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COGNITION : Une autre raison de faire attention à sa santé cardiaque

Publié le 10 novembre 2025 par Santelog @santelog
Une santé cardiovasculaire plus fragile à la quarantaine est liée à un risque accru de démence, bien plus tard dans la vie (Visuel Adobe Stock 865555292)

La santé cardiaque a des implications sur la cognition y compris à l’âge adulte jeune, souligne cette équipe de l’University College London (UCL). L’étude, publiée dans l’European Heart Journal, démontre qu’une santé cardiovasculaire plus fragile à la quarantaine est liée à un risque accru de démence, bien plus tard dans la vie.

Ainsi, les personnes présentant des signes de lésions cardiaques à la quarantaine sont plus susceptibles d’avoir une mauvaise santé cérébrovasculaire à l’âge mûr et de développer une démence, dont la maladie d’Alzheimer, plus tard dans leur vie. Précisément la recherche révèle que les personnes d’âge moyen présentant des taux élevés de troponine I cardiaque dans le sang sont plus susceptibles de développer une démence. Des taux de troponine plus élevés sont observés chez les patients qui développement une démence jusqu’à 25 ans avant leur diagnostic.

La troponine est libérée dans le sang lorsque le muscle cardiaque est endommagé. Les médecins recherchent des taux très élevés pour diagnostiquer l’infarctus. Cependant, des taux de troponine supérieurs à la normale, en l’absence de symptômes, peuvent également indiquer des lésions silencieuses et continues du muscle cardiaque ou des troubles de sa fonction. Avec des répercussions possibles sur d’autres parties du corps, dont la circulation sanguine cérébrale.

L’auteur principal, le Dr Eric Brunner de l’UCL), précise : « Une mauvaise santé cardiaque à la quarantaine augmente le risque de démence plus tard dans la vie. Les lésions cérébrales observées chez les personnes atteintes de démence s’accumulent lentement pendant des décennies avant l’apparition des symptômes. La maîtrise des facteurs de risque communs aux maladies cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux et à la démence à la quarantaine, tels que l’hypertension artérielle, peut ralentir, voire stopper, l’évolution de la démence et des maladies cardiovasculaires ».

La démence est un terme générique désignant un ensemble de troubles impliquant des lésions des cellules cérébrales, entraînant un déclin cognitif, soit de la mémoire, de la pensée et du raisonnement.

17 % des cas de démence pourraient être prévenus ou retardés par un meilleur contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires.

Des taux de troponine élevés 25 ans avant le diagnostic de démence

L’étude est menée auprès de 6.000 participants de l’étude Whitehall II, qui suit depuis plusieurs décennies ses participants pour mieux comprendre la santé et le vieillissement. Tous les participants ont subi un test de troponine à haute sensibilité entre 45 et 69 ans, permettant de mesurer la troponine dans le sang à des niveaux bien inférieurs à ceux observés après un infarctus. Aucun des participants retenus pour l’analyse ne présentait d’antécédents de démence ou de maladie cardiovasculaire. Les participants ont été suivis pendant 25 ans en moyenne, avec des tests cognitifs effectués à 6 reprises au moins. Chaque participant atteint de démence au cours du suivi a été apparié à 4 témoins non atteints, les L’analyse constate que :

  • au cours du suivi, 695 participants ont reçu un diagnostic de démence ;
  • les participants atteints de démence présentent des taux de troponine sanguins systématiquement plus élevés ;

  • ce constat est déjà visible dans les analyses sanguines réalisées entre 7 et 25 ans avant le diagnostic ;
  • les taux de troponine les plus élevés au début de l’étude sont associés à une augmentation de 38 % du risque de démence à la fin du suivi et vs les taux les plus bas ;
  • après prise en compte des facteurs de confusion possibles, dont le sexe, l’origine ethnique et le niveau d’études, les participants présentant les taux de troponine plus élevés entre 45 et 69 ans suivent un déclin cognitif plus rapide, en particulier sur les fonctions mémoire et résolution de problèmes ;
  • ce déclin cognitif plus rapide correspond, à l’âge de 80 ans, à un âge biologique plus élevé d’environ 1 an et demi et à 90 ans, d’environ 2 ans de plus ;
  • une sous-analyse menée avec des participants ayant passé également une IRM cérébrale révèle que des taux de troponine les plus élevés à l’inclusion sont associés à un hippocampe plus petit – une région du cerveau clé pour la mémoire, à un volume de matière grise réduit, la matière grise étant essentielle au traitement de l’information. 

En conclusion, ce suivi le plus long jamais réalisé à ce jour confirme des liens indiscutables entre des taux élevés de troponine cardiaque à l’âge adulte moyen et le risque de déclin cognitif et de démence, plus tard dans la vie.

Source: European Heart Journal 5 Nov, 2025 DOI:10.1093/eurheartj/ehaf834 High-sensitivity cardiac troponin I and risk of dementia: the 25-year longitudinal Whitehall II study (In Press) via MedRxiv High-sensitivity cardiac troponin I and risk of dementia: 25-year longitudinal study in the Whitehall II cohort

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Équipe de rédaction Santélog Nov 10, 2025Admin

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