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d'une histoire d'évaporation

Publié le 09 septembre 2008 par Lironjeremy

Alors tu sais la vie artiste c’est être roi de son aventure, piétiner l’échiquier. On ne lâcherait ça pour rien et c’est dedans qu’on met toute raison de poursuivre. L’art est, j’en suis persuadé, le lieu esthétique où se pense notre rapport au monde. Et peut être l’art n’est que cela. On en parlait avec Isabelle autour d’une pizza hier soir qu’elle venait de Paris avec le camion chargé de toiles ; la situation c’est d’être sur l’étendue un sujet pensant qui considère des objets disposés là. C’est porter regard. Sauf que soit même étant tout à la fois sujet et objet du monde le regard fait retour aussi au dedans de soi. Où tu es dans tes paysages ? Je suis dans le regard que je porte sur eux et qui se faisant, dans une sorte d’abîme se porte aussi sur moi qui questionne et questionne la question. La qualité du regard porté sur le monde. Bien entendu c’est simplifier énormément, mais ça se tient.

Mais de la vie d’artiste j’aurai voulu dire aussi les réalités matérielles. Qu’on comprenne franchement, prosaïquement. Car aucune place n’est gratuite. Parce qu’on a pu que s’étonner de constater que nombreux aujourd’hui assurent leurs arrières. Mettons deux années, deux années d’existence ordinaire avec loyer et nourriture.

Avec mensualités edf, gaz, eau, téléphone/Internet, charges collectives, transport, assurance. Une galerie vous expose et vous vendez 2 toiles. Admettons que vous monnayez chaque œuvre pour 3000€, c’est une somme et c’est après des années et comme une reconnaissance. Vos acheteurs ont marchandé un peu, il est vrai c’est une somme, peu peuvent se le permettre. Vous même… Disons 2800€. Et comme le galeriste, de droit récupère 50% de la vente chacun empoche 2800€. Vous direz il y a là de quoi payer le coup à ceux-là dont on est souvent qui eux n'ont rien vendu et qui vivent plus mal. Sauf que ce que l'on gagne là on l'avait déjà dépensé avant et que c'est comme si on n el'avait déjà plus. Les comptes sont faciles, pour la galerie le loyer retenu, les frais de communications, de vernissage, d’électricité, de fonctionnement enfin, le salaire de l’employé. L’exposition d’un mois et ce malgré les ventes, sans même besoin de se verser de salaire, n’aura plut être que déficitaire. Côté artiste, le loyer de l’atelier pour trois mois, la matière première et les encadrements (comprenez, les dix toiles pour l’événement), le transport, sans même compter le temps de travail auront englouti la somme. Mais la plus part du temps ce seront des salons, on aura à participer aux frais qui, comme ils disent, sont induits par un tel événement. Ce sera pour la gloire. Alors on vit comment ?

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