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V3 - episode x

Publié le 06 juin 2008 par Lazare
Résumé des épisodes précédents: Lazare est bousculé par l'homme/inspecteur Louxor. Tandis qu'il doit faire face aux questions de plus en plus insistantes du policier sur un étrange Z. (qui n'est autre qu'Archimboldi) une personnalité hors du commun pénètre dans la pièce pour sortir Lazare de là. Cette reprise de V3 est placée sous les signes conjugués d'un lyrisme mélancolique &, c'est une évidence eucharistique, de la résurrection... (d'outre-tombe)
& comme Lazare en son temps, alors qu'on pouvait sincèrement parier sur le fait qu'on ne le reverrait plus, je me suis levé, sain & sauf, faisant fi des coups bas & des blessures & des humiliations & de l'incohérence si rigide d'une naissance que l'on découvre n'être qu'une simple avance accordée par la mort. J'ai marché sur les trottoirs mouchetés de culpabilité d'un pas tantôt étourdi tantôt nerveux, m'arrachant des paroles dites seules & qui n'avaient d'autre interlocuteur que mon autisme enragé, cette espèce d'incapacité à formuler une simple pensée, un désir & qui augmenta les jours suivants cette nuit, je le sais aujourd'hui. Mes bégaiements ont duré jusqu'à ce que j'atteigne la Corniche noire entière, suspendue par devant la mer.
Assis faces aux îles, partout à fumer du tabac brun, des pêcheurs nocturnes manipulaient de longues cannes tendues dans le vide – ils chuchotaient presque & moi aussi qui m'assis un instant avec eux. Je les ai envié, j'aurais voulu une canne & ma ligne tendue dans le vide, attachée au ventre changeant de la mer.
Sur ce tapis aquatique, qui s'étire jusqu'aux villes arabes de légende, j'aperçus un bateau traîner sa coque roussie, faiblement éclairée par les lumières du Frioul. Sur le flanc, je pus lire son nom: CONSUL FIRMIN MEX. Première fois que je voyais un bateau mexicain ici. Qu'importe! m'écriai-je, ta silhouette est pareille à la mienne navire aztèque! Rongée & mal fichue. Mais nous avançons quand même. Mon nom est Lazare!
Mon enthousiasme fondit en un clin d'oeil sous les soupirs désapprobateurs des pêcheurs & j'eus honte d'avoir troublé leur calme. Une chose incroyable arriva car par cette honte se dévidèrent toutes mes sensations, les unes après les autres, pour me laisser aussi vide que le néant.
Je me suis levé de nouveau comme dans une fièvre, enjambant leur matériel, traversant les murmures, les insultes sifflées dans mon dos, épiant leurs gestes qui n'existaient pas car je n'étais rien pour eux. J'étais vide & la seule chose qui me reliait encore au monde était cette photo raturée d'un certain Z. Un terroriste m'a t'on dit ou un écrivain connu sous le nom d'Archimboldi & dont un des livres m'avait valu une nuit à l'Evêché.

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