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Peul, halpulaar,… finalement Fulbé

Publié le 11 septembre 2008 par Bababe

Fadima Ba, une haal pulaar urbaine

Dans son livre « La première hégémonie peule » en parlant des Ururbe (une branche des peuls) Oumar Kane écrit ceci : « S’ils ne sont pas paëns, ils sont des musulmans tièdes. Cela n’a pas empêché que plusieurs de leurs branches en rompant avec le NOMADISME, soient devenues les plus zélées des toorobbe.(page 105)".

Une petite anecdote pour illustrer un aspect du précédent billet.

Coumba Tobo, une peule de la campagne

Les temps ont changé. Les populations qui ont en partage le peul pour langue et le pulaagu pour culture, aussi.

Laissez-moi vous conter ce petit souvenir d’une adolescente haal pulaar du Fuuta Tooro.

Quand au marché le « collecteur des patentes » demanda à l’adolescente de payer son dû, il n’y avait pas de doute, il l’avait prise pour une peule vendeuse de lait, une peule de la campagne !

L’adolescente fut très vexée que le monsieur l’ait confondue, elle, la haal pulaar sédentaire, avec cette espèce nomade à qui on ne pouvait mettre racine au pied. Son chagrin fut tel qu’elle rentra chez elle avec de grosses larmes qui perlaient son visage tout défait.

Quand la famille sut la raison de ses pleurs, on accusa tout de suite ses cheveux ébouriffés qui se baladaient au grès du vent et que ses tresses ne parvenaient pas à discipliner.

L’adolescente en voulait à on ne sait qui de l’avoir fait hériter des cheveux souples et de la minceur de sa mère. Elle aurait préféré hériter du « sang de lion » et de la stature de géant de son père.

Elle se mit à détester ses cheveux et à leur livrer bataille en commençant par ne plus appliquer les mottes de beurre pour lisser les cheveux qu’apportaient les « peules de sa grand-mère » venant des hameaux voisins. Vous avez bien lu, « peuls de sa grand-mère !»

Les choses changèrent, quand un jour, dans un ailleurs très lointain, l’adolescente devenu jeune femme, entendit quelqu’un qu’elle estimait et qui porte le même patronyme qu’elle, clamer sa fierté d’être peul. Elle lui fit part de son étonnement. A son tour, ce dernier s’étonna.

Aujourd’hui non seulement, elle revendique d’être peule, mais elle revendique aussi d’être une pygmée de la forêt équatoriale, une bambara des rives du Niger, une congolaise des bords du Congo et du Nil, une parisienne des bords de Seine et plein d'autres unes...

Safi Ba,

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