Art Basel Paris 2025 : 30 Blizzards, la tempête poétique de Miu Miu et Helen Marten

Au Palais d’Iéna, Miu Miu a frappé fort pendant Art Basel Paris. Avec 30 Blizzards, l’artiste britannique Helen Marten signe une œuvre totale, entre performance, sculpture et vidéo. Un moment suspendu, aussi étrange que fascinant, que j’ai eu la chance de découvrir.

Une expérience vivante et mouvante

Dès l’entrée dans le grand hall, on sent qu’on ne va pas assister à une simple exposition. L’espace devient une scène où trente artistes se déplacent parmi des sculptures et des projections. Tout bouge, tout respire. C’est un mélange de sons, de chants, de mouvements et de lumière, presque hypnotique.

Le projet, imaginé avec le metteur en scène Fabio Cherstich et la compositrice Beatrice Dillon, évoque les différentes étapes de la vie d’une femme : l’enfance, le désir, la maternité, la perte… Ce n’est pas raconté de manière linéaire, mais ressenti. On traverse ces “blizzards” émotionnels comme autant de paysages intérieurs.

L’art au féminin, sans grand discours

Ce qui m’a touchée, c’est la manière dont Helen Marten parle du féminin sans jamais l’expliquer. Pas de symboles appuyés ni de message évident. Tout passe par les gestes, les regards, les silences. Certaines scènes sont presque imperceptibles, d’autres débordent d’énergie.

C’est beau, étrange, un peu déroutant parfois, mais toujours sincère. On se laisse emporter par cette chorégraphie collective, où chaque mouvement semble répondre à un autre. Chaque artiste représente un des 30 personnages : Vent, Neige, Soleil, Renard, Oiseau, l’Invité, le Marin, la Mère, Désir, Gentillesse, Magie, … des rôles, des métiers, des objets, des concepts.

Ils se déplacent au milieu de l’espace, frôlant les spectateurs, glissant des petits mots écrits, pointant du doigt leur direction et entonnant parfois des chants.

Miu Miu, un vrai mécène d’art contemporain

Pour cette deuxième année de partenariat avec Art Basel Paris, Miu Miu confirme son envie de faire bouger les lignes. La marque ne se contente pas de financer : elle commande de vraies créations. Et ça se sent.

Le choix du Palais d’Iéna n’est pas anodin non plus. Ce lieu monumental amplifie la force de l’installation. Il devient le théâtre d’une réflexion sur le temps, le corps et la transformation. Une manière pour Miu Miu de continuer à explorer ce lien entre mode, culture et regard sur la société.

Moi qui n’avais jamais mis les pieds là-bas, j’étais aussi fascinée par l’oeuvre que par la structure de ce lieu, ces grands escaliers, cette immense pièce.

Une œuvre à ressentir plus qu’à comprendre

En sortant, j’avais du mal à poser des mots sur ce que je venais de voir. 30 Blizzards n’est pas une œuvre qu’on « comprend », c’est une expérience qu’on ressent. On garde en tête des images, des sons, des éclats de mouvement. Et surtout, cette impression d’avoir traversé quelque chose de vivant. Le livret qui accompagne l’œuvre est très complet, il permet de mettre plus de mots sur les intentions et transmet aussi les textes entendus.

Une des plus belles propositions de cette édition d’Art Basel Paris, sans hésitation.

• Art Basel Paris 2025 – 30 Blizzards par Helen Marten
• Palais d’Iéna, Paris 16e
• Du 22 au 26 octobre 2025
• Entrée libre & gratuite

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