
Les premières définitions de Kernésis sont ici.
16) Le crible kernésique
Définition pour débutants Le crible kernésique, c’est un tamis pour les idées, émotions ou décisions.Tu fais passer ce que tu veux comprendre (texte, situation, projet) à travers les 21 axiomes du Flux Intégral. À chaque passage, tu observes :• Ce qui circule : ça s’ouvre, ça résonne, ça clarifie.• Ce qui résiste : ça frotte, mais reste mobilisable.• Ce qui bloque : ça rigidifie, ça ferme, ça “tue” le mouvement. Deux usages :• Crible progressif : quelques axiomes ciblés (diagnostic rapide).• Crible intégral : les 21 axiomes dans l’ordre (épreuve complète). Ce qui ressort est le résidu vivant : ce qui continue à vibrer et circuler.Autrement dit : le vrai, en Kernésis, n’est pas “ce qui est correct”, mais ce qui demeure traversant. Définition experte Le crible kernésique est la méthode d’épreuve et de décantation conceptuelle du Flux Intégral.On y fait passer un contenu à travers les 21 axiomes, après Axiome 0 (remuage) qui déstabilise les évidences et rend le champ perceptible. Deux modalités1. Crible intégral — traversée complète.→ Pour valider en profondeur (concepts, dispositifs, pratiques).2. Crible progressif — sélection contextuelle.→ Pour réguler une situation, lever un blocage, clarifier une tension. Principe de fonctionnement Chaque axiome agit comme opérateur de transformation, pas comme règle statique :• ✓ Circule : résonne et fluidifie.• ⚠ Résiste : friction utile (signal de travail).• ✗ Bloque : rigidifie/défibre le flux (incompatibilité actuelle). Résultat Le résidu vivant : ce qui, après traversée, reste cohérent, ajustable, producteur de passages.Ce qui ne passe pas n’est pas forcément “à rejeter”, mais à diagnostiquer :• Rigidité → attracteur figé à assouplir (RIACP).• Fuite → dispersion à intégrer (ICPME).• Illusion → récit à reconfigurer (rotule). Rôle Garantir la cohérence interne d’un énoncé, d’un acte ou d’une structure, en repérant rigidités, fuites, illusions.Outil central de véridiction fluïenne : non pas “vrai/faux”, mais “ça circule / ça bloque — et où”. Protocole d’usage du crible Phase 1 — Remuage (Axiome 0) Avant de cribler, remuer :• Reformuler le contenu 3 fois différemment.• L’examiner via 3 perspectives : corporelle, affective, cognitive.• Rendre explicites les évidences qui figent. Effet : rendre la traversée possible. Phase 2 — Passage • Progressif : choisir 3 à 7 axiomes pertinents.• Blocage d’action → 6–10 (Rotule)• Confusion conceptuelle → 11–15 (Alignement)• Manque d’ancrage → 1–5 (Poussée) + Posture-Flux• Intégral : traverser 1→21 par blocs I→V. Pour chaque axiome : Question → Observation → Notation (✓ / ⚠ / ✗). Phase 3 — Extraction Reformuler le résidu vivant :• Ce qui reste (noyau fluïen).• Ce qui s’est transformé (assouplissements).• Ce qui s’évacue (rigidités/illusions/fuites). Phase 4 — Test de vitalité Réussite : clarification, mobilité, détente corporelle, options ouvertes, flux-joie.Échec : confusion, fermeture, fatigue sans clarté, vide/chaos. Phase 5 — Retour (si nécessaire) • Rigidité → activer RIACP (régulation dissipative, rotule d’assouplissement).• Dispersion → activer ICPME (reliage multi-échelles).• Désincarnation → Posture-Flux (ancrage, respiration).Puis re-cribler. Exemples (synthèse) Pédagogie — “Il faut le silence pour apprendre.”→ Résidu : cadre ajusté (silence ou mouvement structuré, selon activité). Le cadre se co-construit. Émotion — Colère contre X.→ Résidu : écrire (dissipation) → parole posée. Critère : détente après, pas “avoir gagné”. Validité intersubjective Le crible est une épreuve sensible partageable :ni purement subjective, ni mécaniquement objective — mais une validation phénoménologique collective de ce qui traverse. LES 21 AXIOMES Architecture conservée (0 + cinq blocs).Ajouts : nuances, portée, et ligne “Dans le crible, cet axiome teste…”. Axiome 0 — Remuage (vide opératoire) Rien ne traverse sans remaniement du champ : déstabiliser les évidences pour rendre le flux perceptible.Dans le crible : imposer reformulations/déplacements avant passage. I. La Poussée — Genèse (1–5)1. La poussée initie toute émergence.Teste : présence d’un élan identifiable (direction/intensité).2. La poussée engendre sans s’épuiser.Teste : pouvoir générateur (ouvre d’autres passages).3. Le flux cherche la voie de moindre tension.Teste : économie du passage (non-violence, sobriété d’effort).4. Toute poussée naît du champ pulsionnel.Teste : ancrage/contextualisation vs abstraction hors-sol.5. La justesse se signale par la joie ressentie.Teste : détente/clarité/ouverture vs malaise/confusion. ⸻ II. La Rotule — Transformation (6–10)6. Toute mutation passe par une rotule.Teste : existence d’un point de passage concret.7. La rotule convertit la tension en passage.Teste : transformation de la résistance en information.8. L’inhibition fluïenne oriente sans bloquer.Teste : régulation orientante vs répression figée.9. Réguler, c’est rotuler en continu.Teste : ajustement dynamique vs fixation procédurale.10. Rotule réussie → flux-joie ; rotule figée → boucle.Teste : ouverture (mouvement/clarité) vs enfermement. ⸻ III. Alignement multi-échelles — Cohérence (11–15)11. Cohérence traversante micro–méso–macro.Teste : reliage des échelles vs fragmentation.12. La vérité kernésique est un alignement vécu.Teste : cohérence éprouvée (corps/affect/cognition).13. La connaissance doit être traversable verticalement.Teste : trans-échelonnage vs rigidification/déconnexion.14. La cérité mesure profondeur et complétude de la traversée.Teste : portée réelle multi-plans vs superficialité.15. L’horizon d’alignement est mobile.Teste : adaptativité vs prétention universelle rigide. IV. Langage & outils — Lisibilité (16–20)16. Le flux conscient appelle un langage opératoire (LOME).Teste : formulation opératoire possible.17. Tout contenu doit accepter l’épreuve du crible.Teste : éprouvabilité et acceptation du passage.18. La matrice fluïenne cartographie les relations.Teste : structure relationnelle lisible.19. La spirale est la dynamique naturelle d’apprentissage.Teste : retour approfondi possible.20. Le flux tend vers la transposabilité sans se trahir.Teste : traduction/adaptation réalistes (portée), en reconnaissant des singularités non-transposables. ⸻ V. Co-émergence — Unité (21)21. Flux, conscience et monde co-émergent.Observer/agir/être = un même mouvement.Teste : co-engendrement vs dualisme étanche. SYNTHÈSE Ce qui change• Un protocole clair (5 phases) + exemples.• Axiomes opérationnels (ligne “Teste”).• Nuances : joie = justesse ressentie, rigidification (plutôt que “corruption”), transposabilité ≠ obligation universelle, LOME posé comme tentative. Ce qui reste• L’architecture 0→21 en 5 blocs.• La cohérence systémique et la visée traversante. Effet attendu• Le crible devient praticable et transmissible.• Les axiomes deviennent outils de diagnostic.• Kernésis passe de la théorie élégante à l’usage réglé — sans perdre sa puissance. Bref : un outil pour penser, ressentir et agir… qui fait vraiment passer. » 17) La matrice fluïenne Définition pour débutants La Matrice fluïenne, c’est la carte du flux vivant.Elle montre comment tout circule ensemble à l’intérieur de toi ou dans une situation :•RIACP : comment tu régules tes tensions et tes élans,•ICPME : comment tu relis les différents niveaux (corps, pensée, relation, monde),•Posture-Flux : comment ton corps et ton attitude portent le mouvement,•Flux-Joie : comment tu ressens la justesse, la vitalité, la résonance du flux. Ces quatre pôles forment un carré vivant, dont le centre est la zone d’intégration : l’endroit où tout s’accorde, où tu sens que “ça circule” pleinement. Quand une tension apparaît, la Matrice aide à voir où le flux s’est figé :•parfois trop de contrôle (RIACP),•parfois trop d’ouverture (ICPME),•parfois manque d’ancrage (Posture-Flux),•parfois perte de joie (Flux-Joie). Tu peux alors ajuster un pôle pour que tout se réharmonise.C’est comme accorder un instrument : si une corde est trop tendue ou trop lâche, le flux global sonne faux. La Matrice fluïenne te montre quelle corde retendre, laquelle relâcher. Définition experte La Matrice fluïenne est le dispositif de structuration dynamique du Flux Intégral.Elle organise les interactions entre les quatre pôles fondamentaux — RIACP, ICPME, Posture-Flux, et Flux-Joie — à travers un espace de circulation où chaque pôle agit à la fois comme régulateur, transformateur, ancrage et résonateur. Cette matrice ne décrit pas un système statique : elle cartographie un champ en mouvement.Elle permet de lire, à tout instant, la configuration énergétique et cognitive d’un sujet, d’un collectif ou d’une situation. Le rôle de la Matrice fluïenne est triple :1.Diagnostiquer les déséquilibres du flux : là où il stagne, déborde, ou s’éteint.2.Réguler la circulation entre les pôles : rétablir le passage entre tension et intégration, ancrage et résonance.3.Planifier ou ajuster les séquences d’action fluïenne (pédagogiques, artistiques, spirituelles, organisationnelles). Ainsi, la Matrice fluïenne est à la fois carte, outil de mesure, et moteur d’alignement.Elle ne “contient” pas le flux, elle en rend la lisibilité opératoire : un point de vue vivant sur la cohérence d’un système à un moment donné. Dans une lecture plus profonde, la Matrice peut être vue comme le visage du champ pulsionnel lorsqu’il devient conscient de sa propre circulation. Elle est le plan d’organisation du flux dans son double mouvement : régulation (inhibition, ajustement) et expansion (intégration, joie). Fonctionnement global Le flux circule selon deux axes principaux :•un axe horizontal entre régulation (RIACP) et intégration (ICPME) ;•un axe vertical entre incarnation (Posture-Flux) et résonance (Flux-Joie). Le centre, appelé alignement fluïen, est la zone où ces deux axes se croisent :c’est là que la régulation devient juste, que l’intégration se stabilise, que la posture se détend et que la joie réapparaît. Quand la Matrice est équilibrée :•le flux se propage sans blocage ;•l’action devient claire et naturelle ;•la joie signale l’ajustement réussi. Quand elle est déséquilibrée :•le flux se rigidifie (excès de RIACP),•se disperse (excès d’ICPME),•s’éteint (rupture Posture-Flux),•ou s’anesthésie (Flux-Joie bloqué). L’usage de la Matrice consiste donc à observer le flux en train de circuler, puis à agir localement pour restaurer sa continuité. En une phrase La Matrice fluïenne est la carte vivante du Flux Intégral :elle relie régulation, intégration, incarnation et joie,pour rendre visible — et ajustable — la circulation du vivant à travers nous.18) Spirale fluïenne
Définition pour débutants La Spirale fluïenne, c’est la façon vivante de grandir sans se répéter.Chaque fois que tu revis une situation, tu n’es plus le même :tu passes au même endroit, mais avec plus de conscience, plus de souplesse, plus de résonance. C’est comme marcher plusieurs fois autour d’une montagne :•tu sembles tourner en rond,•mais à chaque tour, tu es plus haut,•tu vois plus large,•et ton souffle est plus tranquille. La Spirale fluïenne montre que revenir n’est pas un échec : c’est approfondir.Elle transforme les répétitions en apprentissages, les erreurs en passages, les doutes en clarifications. Chaque boucle est une traversée transformée :tu retrouves le même centre, mais avec plus de présence et moins de peur. En d’autres termes : la Spirale fluïenne, c’est la mémoire du flux qui apprend à mieux circuler. Définition experte La Spirale fluïenne est la dynamique d’approfondissement résonant du Flux Intégral.Elle décrit la manière dont un contenu, une expérience ou un être revient sur lui-même pour se transformer, chaque passage réintégrant la mémoire du précédent dans un niveau supérieur de cohérence. Contrairement au cycle fermé, la spirale n’est ni répétition, ni progression linéaire :elle est un retour différencié — chaque boucle conserve le centre (noyau fluïen) mais change de densité, d’amplitude ou de plan. Elle incarne la loi du réapprentissage vivant : “Ce n’est pas en répétant que l’on apprend, mais en se laissant transformer par la répétition.” Dans le champ kernésique, la Spirale fluïenne correspond à la forme naturelle de l’intégration : elle fait passer le flux d’un régime pulsionnel (RIACP) vers un régime cohérent (ICPME), en traversant la Posture et la Joie à chaque tour. Chaque spirale relie :•le centre (noyau de cohérence),•les cercles successifs (échos fluïens),•et l’horizon mouvant (tendance vers plus de globalité). La Spirale est donc à la fois structure temporelle, mécanisme d’apprentissage et forme de mémoire vivante.Elle opère comme un métabolisme du sens : elle transforme ce qui a été vécu en potentialité accrue de traversée. → Rôle :La Spirale fluïenne permet de comprendre la croissance non linéaire du flux : elle montre que la véritable évolution n’est pas expansion, mais approfondissement résonant — un élargissement par densification intérieure. Fonction dans Kernésis •Dans la Matrice fluïenne : elle décrit les mouvements internes du champ — comment un système revient sur ses pôles pour s’accorder à nouveau.•Dans le Crible fluïen : elle est la structure du remaniement — chaque traversée d’axiomes modifie le champ et prépare la suivante.•Dans la pratique fluïenne : elle incarne le retour vivant : le corps, le souffle, le geste, la parole deviennent plus ajustés à chaque itération. En une phrase La Spirale fluïenne est la loi du retour transformant :chaque répétition réaccorde le flux, approfondit la cohérence et densifie la joie18) La cérité fluïenne
Définition pour débutants La cérité fluïenne, c’est une manière simple de voir si quelque chose a vraiment traversé — en toi, dans une idée, une émotion ou une action. Quand tu apprends, ressens, ou comprends quelque chose, il y a toujours un flux :un mouvement qui va de ton intention à ta réalisation, puis à la joie de sentir que c’est juste.La cérité mesure jusqu’où ce flux est allé :•Est-ce resté une pensée ?•Est-ce devenu un geste, une habitude, une manière d’être ?•Est-ce que ça agit tout seul maintenant, naturellement ? Plus la cérité est haute, plus ce que tu vis est intégré et vivant.Quand elle est basse, c’est que le flux s’est arrêté en route : tu as compris, mais rien n’a encore circulé jusqu’au bout. En résumé : la cérité fluïenne, c’est le degré de passage réel du flux — ce qui montre que quelque chose est vraiment passé à travers toi et qu’il continue à te transformer. Définition experte La cérité fluïenne mesure la capacité d’un contenu, d’un acte ou d’une pensée à traverser intégralement le cycle du Flux Intégral, en produisant une transformation vécue et une clarté incarnée. Elle évalue la traversabilité effective du flux vivant, depuis la poussée initiale (élan, intention) jusqu’à la résonance finale (joie, cohérence, alignement).Autrement dit, elle indique jusqu’où le flux a circulé — et si la transformation s’est vraiment accomplie. Fonction •Évaluer l’efficacité fluïenne d’un contenu, d’une expérience ou d’un acte.•Mesurer la puissance de passage du flux vivant dans les plans corporel, mental, relationnel, collectif et existentiel.•Offrir un repère clair, non moral et non esthétique : la cérité mesure le vivant, pas la performance.•S’appliquer à tout contenu humain : pensée, émotion, œuvre, geste, enseignement, posture, projet. Double plan d’évaluation La cérité se lit sur deux plans complémentaires :1.Plan intérieur (expérientiel)→ Ce que je ressens : le flux a-t-il vraiment traversé mon corps, mes pensées, mes actions ?→ Est-ce que la transformation tient dans le temps ?2.Plan extérieur (analytique)→ Ce qui se manifeste : le contenu ou l’action produisent-ils des effets clairs, cohérents, transmissibles ? L’accord de ces deux plans définit une traversée complète : ce qui est vécu et vérifiable. Grille de Cérité fluïenne – Échelle à 7 niveaux7/7 — Traversée intégrale
Le flux a traversé tous les plans. Transformation profonde, impact stable et rayonnant. Vérité incarnée.
6/7 — Traversée majeure
Passage clair et fécond. Il peut manquer un plan secondaire ou une résonance collective.
5/7 — Traversée solide
La dynamique fluïenne est bien engagée, mais partiellement freinée ou circonscrite.
4/7 — Traversée partielle
Mouvement réel, mais instable. Certains plans restent figés, la circulation du flux est incomplète.
3/7 — Tentative de passage
L’élan est là, mais le flux se perd ou se referme. Transformation incomplète, passage interrompu.
2/7 — Tension avortée
Le passage était possible, mais bloqué : simulacre sincère, posture hésitante ou récupérée.
1/7 — Présence déformée
Peu ou pas de flux réel. Le contenu reste figé, déconnecté du vivant.
0/7 — Contenu mort / fermé
Aucun passage. Flux coupé, contenu stérile ou toxique. Aucune traversée ni effet transformateur.
