RC Toulon : après l'euphorie, attention à la déprime !

Au soir de la première journée du Top14, le Rugby Club Toulonnais pouvait donner l'impression d'avoir bel et bien revêtu un costume d'outsider dans la course à l'Europe voire à celle des demi-finales. Une victoire toute en intensité face à Clermont, finaliste de la dernière édition, et déjà pouvait-on lire des commentaires très optimistes dans la presse ou sur les forums Internet.

Deux journées de championnat plus tard, le RCT pointe à une honorable 8ème  place, avec sept points. Pourtant, on peut se demander si le club Varois ne risque pas de connaître quelques déconvenues dans les semaines à venir et voir sa situation au classement pencher davantage vers la poupe que vers la proue du Top14.

Si l'on regarde dans le rétroviseur, on constate que la victoire de la première journée a été obtenue face à une équipe de Clermont qui n'est pas au mieux, comme Renvoi aux 22 le soulignait dans son dernier article. Après ce succès initial, le RCT a enchaîné deux matches très médiocres. Le premier à domicile contre Brive, qui n'affiche pas non plus la meilleure santé. Une rencontre qui s'est soldée par un résultat nul, à tous les sens du terme. Le second à Mont-de-Marsan, dont la victoire n'a souffert aucune contestation. Comme la semaine précédent, les joueurs Toulonnais ont offert un spectacle assez pauvre, et affiché des lacunes en mêlées et dans le jeu au large. Bref, Toulon n'y est pas, du moins pas encore.

Pourtant, l'heure n'est pas aux atermoiements. Il est impératif que le collectif Varois se remobilise rapidement.

Car le RCT s'apprête à affronter des eaux tourmentées, avec deux déplacements périlleux à Bayonne et Perpignan et les réception de Paris, Bourgoin et Castres

Paris est en pleine confiance et sa venue à Félix-Mayol vendredi ne fait pas forcément les affaires d'un groupe en mal de confiance. Le Stade Français a impressionné à Perpignan et il se dégage du collectif parisien une impression de sérénité et d'assurance que le Pilou-Pilou aura du mal à ébranler. Le RCT recevra ensuite le CS Bourgoin-Jallieu avant d'aller successivement à Bayonne, plutôt en forme en ce début de saison, et Perpignan, en quête de rachat. On peut tabler sur une victoire du club de la Rade face à Bourgoin, mais pour le reste, on peut se montrer plus que réservé : dans un scénario catastrophe, Toulon pourrait bien se retrouver avec 12 points après sept journées.

Pourtant, c'est indéniable, le RCT vaut mieux que les deux purges produites lors de deux dernières journées. Sur le papier, les hommes de Tana Umaga ont les armes pour s'accrocher à la première moitié du classement. Mais il manque une cohésion et une lucidité et une maîtrise dans le jeu qui, pour l'instant, n'a été entrevue qu'à l'occasion du match inaugural. Le président Boudjellal a déjà tapé du poing sur la table. Il semble, à lire le dernier interview du mécène Toulonnais dans la presse spécialisée, que certains comportements ne soient pas vraiment en phase avec les exigences de l'élite. Aussi, l'emblématique président devrait renoncer à prendre le recul qu'il annonçait avoir adopté vis-à-vis du fonctionnement du club.

La situation est loin d'être désespérée. Mais il faut impérativement réagir très vite, sous peine de glisser irrémédiablement sur la pente dangereuse du bas de classement. Le RCT attend avec impatience le retour de ses emblématiques blessés, Sonny Bill Williams et Orene Ai'i, ainsi que l'arrivée de Joe Van Niekerk, le 3ème ligne international Sud-Africain, pour remuscler l'équipe.

Les deux déconvenues face à Brive et Mont-de-Marsan auront au moins permis de remobiliser les troupes et de décoller une étiquette un peu encombrante d'équipe à battre. Mais l'exigeant public de Mayol ne devrait pas accepter bien longtemps les médiocres prestations de son équipe.

Le RCT doit une revanche à ses supporters. L'occasion se présente dès vendredi...