Comme beaucoup de personnes de mon âge, j'ai l'impression qu'en vieillissant, le temps passe beaucoup plus vite. Sauf que ces dernières années, sous Trump, les horloges semblent tourner au super ralenti. Je dois avoir du mal avec son style de gouvernement et, comme un adolescent impatient d'être libre et indépendant, j'aspire à plus de normalité dans le fonctionnement de notre Maison Blanche et à une atmosphère moins pesante.
Pourquoi avons-nous l'impression que le temps n'avance pas, ou au contraire, qu'il file à toute vitesse ? Il semble que le temps paraît plus lent pendant les périodes de stress ou de forte charge émotionnelle, car notre cerveau traite davantage d'informations et est submergé d’épisodes émotionnels intenses, tandis que la routine et les expériences familières donnent l'impression que le temps passe plus vite.
Les turbulences politiques, comme celles que nous vivons sous Trump, exacerbent les émotions et perturbent notre rythme habituel. Il est évident que, plus jeunes, notre perception du temps n'est pas fixe, mais façonnée par les émotions, la nouveauté, l'attention et la formation des souvenirs. Avec l'âge, les nouvelles expériences se font plus rares. Notre quotidien devient plus prévisible et notre cerveau compresse les souvenirs répétitifs, donnant l'impression que les mois, voire les années, ont filé à toute vitesse. À l'inverse, l'enfance et le début de l'âge adulte sont riches en « premières fois » : premier jour d'école, premier amour, premier emploi, premier voyage… Autant d'instants qui créent des souvenirs précieux. Plus tard, ces expériences se font plus rares, et avec le recul le temps semble avoir passé trop vite.
Il est vrai aussi que face à des événements intenses ou perturbants (comme des bouleversements politiques), notre attention est plus soutenue, ce qui ralentit notre horloge biologique, car notre cerveau traite davantage de stimuli. On pourrait dire que la familiarité accélère le temps, tandis que la perturbation le ralentit. Si les événements politiques sont chaotiques ou épuisants, ils interrompent notre rythme, tout comme on attend la fin d'un orage.
Comme je l'ai mentionné plus haut, nous sommes comme un adolescent en quête de liberté, émotionnellement « bloqué », à regarder l'heure et à aspirer au changement. Cet état d'esprit étire notre perception du temps. À l'inverse, lorsque nous sommes absorbés par une activité enrichissante ou agréable, nous perdons la notion du temps. C’est pourquoi aller skier, prendre des vacances, se consacrer à un travail créatif ou avoir des conversations profondes semblent filer sans qu’on puisse s’en apercevoir. Les activités positives compriment le temps ; la peur, l’ennui ou l’anxiété l’allongent.
Des études montrent également que les niveaux de dopamine, qui influencent la motivation et le plaisir, affectent aussi la perception du temps. Un faible taux de dopamine (souvent lié au stress ou à l’insatisfaction) peut donner l’impression que le temps patine sur place. Un climat politique oppressif ou chaotique peut subtilement altérer notre équilibre neurochimique – non seulement notre humeur, mais aussi notre perception du temps elle-même.
Je préférerais vivre dans un monde où le temps file très vite. Sans Trump, bien sûr !
