C'est sans aucun doute l'une des questions que nous nous posons le plus souvent chez Stonfield InWorld.
Il y a deux raisons majeures à cela :
- Nous investissons environ 30% de nos ressources en Recherche et Développement. Il est donc primordial que notre vision soit suffisamment claire pour ne pas choisir - trop - de fausses pistes.
- Nous conseillons nos clients sur les usages qu'ils peuvent faire des Univers Virtuels en fonction de ce qu'ils sont, de leur métier, de leur taille, de leur culture, de leur marché... Nous avons donc une sorte de devoir de prévision.
Il y a près de 18 mois maintenant, nous avons choisi de nous concentrer sur 2 axes majeurs : e-Learning et e-Commerce.
Nous avons toutefois conservé une forte activité de conseil et de service sur mesure, d'abord parce qu'il s'agit d'une demande permanente de nos clients, mais également pour coller au plus près des besoins du marché et être en mesure, ainsi, d'inventer les solutions que nous proposerons demain.
Au risque de briser un mythe, les meilleures idées que nous ayons eu sont toutes inspirées d'échanges avec nos clients. Cela nous oblige à une très grande humilité en regard de notre capacité à inventer le futur des Mondes Virtuels, mais cela me rend également très fier pour notre aptitude à écouter attentivement ceux que nous servons.
Le bilan de SLCC, la conférence qui vient d'avoir lieu à Tampa (Floride) vient de nous donner raison, au moins sur la partie e-Learning. La formation et le travail collaboratif sont bien les voies d'avenir à court terme pour Second Life et les autres Univers ouverts. Je ne souhaite pas fanfaronner outre mesure car il n'était pas très compliqué de percevoir le potentiel des Mondes Virtuels en matière de formation et de réunions à distance.
Pour ce qui est du e-Commerce, nous n'avons ici que notre forte conviction et notre enthousiasme pour défendre un usage qui nous apparaît comme révolutionnaire. Là encore, nous ne faisons que réaliser ce qui nous semble porter de la valeur.
Il suffit de passer du temps avec la communauté des résidents, les observer, échanger avec eux, essayer de les comprendre... et essayer ensuite de leur apporter de la valeur, sans forcément vouloir valoriser cet apport.
Le Programme d'Encouragement Stonfield InWorld, par exemple, est une pure action de mécénat. Il ne nous rapporte rien (en fait, il nous coûte) si ce n'est d'aider des projets de grande valeur pour les résidents, à voir le jour et durer. Deux magnifiques initiatives bénéficient aujourd'hui de ce programme (que je ne vais pas citer pour ne pas être taxé de récupération :-)) et nous espérons, avec le temps, en accueillir beaucoup d'autres....
Pour ne parler que de Second Life, nous n'y avons jamais noté d'aversion aux marques, bien au contraire. Les résidents, qui sont majoritairement des gens comme vous et moi (loin des clichés de no-life dont la presse aime tant se faire l'écho), recherchent simplement les lieux, les événements ou les initiatives qui leur apportent quelque chose, sur le plan humain, ludique, culturel, social, etc... Je n'y vois aucune différence avec la réalité physique ?!?
Pour essayer de répondre à la question que j'ai posé en titre, je ne dispose pas d'une boule de cristal, mais uniquement d'informations convergentes, d'idées échangées avec d'autres et d'une intuition qui ne me fait - finalement - pas si souvent défaut.
L'avenir des Univers Virtuels est aux usages, que ce soit pour les particuliers ou les entreprises. Nous pouvons imaginer une convergence vers le navigateur, qui permettrait de passer d'un web en 2 dimensions à un web en 3 dimensions, en fonction de l'intérêt relatif à l'usage.
Par exemple, vous serez sur le site Web (en 2D) de la FNAC, en train de chercher un appareil photo numérique, sans pouvoir vous décider entre deux modèles. D'un simple clic, vous arriverez dans Second Life, au coeur d'un magasin FNAC (en 3D, donc) et pourrez alors vous adresser à un conseiller qui vous aidera dans votre choix.
Bien-sûr, pour quelqu'un qui n'a pas vraiment essayé de comprendre ce qu'est Second Life, il est facile de se dire qu'un simple appel téléphonique pourrait permettre de faire la même chose. Ceux qui connaissent bien les Univers Virtuels savent que, sur ce point, j'ai raison : cela n'a rien à voir...
Ce trimestre, nous lancerons RIL Shopping, une offre e-Commerce mêlant Web 2D et Web 3D, en partenariat avec une entreprise française de tout premier plan. Je sais tout comme eux qu'aucune initiative de ce type n'a été un succès dans le monde, à ce jour. Je crois d'ailleurs qu'aucun projet comme RIL Shopping n'a jamais vu le jour.
La conviction de notre partenaire comme la notre, est que le mélange "Web - Second Life/OpenSim" est sans aucun doute l'avenir du e-Commerce... car, comme pour tous les commerces, cet avenir passe par la capacité à améliorer encore et toujours le service rendu aux clients.
Nous allons nous attacher à essayer de le démontrer pour qu'enfin on arrête de lire que les Univers Virtuels sont un repaire d'adolescents dépressifs, ni même, d'ailleurs, une simple plate-forme de e-Learning en devenir.
Pour cela, nous avons travaillé sur un modèle pour RIL Shopping sur deux axes :
- Apporter de la valeur aux résidents
Nous espérons que les résidents de Second Life comprendront notre démarche et qu'ils s'intéresseront à ce projet pour nous donner une chance d'évangéliser un peu plus les non-résidents sur l'intérêt incroyable que représentent les Univers Virtuels en matière de service aux clients.
- Faciliter l'expérience pour les commerçants
Nous allons proposer à des marques, des distributeurs, des commerçants d'expérimenter la vente dans un Univers Virtuel dans des conditions financières très attractives et accessibles, pour une grande enseigne mais aussi pour un "petit commerçant indépendant". En contre-partie de cette expérience à moindre coût, nous ne leur demanderons que deux choses : Proposer leurs produits dans des conditions tarifaires exceptionnelles pour les résidents (ou avec un niveau de service très élevé) et avoir un représentant présent in world pour conseiller les résidents dans leurs choix et répondre à leurs questions.
Bien sûr, nous sommes tout à fait conscients du challenge qui nous attend. Nous n'y arriverons pas sans l'aide des diverses communautés francophones, tout comme nous n'y arriverons pas sans l'envie d'innovation des marques, des commerçants ou des distributeurs.
Mais c'est en essayant et en innovant (au risque de se tromper) que nous apprendrons et que nous ferons un pas de plus vers ce que les Mondes Virtuels, avec ou sans nous, deviendront inévitablement : l'Internet 3D.