En 1989, Internet existe déjà, mais personne ne sait vraiment s’en servir. Les ordinateurs ne communiquent pas entre eux, les données circulent difficilement, et les chercheurs s’échangent encore des disquettes.
Au CERN, un ingénieur discret nommé Tim Berners-Lee en a assez de ce chaos. Il rédige une note proposant de « relier l’information ». Son patron la lit et griffonne en marge : « Vague… mais prometteur. »
Tim persévère. En silence, il crée trois éléments fondamentaux : le HTML pour écrire, l’URL pour localiser, et le HTTP pour connecter. À Noël 1990, le World Wide Web est fonctionnel.
Pourtant, personne ne le remarque. À l’époque, c’est Gopher qui domine – plus populaire, mieux structuré, adopté par les entreprises. Mais en 1993, une annonce change tout : Gopher deviendra payant. En quelques semaines, le système s’effondre.
Le Web, lui, reste gratuit. Tim aurait pu breveter son invention et faire payer chaque utilisation. Même un centime par clic l’aurait rendu l’homme le plus riche de l’histoire. Mais il choisit l’inverse.
Le 30 avril 1993, il décide que le Web sera libre et gratuit pour toujours.
Les conséquences sont vertigineuses : plus d’un milliard de sites aujourd’hui, des trillions de dollars créés, des géants comme Google, Amazon et Facebook bâtis sur cette fondation.
Tim Berners-Lee n’est pas milliardaire, mais il a accompli quelque chose de rare : plutôt que de posséder le futur, il a permis à tout le monde de le construire.
