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Pluribus : trois épisodes, et déjà trois certitudes sur la nouvelle série de Vince Gilligan

Publié le 19 novembre 2025 par We Are Girlz @we_are_girlz

J’ai commencé Pluribus sans rien savoir. Pas de bande-annonce, pas d’avis, pas de contexte. Juste un titre intriguant dans l’interface Canal+ / Apple TV+, et l’envie de me laisser surprendre.

Trois épisodes plus tard, je suis fascinée, et un peu chamboulée. La série m’a cueillie à froid, m’a fait rire, m’a crispée, et je me pose encore des questions sur le sens de la vie, la liberté, la colère et le bonheur.

Pour situer rapidement, [SPOILER]Pluribus imagine un monde où un virus extraterrestre a fusionné presque toute l’humanité en une conscience collective parfaitement heureuse. Tout le monde va bien, pense pareil, sourit, coopère. Tout le monde, sauf Carol Sturka et une dizaine d’autres, qui semblent être les seuls à avoir résisté à cette transformation.[SPOILER]

C’est malin, c’est brillamment joué, et c’est une série qui fait confiance à son spectateur.
Sans rien spoiler, voilà ce que Pluribus installe très clairement dès ses trois premiers épisodes.

1. Carol Sturka est l’héroïne la plus passionnante de cette fin d’année

Rhea Seehorn était déjà exceptionnelle dans Better Call Saul. Dans Pluribus, elle devient littéralement hypnotique. Elle incarne Carol Sturka, une héroïne qui refuse tout lissage, tout compromis, toute sympathie forcée. Carol est en colère, fatiguée, sarcastique, parfois à la limite du supportable, mais toujours profondément humaine. C’est cette rugosité qui la rend finalement attachante.

La série repose en grande partie sur elle et assume pleinement de placer au centre une femme en colère. C’est encore trop rare à la télévision. Là où le reste de l’humanité est plongé dans une conscience collective uniformément heureuse, Carol fait figure d’exception. Elle refuse le bonheur imposé, résiste à l’harmonie obligatoire, et revendique le droit d’être elle-même.

Rhea Seehorn porte cette opposition de toutes ses forces. Chaque regard, chaque silence, chaque montée de rage donne du relief à l’univers de Pluribus et transforme Carol en moteur émotionnel de la série.

2. Le rythme lent n’est pas un défaut, c’est une déclaration d’intention

Pluribus prend vraiment son temps. Les plans traînent un peu, les silences restent, les scènes respirent comme si la série voulait nous laisser mariner. Cette lenteur crée un calme un peu étrange, presque inquiétant, qui colle parfaitement à ce monde où tout le monde va bien, peut-être même un peu trop bien.

Personnellement, j’ai trouvé ce rythme hypnotisant. Il installe un malaise léger mais permanent, sans jamais forcer, sans effets faciles.

L’épisode 3, Grenade, pousse encore plus loin cette façon de faire. L’histoire ralentit d’un cran, se concentre davantage sur Carol, et la tension monte doucement (la scène du supermarché O_O), quasiment sans qu’on s’en rende compte.

3. Pluribus ne donnera pas toutes les réponses, et c’est son plus grand atout

Vince Gilligan l’a déjà dit plusieurs fois : il ne veut pas expliquer Pluribus ni imposer une interprétation. Il a trop donné d’indications à l’époque de Breaking Bad, et il considère aujourd’hui que c’était une erreur. Cette fois, il laisse vraiment le public se débrouiller avec ce qu’il voit, et c’est plutôt rafraîchissant.

Du coup, chacun peut y projeter ce qu’il veut. Une fable politique, une réflexion sur l’IA, sur la pandémie, sur la dépression, ou juste l’histoire d’une femme qui refuse de sourire quand tout le monde lui dit de le faire. Tout fonctionne, rien n’est imposé.

Et honnêtement, depuis que je regarde Pluribus, je me surprends à penser à des choses auxquelles je ne m’attendais pas forcément. À ce que donnerait un monde sans conflits, à ce que serait une humanité qui pense d’une seule voix, et à ce que ça veut dire, réellement, être indépendant.

Il y a très peu de séries qui osent laisser autant d’espace au spectateur. Pluribus le fait sans forcer, sans souligner, et c’est ce qui la rend aussi intéressante.

Alors, après trois épisodes ?

Je suis totalement dedans. Pluribus est étrange, un peu lente, parfois drôle, souvent dérangeante, mais surtout très intelligente. C’est le genre de série qui te remue sans forcément te prendre par la main.

Elle préfère poser des questions plutôt que tout expliquer, et elle donne enfin à Rhea Seehorn un rôle principal qui montre à quel point elle est incroyable.

Je ne sais pas encore du tout où cette histoire veut m’emmener, mais j’ai très envie de la suivre.

Dispo sur Apple TV, un épisode chaque vendredi.

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