la tourmente.

J’ai vu cette force à l’œuvre chez d’autres femmes qui m’inspirent. Une amie proche, cadre dans une organisation internationale, m’a raconté comment elle a tout quitté après un burn-out sévère : son appartement, un poste prestigieux, des habitudes bien établies. Elle s’est accordé une année sabbatique, a déménagé dans une ville inconnue et, chaque matin, commençait la journée par dix minutes de silence. « Je croyais que ma vie s’écroulait, » m’a-t-elle confié, « mais c’était en fait le bruit qui s’effaçait pour laisser place à ce que je devais devenir. »

Ces récits résonnent avec le mien. La tempête n’est pas un accident à éviter ; elle est un passage. Elle demande d’accueillir les émotions contradictoires, de les écouter sans jugement. Elle exige aussi de l’humilité : reconnaître que l’on ne peut ni accélérer la marée, ni la retenir. C’est un dépouillement qui, peu à peu, devient ouverture.

Accepter la tempête intérieure, c’est apprendre à respirer dans l’incertitude, à trouver une paix qui ne dépend plus des circonstances. C’est aussi croire que, derrière le chaos, une nouvelle cohérence s’installe déjà.

  1. Trouver force et sens dans l’épreuve

Lorsque la tempête se lève, le regard des autres peut devenir une cage invisible. On redoute la critique, on anticipe le jugement, on s’accroche à l’idée qu’il faudrait convaincre tout le monde de la justesse de nos choix. J’ai connu cette peur : que vont-ils penser ? Ne vont-ils pas dire que je fuis, que je renonce ?

Ichiro Kishimi, dans Avoir le courage de ne pas être aimé, explique que vivre selon ses convictions suppose de se libérer du désir d’approbation. Il écrit que « la liberté véritable n’est pas de faire ce que l’on veut, mais de ne plus être déterminé par ce que les autres attendent ». Ces mots sont tombés dans ma vie comme une évidence. Grandir signifie parfois décevoir.

John C. Maxwell, dans Failing Forward, va plus loin : il nous invite à considérer chaque échec comme une leçon. Dans cette perspective, même une décision mal accueillie devient un tremplin. Thomas d’Ansembourg, de son côté, parle de « courage d’être soi », un courage qui n’est pas toujours confortable mais qui ouvre la seule voie durable : celle de la vérité intérieure.

Rompre avec le besoin d’approbation n’est pas un geste de rébellion, mais un acte de fidélité à soi-même. C’est choisir de rester aligné, même quand cela signifie marcher seul un temps.

Quand la vie tourne la page
Quand la vie tourne la page
  1. Lâcher prise pour renaître

Quand la vie tourne la page, une transformation ne se résume pas à une grande décision ou à un voyage lointain. Elle se construit dans les rituels du quotidien, dans ces gestes simples qui, répétés, façonnent un nouvel horizon.

Je me souviens de mes propres petits pas : fermer les yeux chaque matin pour respirer cinq longues minutes avant d’ouvrir mon téléphone ; noter, le soir, trois choses que je choisis de laisser partir ; allumer une bougie en silence quand le tumulte intérieur montait. Ces gestes, modestes en apparence, sont devenus mes points d’ancrage.

Les 50 règles pour lâcher prise recommande justement de sanctuariser des « moments d’abandon » : écrire une peur sur une feuille, puis la brûler ; marcher sans objectif en écoutant le bruit du vent ; répéter une phrase de gratitude avant de dormir. Ce sont des actes presque insignifiants, mais leur régularité creuse un sillon de paix.

Et parfois, sans que l’on s’en rende compte, ces gestes répétés commencent à porter leurs fruits. Et puis, un jour, sans bruit, quelque chose a changé. Rien de spectaculaire, pas de révélation soudaine, mais une nuance nouvelle dans l’air intérieur. Un apaisement discret, comme une brise qui remplace le vent en furie. Une paix timide, encore fragile, mais bien réelle. Je me suis surprise à respirer plus profondément, à sourire sans raison, à ne plus fuir le silence.

Ce n’était pas encore la floraison, mais déjà la germination. Comme si, sous la terre, la graine avait commencé à frémir. Ces premiers signes ne crient pas, ils murmurent. Ils disent que la vie reprend, que le chaos recule, que l’âme retrouve son espace. Et dans ce frémissement, j’ai reconnu une promesse : celle d’un renouveau qui ne dépend pas des circonstances, mais de la fidélité à soi-même.

  1. Oser écrire une nouvelle page

Le changement est un livre que nous n’avons pas encore lu. Chaque chapitre commence par une page blanche. Cette page, nue et silencieuse, peut effrayer : elle ne porte encore ni titre, ni couleurs, ni certitudes. Pourtant, elle est aussi une promesse, une chance incroyable de réinventer l’histoire.

Oser écrire une nouvelle page, c’est accepter de se lancer même sans savoir exactement comment l’histoire va se dérouler. C’est prendre la plume de sa propre existence, avec courage et humilité, en se disant : « Je ne connais pas encore la suite, mais je sais qu’elle mérite d’être écrite. »

Rappelons-nous de Nelson Mandela, qui, après vingt-sept années passées derrière les barreaux, aurait pu sortir de prison consumé par la rancune. Il a choisi au contraire d’écrire un chapitre de réconciliation et de dignité, offrant au monde l’exemple d’un leadership fondé sur le pardon et la vision d’un avenir commun.

Pensons aussi à Michelle Obama, qui, en quittant la Maison Blanche, aurait pu se retirer dans le confort du silence. Elle a choisi de transformer cette transition en une plateforme de voix et d’inspiration, en partageant son histoire dans Becoming, et en montrant que chaque fin est aussi un commencement.

Avec du recul, je comprends que le rasage de mes cheveux, mon départ pour ma nouvelle destination, toutes ces décisions n’étaient pas des gestes isolés. Elles étaient des affirmations silencieuses : « Je choisis de grandir. » Chaque acte posait un mot sur la page blanche. Un mot parfois hésitant, parfois tremblant, mais toujours porteur de vie comme le dit Gabriel Tellier dans son article La vie est comme un livre: tourne les pages et ne saute jamais un chapitre

Conclusion : Une invitation à marcher ensemble

Quand la vie tourne la page, il ne s’agit pas seulement de tourner le dos à ce qui fut, mais de trouver en soi la force d’accueillir ce qui vient. J’ai appris que le changement n’est pas un ennemi, mais un compagnon exigeant : il nous dépouille, il nous déstabilise, mais c’est pour nous ramener à l’essentiel. Les tempêtes, les doutes, les larmes ne sont pas des signes d’échec, mais les preuves vivantes que la mue est en cours.

Écrire ce texte, vivre ces gestes symboliques, oser ces pas dans l’inconnu, c’est ma manière de dire au monde et à moi-même : je choisis la vie, je choisis de grandir. Et je sais que je ne suis pas seule. Chacun, à un moment ou un autre, se retrouve face à une page blanche. La question n’est pas de savoir si l’on a peur, mais si l’on ose écrire malgré la peur.

Ma transition est encore au sol, comme une graine que j’arrose patiemment. Mais je crois fermement qu’elle germera. Car, comme le rappelle l’Ecclésiaste : « Il y a un temps pour tout, un temps pour chaque chose sous les cieux : un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se taire et un temps pour parler, un temps pour garder et un temps pour jeter. » (Ecclésiaste 3:1,4,6).

Et je m’accroche aussi à cette promesse de Jérémie 29:11 : « Car moi, je connais les projets que j’ai formés pour vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et une espérance. » Ces mots me rappellent que derrière chaque fin, il y a un commencement, derrière chaque perte, un dessein, et derrière chaque doute, une lumière qui attend, le wellbeing tant espéré.

Et parce que je suis en plein cœur de ce passage, je tends la main : à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ces lignes, rejoignez-moi. Vivons ensemble ce temps de transition, non pas comme une épreuve à subir, mais comme une aventure à embrasser avec courage et douceur.


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