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L’utilisation de l’intelligence artificielle par les étudiants : une pratique en plein essor dans les universités suisses

Publié le 26 octobre 2025 par Suisseblog @suisseblog

De plus en plus d’étudiants suisses ont recours à l’intelligence artificielle pour rédiger leurs travaux académiques. À l’Université de Genève, les bibliothécaires ont récemment découvert plusieurs erreurs importantes liées à une mauvaise utilisation de ces outils numériques. Face à ce phénomène grandissant, les universités suisses cherchent désormais à encadrer et accompagner leurs étudiants.

IA et Bitcoin

Des erreurs révélatrices à l’Université de Genève

Tout est parti d’un simple contrôle de bibliographies à la faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE). Chargés de vérifier la qualité des sources citées, les bibliothécaires ont rapidement remarqué des anomalies. Certaines références n’étaient pas consultables, d’autres menaient à de mauvais articles, et plusieurs n’existaient tout simplement pas.

« Certaines références n’étaient pas consultables, d’autres renvoyaient vers le mauvais article, et il y avait même des sources inexistantes », explique Igor Milhit, bibliothécaire spécialiste des disciplines de médecine au Centre médical universitaire (CMU).

Politique face à l’IA de l’université de Genève

Dans un quart des travaux analysés, l’utilisation de l’intelligence artificielle a pu être confirmée. Les erreurs les plus graves concernaient des citations inventées ou obsolètes, parfois issues d’ouvrages imprimés au XVe siècle — totalement inappropriés pour des travaux de médecine moderne.

« Ça m’a beaucoup surpris qu’on puisse rendre un travail avec des informations inexistantes. Cela pose de vraies questions sur la qualité de la production scientifique, surtout quand ces étudiants deviendront eux-mêmes chercheurs », souligne Igor Milhit.

Une pratique répandue et difficile à détecter

Selon une étude menée en 2024, 56% des étudiants de l’Université de Genève ont déjà utilisé un outil d’IA générative dans le cadre de leurs études. Parmi eux, 16% déclarent s’en servir pour la moitié ou plus de leurs travaux universitaires.

Pour les enseignants, les changements ne sont pas passés inaperçus. Les productions sont mieux écrites, plus fluides et sans fautes, mais elles présentent une homogénéité inquiétante.

« Depuis deux ans, les travaux sont plus propres, mais aussi plus uniformes », observe Nadia Elia, professeure à la faculté de médecine.

Les usages sont variés : certains étudiants utilisent l’IA pour traduire, reformuler ou clarifier un texte, tandis que d’autres l’emploient pour générer directement des paragraphes entiers.

Intelligence artificielle étudiant université utilisation parfois maladroite

Un encadrement plus strict dans les universités suisses

Conscientes du potentiel comme des dérives de ces technologies, les universités suisses ont décidé d’agir. Elles proposent désormais des formations, guides pratiques et vidéos explicatives pour apprendre à utiliser l’IA de manière éthique et responsable.

Mais les règles sont claires : toute utilisation de l’intelligence artificielle doit être mentionnée explicitement dans le travail rendu. En cas d’omission, le risque est grand : le document peut être considéré comme un plagiat, passible de sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion.

En résumé

  • Plus d’un étudiant sur deux utilise déjà l’IA pour ses travaux.
  • L’Université de Genève a détecté des bibliographies entièrement inventées.
  • Les universités encadrent désormais l’usage de l’IA pour éviter le plagiat.
  • Mentionner l’usage de l’IA devient une obligation académique.

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