"Il n'y a pas de journalisme sans morale. Tout journaliste est un moraliste. C'est absolument inévitable. Un journaliste c'est quelqu'un qui regarde le monde, son fonctionnement, qui le surveille de très près chaque jour, qui le donne à voir, qui donne à revoir le monde, l'évènement. Et il ne peut pas à la fois faire ce travail et ne pas juger ce qu'il voit. C'est impossible. Autrement dit, l'information objective est un leurre total. C'est un mensonge. il n'y a pas de journalisme objectif, il n'y a pas de journaliste objectif. Je me suis débarrassée de beaucoup de préjugés dont celui-là qui est à mon avis le principal. De croire à l'objectivité possible de la relation d'un évènement.Ecrire pour les journaux, c'est écrire tout de suite Ne pas attendre. Donc, l'écriture doit se ressentir de cette impatience, de cette obligation d'aller vite et en être un peu négligée. Cette idée de négligence de l'écrit ne me déplaît pas.vous voyez, quelquefois je faisais des articles pour les journaux. De temps en temps j'écrivais pour le dehors, quand le dehors me submergeait, quand il y avait des choses qui me rendait folle, outside, dans la rue-ou que je n'avais rien de mieux à faire.../..."Marguerite Duras extrait de: "Outside"
"Avouer qu'on s'était trompé, c'est rendre le plus éclatant hommage à la perspicacité de son esprit."Gaston Bachelard
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"Au fond de nous l'enfant"
Est-il toujours là, tapi dans l’ombre, ou bien parfois se rappelle-t-il à
nous de manière inattendue tel un boomerang revenu du passé ? Ce petit
garçon, cette petite fille, entretenons-nous avec lui, avec elle, un
dialogue au long des années, nous observe-t-il changer ? Lui même se
transforme-t-il ? Est-il, est-elle, notre "lecteur idéal", un spectre,
une pure "idée", lisant par-dessus notre épaule à mesure que nous
écrivons ? Nous juge-t-il, nous juge-t-elle, ce petit être aux sourcils
froncés, les bras croisés au milieu de notre cerveau ? Est-il, est-elle,
un complice au milieu du monde des adultes ? Nous imaginait-il ainsi,
l’adulte que nous sommes devenus ? Devions-nous depuis l’enfance devenir
ce que nous sommes devenus ? C’est cette grande interrogation de la
liberté absolue de notre devenir mêlée à celle de la destinée de chacun,
de chacune, que nous lisons dans cette phrase de Maurice Merleau-Ponty,
au hasard d’une étude de la vie et de l’œuvre de Paul Cézanne : "S’il y
a une liberté vraie, ce ne peut être qu’au cours de la vie, par le
dépassement de notre situation de départ, et cependant sans que nous
cessions d’être le même – tel est le problème. Deux choses sont sûres à
propos de la liberté : que nous ne sommes jamais déterminés, et que nous
ne changeons jamais, que, rétrospectivement, nous pourrons toujours
trouver dans notre passé l’annonce de ce que nous sommes devenus”.Patrick Deville Source MEETING 2025\|\|\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\
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"Le problème n'est pas de savoir si la vie a un sens, mais si nous l'aimons assez pour qu'elle vaille la peine d'être vécue."André Comte-Sponville
"Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies.
Dans leurs chambres blindées, leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie,
Ils accouchent des scorpions et pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers,
À quatre heures du matin derrière un téléphone.
Quand leurs voix qui s´appellent se changent en revolvers
Et s´invitent à calter en se gueulant "come on!"Les dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie.
Ils voient se dérouler la fin d´une inconnue.
Ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine,
Crachant l´amour-folie de leurs nuits-métropoles.
Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin
Et retombent dans leurs bras glacés de baby-doll.
Les dingues et les paumés se traînent chez les Borgia Suivis d´un vieil écho jouant du rock ´n´ roll Puis s´enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night,
Essayant d´accrocher un regard à leur khôl
Et lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé,
Ils tournent dans leur cachot avec la gueule en moins
Et sont comme les joueurs courant décapités
Ramasser leurs jetons chez les dealers du coin.
Les dingues et les paumés s´arrachent leur placenta
Et se greffent un pavé à la place du cerveau
Puis s´offrent des mygales au bout d´un bazooka
En se faisant danser jusqu´au dernier mambo.
Ce sont des loups frileux au bras d´une autre mort,Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal.
Ils ont cru s´enivrer des chants de Maldoror
Et maintenant, ils s´écroulent dans leur ombre animale.
Les dingues et les paumés sacrifient Don Quichotte
Sur l'autel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott :
"La solitude n´est plus une maladie honteuse.
Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso.
Mon cheval écorché m´appelle au fond d´un bar
Et cet ange qui me gueule : "viens chez moi, mon salaud"
M´invite à faire danser l´aiguille de mon radar." Hubert-Félix Théfaine
"La mélancolie se lève chaque matin une minute avant moi. Elle est comme quelqu'un qui me fait de l'ombre, debout entre le jour et moi." Christian Bobin
