— Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé…
Je viens de Montmartre, attraviersamo les grands boulevards par les galeries pour profiter de la dernière rue Vivienne et de ses étals de livres avant les jardins du Palais Royal. Cour Carrée du Louvre, je traverse la Seine azimut l’Institut de France rive gauche par la passerelle des Arts. J’entends la voie d’outre-tombe des moribonds qui l’ont lâché. Paris dégueulasse, Paris triste, Paris défigurée…Philippiques de Démosthène.s de pacotille aussi poussiéreuses que leur retraite aux deux sens du mot. Cette ville les a comblés! De richesses, de carrière, d’amour.s, de spectacles et de bamboches et ils ne retrouvent pas ce qui ne leur a jamais vraiment appartenu. De sorte qu’ils geignent et avec eux plussoient tous ceux qui se pissent sur les godasses. Merde! on ne peut plus garer la Mustang devant le Drugstore sans se faire car-jacker par un branleur de Saint Denis ou la fourrière. Ils me font penser à tous ces barbons qui ne supportent pas de vieillir, ni de voir vieillir sur l’oreiller d’à coté celle qui leur a tout donné. Alors, il se cassent pour un mouroir plus jeune qu’eux en province et font semblant de ne pas trop se faire chier. Ils sont pléthore à chialer dés qu’ils évoquent un quartier, un bistrot, une brasserie vidant les poubelles aigres de leur nostalgie dans mes oreilles parce qu’ils ont vu le 75 sur la plaque de ma moto. Paris! vous n’êtes rien sans elle. La laideur est dans les yeux de celui qui regarde. Paris ne s‘observe pas comme un voyeur par le trou de la serrure à l’heure de pointe des pue-la-sueur. Paris est une belle femme qui se passe de cosmétique au réveil. Depuis Dutronc et Lanzman elle n’a pas pris une ride si on la visite à l’heure du laitier sans fard à cinq heures. Elle exhale de ses nuits d’amour le parfum capiteux du stupre de la Fontaine Médicis aux chevaux de l’Observatoire d’un roman de Fottorino. Elle vire les amants fatigués indignes de son alcôve. Les semi-molles qui ne savent pas tenir leur langue sur ses secrets et aveugle de ses charmes. Paris ne se donne plus de s’être trop gaspillée avec les mauvaises langues des romans de gare. Paris a la désinvolture de Nefertiti dans un champ de canne à sucre comme Jaenada et même Belphégor se dit que finalement, la pyramide de Pei, ça lui rappelle le pays. Et la Seine crado, va te faire lanlaire, la brigade fluviale et les pompiers de Paris viennent y barboter entre la passerelle des Arts et le Pont Neuf avant d’aller bruncher à la Samaritaine. A bien y regarder, les yeux à hauteur de poubelle, c’est Rachida qu’on assassine.Saint Sulpice, la rue Férou, Le Bateau Ivre est là, sur les murs comme si l’encre de Rimbaud était encore humide, Luxembourg, Vavin, Montparnasse, la Gaité, un noir sur le zinc rue Losserand. Paris et son odonymie me sussurent la poésie de ses noms de rue que je mâche en bouche en longues caudalies d’un grand cruParis outragée, Paris brisée, Paris martyrisée…mais Paris libérée des corbeaux et de leur fienteHank Kholer—Paris—Décembre
