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Mes frères dans la lutte

Publié le 10 septembre 2008 par Tanjaawi

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Je veux rejoindre mes frères dans la lutte,
Suer avec eux au soleil,
Courber l'échine dans le combat,
Verser de mon sang, verser mes pleurs,
Saigner, saigner avec eux, car, de toute façon,
Mourir dans la lutte, mourir en martyr,
C'est une façon de vaincre la vie.
Cette vie, qui parle au nom de la vie,
Mais qui tue la vie, l'asphyxie, l'intoxique.
Cette vie de déséquilibre,
Qui enlaidit le noble cœur de l'Homme.
Cette vie des contrastes,
Qui dénature l'âme même de la vie.
Cette vie suicidaire, cette vie de débauche,
Cette vie de l'insolente opulence,
Qui génère la misère, la misère terrée au fond des égouts.
Cette vie qui tue la vie,
Assassine tout rêve au cachot d'une prison
Cette vie fade, couleur torchon vieilli,
Cette vie couleur de deuil,
Non je refuse cette vie !
Je veux saigner ma dignité,
Rejoindre mes frères dans la lutte,
Mourir avec eux, rejoindre la horde des cadavres du système,
Me dresser contre la roue hideuse de la misère,
Restituer au pauvre son dû.
Rester ici, immobile, inerte,
Rester ici, savourer de l'air pur, de l'air frais
Rester ici, insouciant du bruit de la foule, des colères de la masse,
Non ! Je refuse.
Je refuse cette vie
Où les uns se terrent à mille dans un trou croulant sous le poids des impôts,
Des impôts sur la richesse.
Mais quelle richesse ont-ils, ces pauvres, si ce n'est un torchon de vie
Et peut être une misère qui se donne un mal fou à déformer leurs figures.
Je refuse cette vie où le pauvre donne, le riche reçoit encore et encore et réclame encore et encore avec force, déséquilibrant la balance des égalités.
Je refuse cette vie corrompue, cette vie prostituée par le vice,
Cette vie immonde, cette vie sans âme, sans cœur,
Qui institutionnalise la misère, support de sa force.
Cette vie où les bidonvilles font des grimaces qu'on n'entendra jamais aux gratte-ciels.
Cette vie qui génère des diplômés dont on ne sait que faire
Et qui finalement se noient dans l'alcool, cherchant à fuir leur détresse.
Cette vie où l'on vit sous la sueur du paysan.
Cette vie , cette vie, Ô ! Je refuse.
Me terrer dans le silence sans rien dire, sans oser,
Sans élever la voix, sans hausser le ton
Sans écrire, sans parler, c'est participer, c'est être complice
Complice même de son silence, coupable cent fois, mille fois.
Non ! Jamais je ne porterai une telle charge sur ma conscience.
Je préfère rejoindre mes frères dans la lutte,
Verser un peu de mon sang avec eux.
Nous ne sommes, certes, pas nombreux
Mais chacun à sa façon se bat.
Moi j'écris.
Cette vie, cette vie, cette vie qui vole la vie vole la mienne.
Je refuse !


source :http://poesie.caloucaera.net/DSLlutte.html#BP

 La poésie est une arme


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