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Publié le 08 septembre 2008 par Cc

"Demain, je reviendrai", histoire d’un immigré clandestin et d’une censure : une info lue ici et relayée par Gaël.

RESF 25 s’élève contre la censure du livre du lauréat du concours littéraire « Litteratura Jeunesse » organisé par le Conseil Général du Doubs. Intitulé « Demain, je reviendrai », l’ouvrage traite du parcours et de la souffrance d’un immigrant clandestin. Il a été choisi à l’unanimité par le jury. Sa publication est refusée au motif ahurissant dans un pays démocratique qu’il serait « trop engagé » et qu’il pourrait déplaire à la Préfecture et nuire aux négociations en cours avec elle ! Tout en considérant que cette affaire en dit long sur le climat politique détestable qui règne actuellement en France s’agissant d’immigration, RESF estime que le Président du Conseil Général du Doubs s’honorerait en reconsidérant sa décision et en publiant ce livre, sans craindre des représailles qui seraient scandaleuses. C’est la liberté d’expression et de création qui est en jeu.

Cliquer sur l'image ci-dessous pour télécharger l'ouvrage :



Message de Karine Epenoy, l'auteur de l'ouvrage et lauréate du concours :
Bonjour !

J’ai participé cette année au concours littéraire "Litteratura Jeunesse" organisé par le conseil général du Doubs. Comme vous le savez déjà peut-être, ce concours est national et aussi ouvert aux frontières pour les pays limitrophes francophones. Le lauréat se voit publié par le conseil général et participe au salon du livre "Les mots doubs" en septembre.

Le jury composé de professionnels du livre et de membres du conseil général m’a désignée lauréate en cette année 2008 à ce concours.

Or, le président du conseil général a refusé que mon manuscrit soit publié malgré le vote. C’est la 1ère fois que le lauréat n’est pas publié depuis 5 ans que le concours existe ! Mon ouvrage s’intitule "Demain, je reviendrai" et raconte le parcours et la souffrance d’un immigrant clandestin, reconduit à la frontière en fin d’ouvrage. Il raconte une réalité sociale de souffrance qui existe notamment tout près de chez nous puisqu’il en est très question en ce moment à Besançon et Montbéliard. Il a été écrit pour raconter ce fait d’actualité à des enfants de 12 ans, mon objectif étant que l’actualité, aussi terrible qu’elle soit, soit accessible dès le plus jeune âge.

Les raisons de cette non publication : « votre ouvrage est trop engagé », « votre ouvrage pourrait nuire aux négociations entamées actuellement entre les élus locaux et la préfecture pour ne pas renvoyer certaines familles habitant actuellement à Besançon et Montbéliard qui sont menacées d’expulsion ». « Le conseil général est une institution qui ne peut en aucun cas prendre parti, elle se doit de rester neutre et la publication d’un tel ouvrage pourrait provoquer une grande polémique qui irait à l’encontre de ces familles ».

Les membres du jury ne comprennent pas...
J’essaie de comprendre les motivations de cette non publication mais l’ampleur de leurs propos m’échappe : de quoi les élus ont-ils peur exactement ? D’une répression de qui ? D’une réaction négative de qui ? En quoi un ouvrage destiné aux enfants peut-il aller à l’encontre de négociations ?

Outre le fait que je sois déçue par la non publication de mon ouvrage alors que je suis la lauréate, je suis surtout effrayée par une telle réaction : en effet ne peut-on plus à l’heure actuelle publier un ouvrage (qui ne fait que relater une vérité sans prendre en aucun cas position) destiné à des enfants sans avoir peur de représailles ?

L’histoire que j’ai écrite a eu vote unanime des membres du jury professionnels du livre, je pense qu’il mérite donc certainement d’être publié. Suite à cette histoire, ma volonté de le publier est d’autant plus forte. Je voudrais qu’il soit publié pour imposer le respect et la liberté de l’expression lorsqu’il s’agit de la défense des droits de l’Homme et de l’enfant. Je souhaite que mon livre soit publié et que toutes les recettes de la vente soient destinées à une ONG qui défend ces droits. J’attends une réponse mi septembre des éditions Syros en collaboration avec Amnesty International.

Merci de l’attention que vous aurez portée à cette histoire, je pense qu’il est important que beaucoup de gens soient au courant... A diffuser auprès de qui vous voudrez !

Karine Epenoy

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