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Quand une plaque était le futur de Look ...

Publié le 20 novembre 2025 par Go11

Quand j’ai débuté en qualité de chef de produit chez Look, à l'automne 1975, le ski freestyle faisait fureur en Amérique du Nord. Les champions skiaient avec les fixations à plaque Americana, Besser et Gertsch, ou encore des variantes comme la plaque rétractable Burt, les fixations Spademan qui serraient la chaussure de ski sur les côtés ou Moog, un gros boîtier placé sous la chaussure. 

Quand plaque était futur LookTout récemment, suite au décès de Robert Redford, des extraits de « La descente infernale », son fameux film de ski, ont été rediffusés un peu partout. 

On le voyait avec ses skis Head JCK rouges équipés de fixations… Gertsch, prêt à affronter la descente du Lauberhorn, alors que l’équipement « de rigueur » étaient Look Nevada et Marker ! Quel placement de produit audacieux ! 

Joe Jay Jalbert (un coureur de l'Université de Washington) était la doublure de Redford pour les scènes de course. Il s'occupait également des prises de vue sur neige. Ce film allait lancer Jalbert dans une carrière de réalisateur, principalement axée sur les films de ski. 

Chez Look, il y avait Bernard Monod, responsable de la promotion, passionné de ski freestyle et de fixations à plaques. Il avait remué ciel et terre pour que le bureau d’études de l'entreprise développe sa propre plaque. Look n'étais pas le seul à réagir de manière impulsive : Salomon avait aussi développé sa version de plaque, produite en série limitée. 

J'ai eu l'occasion de skier sur celle-ci en février 1976 grâce à mon ami Michel Duret, qui m'avait permis de l'essayer, mais ce modèle fut très vite abandonné par le fabricant annécien. En revanche, Look a persévéré avec sa plaque LK5 qui malgré quelques idées originales était une aberration en termes de poids et de fonctionnalité. 

Quand plaque était futur LookElle fut néanmoins intégrée dans la gamme 76/77. Je me souviens que mon collègue Jean Barbier et moi-même l’avions testée à Val d'Isère en décembre 1975 sans bons résultats, et aussi d'en avoir monté une paire sur mes skis pour le stage de quatre semaines de moniteurs de ski « National » en janvier 1976 à Chamonix, signe d’un jugement discutable à l'époque, mais qui ne m’a pas empêché de décrocher le diplôme ! 

La LK5 n'a survécu qu'une seule saison avant d'être rapidement abandonnée, marquant la fin de la « fièvre des plaques » chez Look.


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