Magazine Politique
Photo du Komintern 1920 (extrait de http://www.capricci.fr dans 3inconographie du filme "Le brahmane du Komintern")
Ce message s'adresse à tous les communistes, qu'ils soient au PCF ou ailleurs, voire, nulle part.
Les partis communistes, ou se réclamant du communisme sont en train de finir de préparer leurs Congrès.
La LCR va malheureusement se dissoudre et servir de cadre à un NPA.
J'ai déjà dit mes nombreux doutes sur la question. Je n'y reviendrai pas. Après tout, je ne suis pas dans cette démarche il y a donc des limites que je ne peux pas outrepasser sans me déjuger moi-même (en effet, j'ai toujours dit et je maintiens que les non-adhérents à une organisation n'ont pas grand chose à dire sur les décisions internes de celle-ci).
Quant au PCF, (dont je suis toujours adhérente), le moins qu'on puisse dire, c'est que nous, les communistes adhérents à ce parti, nous ne sommes pas sur la bonne voie. Mais bien sûr, c'est un point de vue personnel.
Je milite depuis plusieurs mois contre le mot d'ordre absolument inepte d'un point de vue marxiste qui consiste à dire " nous voulons garder le PCF". Je préfère un autre thème: "nous voulons un parti communiste".
Je m'en explique, car il ne suffit pas de m'accuser de "vouloir la mort du Parti" (condamnation radicale et sans appel manifestement suffisante aux yeux de nombreux camarades pour me clouer le bec et mettre un terme à toute velléité de débat raisonnable) pour qu'on croie avoir tout dit de ce que je pense...
Bien sur que les questions d'organisation du mouvement communiste sont des questions de fond, et pas uniquement des questions de stratégie ou de forme. C'est même une question fondamentale. La forme d'une organisation communiste traduit - je ne dis pas "doit traduire", je dis bien "traduit"- la conception théorique majoritaire qui règne dans l'organisation.
Cette question de ce qu'est un parti communiste (si tant est que c'est bien ce que nous cherchons), elle se traduit en recherches de structures et de principes structurants.
Quand on modifie le fond, évidemment on modifie la forme; mais aussi, quand on modifie la forme, on peut modifier le fond. Il y a un rapport dialectique, nécessairement, entre le fond et la forme dans une organisation politique, a fortiori communiste, ou même, se prétendant telle.
La question aujourd'hui n'est pas ni de "garder le PCF", ni de "l'amender" (MG Buffet à l'AFP dans un communiqué du 4 septembre 2008).
Pourtant, c'est bien la voie que s'obstine à prendre la direction du PCF, comme l'indique le document adopté par le CN des 5 et 6 septembre 2008 intitulé "Base commune de discussion "Vouloir un monde nouveau, le construire au quotidien"...
J'en cite un extrait (sans m'énerver, mais ce n'est pas facile) et je souligne:
"(...) Pour répondre aux défis de changement qui s’imposent à nous, nous faisons donc aujourd’hui un choix : engager de profondes transformations de notre parti pour devenir cette force. La voie de transformations du PCF nous apparaît plus féconde que celle de la recherche de la constitution d’un autre parti aux contours incertains. Certains vont parmi nous jusqu’à parler d’un processus de métamorphose. Pour l’heure, l’important est de s’accorder sur la nature des évolutions, des transformations, des ruptures nécessaires. Elles pourraient prendre plusieurs directions.
Un choix communiste du XXIème siècle.
Nous devons affronter à ce propos une contradiction évidente. Nous pensons que le communisme doit continuer d’être une référence fondamentale de notre action. Le communisme politique a beaucoup apporté aux combats d’émancipation dans notre pays, et surtout les valeurs de mise en commun, les nécessités objectives de dépassement des exploitations, des aliénations et des dominations prennent de l’actualité avec les évolutions du monde actuel. Notre visée, repensée à l’aune des enjeux contemporains, conserve toute son actualité.
Mais il nous faut en même temps reconnaître la « crise du communisme » qui brouille fondamentalement notre image. Il ne paraît pas possible de contester les éléments objectifs et subjectifs de cette « crise », notamment : l’échec tragique des expériences qui se sont réclamées du communisme au XXème siècle ; le poids persistant dans les représentations de nos concitoyens du rapport qui a été le nôtre avec le modèle soviétique ; l’écart considérable qui sépare notre vision du communisme d’expériences, d’ailleurs elles-mêmes fort différenciées, qui s’en réclament aujourd’hui ; les difficultés politiques que connaissent aujourd’hui les partis communistes partout dans le monde, et leur grande hétérogénéïté.
Assumer notre choix communiste aujourd’hui, à partir d’une analyse renouvelée et actualisée du monde, nous renvoie donc au besoin impérieux de confronter ce qui est à dépasser, et ce qui est en train d’émerger pour faire vivre une conception neuve du communisme, de partage et de liberté pour chacune et chacun, en somme une espérance révolutionnaire en prise avec les réalités et les aspirations de notre temps.
Nous devons faire beaucoup plus pour donner sens à notre projet contemporain, sans en rester aux mots, pour au contraire leur donner du sens dans leur pleine actualité ; pour rendre visible au plus grand nombre, notamment aux jeunes, que la continuité de notre choix s’accompagne de ruptures, fondatrices d’une nouvelle conception du communisme, que nous ne nous reconnaissons dans aucune expérience, passée ou actuelle, qui niait ou nierait les droits de la personne, ne serait pas fondé sur le respect de toutes les libertés fondamentales et la volonté de développer la démocratie comme ressort du développement humain. Tant que notre démarche communiste ne sera pas perçue pour ce qu’elle est aujourd’hui, mais restera collée aux images du passé, notre combat sera handicapé. Nous devons changer notre image, notamment en nous engageant à retravailler les symboles qui nous identifient dans la société, et qui pourraient mieux donner à voir le communisme du XXIème siècle qui est le nôtre.
Un parti ancré dans les enjeux contemporains et le débat d’idées.(...)"
Traduit en clair: "Le PCF, on va le garder" - voilà.
Là j'espère que toutes celles et tous ceux qui avaient si peur de "perdre le PCF" sont content-e-s; on le garde, ouai youpi hourra. L'objectif porté par une certaine section parisienne est donc atteint, et ses représentants pourront donc sans peine se rallier finalement à MG Buffet (si complaisante à leur égard et si dure avec les autres opposants) sans problème, et sans avoir à trahir leurs engagements.
Mais garder le PCF pourquoi faire? Ah... C'est là que ça se gâte. C'est une question qui fâche.
On comprend qu'ils n'osent pas encore le dire ( il y a encore trop de communistes au PCF pour l'instant mais bientôt, qu'ils se rassurent,nous serons toutes et tous partis car il y a des limites dans la dégénérescence au delà des quelles ont n'est pas obligés de rester car ça ne sert plus à rien), mais l'objectif c'est bien cela: le communisme c'était sympa, ça nous a beaucoup aidé, mais c'est dépassé. Place à "autre chose".
Avec tous les "hommes et les femmes de notre temps". Tous les exploités et "les dominés"...Tous ces "gens" qu'on veut "faire venir au PCF" - quelle andouille je fais! Et moi qui croyais que le PCF était réservé aux communistes! Mais non! C'est "pour tout le monde"! Comme je suis sectaire...
Allons, place aux luttes, envisagées sous leur angle purement "sociétal" - on appelle à la rescousse la lutte féministe, citée à hue et à dia, comme si , pour un communiste, cette lutte pouvait être distincte de la lutte contre le capitalisme...
Face à ce gros rouleau compresseur de la direction qui s'est invariablement mis en marche, comme à chaque Congrès, (et qui, comble de l'ironie, n'a semblé finalement faire râler que R Martelli et PY Zarka, mais ne pas trop déranger tous les soi disant communistes "purs et durs " du CN), il n'y a et il ne va y avoir aucune opposition crédible, aucune alternative communiste sérieuse face aux socio-réformistes staliniens, qui squattent le PCF.
C'est dommage parce qu'un mot d'ordre tel que "Nous voulons un parti communiste" aurait eu indéniablement le mérite de mettre les choses au clair et de faire tomber les masques - ben oui, on aurait bien été obligé de se mettre d'accord ( ou pas) sur ce que c'est, un "parti communiste", et donc, sur ce qu'est le communisme. En prenant les choses ainsi, nous aurions du nous mettre d'accord sur un texte commun, un fonctionnement commun, une proposition statutaire commune.
De là aurait découlé naturellement une unité d'action, fondamentale, (personnellement, je me fiche bien de savoir qui est le prochain secrétaire national et ça m'aurait été égal de voter pour Gérin, Dimicoli, Marchand ou qui sais-je, à partir du moment où nous avions une motion unitaire, claire, sans ambiguïté, avec un mandat et les moyens de contrôler l'application de ce mandat )et de cette unité d'action, une dynamique réelle pour donner une dernière chance au mouvement communiste dans le PCF.
Je vais aller plus loin - personnellement je me fiche à moyen terme de garder un PCF qui s'appelle "Parti communiste français" mais qui est de fait social démocrate (ohlala, allez, vous pouvez hurler, je n'en suis plus à ça près).
Ce qui me "chiffonne" c'est qu'il ne change pas de nom (mais je sais très bien pourquoi). Et là, je dis merci (tu parles...) aux soi disant "communistes orthodoxes" du CN qui se seront finalement battus pour qu'une direction social-démocrate puisse continuer à usurper le terme de "communiste" et de "PCF".
La base commune de discussion de la direction est le dernier virage dans l'engrenage social démocrate du PCF.
C'est elle qui sera votée et adoptée bien sûr, ah, un peu "amendée sans doute", c'est l'usage. La direction de MG Buffet reprendra tranquillement sa place("elle est bien Marie George" - ben oui, elle est sympa, sans doute, mais est ce bien le sujet du débat que nous aurions du avoir?) et le PCF finira de mourir dans trois ou quatre ans. Ensuite, exsangue, il sera bon pour être "incorporé dans un grand parti de gôche".
Et c'est comme ça qu'on rate une opportunité historique, à cause d'une valse d'egos, de combats de chefaillons et de lutte des places.
Si tous ces "chefs" de cette opposition à la liquidation, non pas du PCF ( ce serait un moindre mal) mais au communisme, à la possibilité d'un parti communiste, ne se réveillent pas et ne sortent pas de leurs exigences personnelles maintenant pou construire un autre projet, une motion unitaire, autour de la revendication "il faut un parti communiste", c'en est fait de nous.
C'en est fait de la possibilité de voir naître un vrai parti communiste ,un parti qui rassemble tous les communistes de France autour d'un projet de société communiste.
Pourtant notre seul objectif aurait du, devrait être cela.
Nous "transformer" oui,certes, mais pas en "parti de gôche", mais en PARTI COMMUNISTE. Et même, plus loin, en rassemblement des communistes en France. Pourquoi aucun des soi disant leaders de l'opposition à MG Buffet et aux "liquidateurs déclarés" n'a t il jamais proposé cela?
Les "anciens" et les "ex" ne reviendront jamais au PCF et pour cause (je les comprends)- à supposer qu'ils le veuillent, on ne les laissera pas y revenir. Trop risqué pour la nouvelle "politique de gôche". Les nouveaux vont se barrer. C'est une évidence. Pour susciter des adhésions à un parti dit communiste, il faut en effet autre chose qu'un réformisme mou englué dans une chape de pratiques staliniennes.
Ah, le Parti peut bien prendre les couleurs de la "démocratie participative et citoyenne" (ce que ça m'a fait mal au cœur de lire ça dans cette base commune...)il peut se farder, s'"habilleur djeuns", "parler djeuns", ouvrir les fenêtres, repeindre le plafond...tout ça ne servira qu'à le faire ressembler davantage à un vieux clown triste et fatigué, à une vielle entraîneuse en fin de carrière, qui ne cachetonne plus que très épisodiquement.
Sans théorie communiste, le parti ne sera plus communiste. Sans organisation communiste, la théorie ne sera plus communiste.
Sans marxisme, sans lutte des classes, sans démocratie prolétarienne, sans internationalisme, sans réflexion sur la révolution et la réforme, sur la démocratie bourgeoise, sans lutte contre les institutions bourgeoises, on ne peut plus être communiste. Dans cette base commune il n'y a rien de tout cela. Pas un mot.
Il y a tout le contraire même - des chapitres entiers sur les élections, ça oui. Et notamment les Européennes, notre nouveau Graal. Et puis la sacralisation de la gauche, comme "objet politique", les mantras sur "les symboles et les images", la répétition de concepts libéraux ou creux, comme celui de "mondialisation" voir "globalisation"...
Quelle fin peu glorieuse pour le Parti du Front Populaire, le parti de la résistance, le parti issu du Congrès de Tours, de cette "révolution russe à la française" que devait être 1920..."Retour à la vieille maison" donc, voilà le choix conscient, clair et net (mais qu'ils n'osent pas dire) de la direction de MG Buffet pour ce congrès, retour à la social démocratie qui a perdu la IIè Internationale, et qui a jeté tous les ferments du révisionnisme marxiste, révisionnisme qui a repris le pouvoir dès la mort de Luxemburg et de Lénine.
Pour ma part, je ne resterai pas au PCF si ne se crée pas un seul et unique courant d'opposition (et je dis bien opposition, pas collaboration - malheur à ceux qui accepteront les gamelles tendues par MG Buffet et ses collègues)aux croques-morts du communisme de toutes sortes, qu'ils s'appellent PY Zarka ou MG Buffet.
C'est maintenant ou jamais camarades,: PCF ou pas, ce que nous voulons nous, ce dont nous avons besoin, c'est un parti communiste, un rassemblement des communistes en France, pour lutter vraiment contre le capitalisme.
Que les camarades de bonne volonté, toutes celles et ceux qui se réclament encore du communisme, toutes celles et ceux qui pensent qu'il n'y a pas de communisme sans marxisme, sans reconnaissance de et participation à la lutte des classes se regroupent sur cet objectif unique (Un parti communiste, pas un PCF social démocrate, pas un grand parti "de gôche" où existera un soi disant courant communiste, non, mais un RASSEMBLEMENT DES COMMUNISTES), et que nous mettions au monde un texte unitaire pour le Congrès.
Si nous sommes, nous, Vraiment communistes, nous devons pouvoir le faire et nous ne devons pas avoir peur de ne pas participer aux institutions, éminemment embourgeoisées, du PCF.