Les autorités serbes bosniaques

Les autorités serbes bosniaques blâmées pour la fuite d'un criminel de guerre

Sarajevo - La communauté internationale a critiqué jeudi les autorités serbes bosniaques pour leur inertie, quinze mois après l'évasion d'une prison locale de Radovan Stankovic, un criminel de guerre condamné à 20 ans de prison par la justice locale.

Les autorités serbes bosniaques n'ont rien fait pour "arrêter de nouveau Stankovic ou mettre en cause la responsabilité de ceux qui sont coupables de son évasion", a déclaré le Haut représentant de la communauté internationale en Bosnie, Miroslav Lajcak, dans un communiqué.

"Elles ont plutôt cherché à dissimuler le fait que tous ceux qui sont liés à l'évasion sont toujours employés à la prison de Foca" (est de la Bosnie), d'où Stankovic s'était évadé en mai 2007, a ajouté le diplomate slovaque.

Ex-militaire serbe bosniaque âgé de 39 ans, Stankovic avait été reconnu coupable, un mois avant son évasion, par le Tribunal bosniaque pour crimes de guerre dans un procès en appel où il était poursuivi pour viols et mise en esclavage de femmes musulmanes de Foca pendant la guerre de Bosnie (1992-1995).

Stankovic avait pris la fuite sur le parvis de l'hôpital municipal de Foca où il avait été conduit de la prison pour de présumés soins dentaires.

Dans la journée, le gouvernement serbe bosniaque s'est dit "choqué par une série de contrevérités et des affirmations tendancieuses et malveillantes" publiées par le bureau du Haut représentant.

"En tant qu'un gouvernement responsable, nous avons fait et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour traduire devant la justice des responsables de l'évasion de Stankovic et pour trouver ce dernier afin qu'il purge sa peine de prison", a affirmé le gouvernement dans un communiqué.

Peu après l'évasion de Stankovic, le directeur de la prison de Foca et neufs gardiens avaient été suspendus, mais ont ensuite été autorisés à regagner leurs postes en juillet 2007 par une décision d'un tribunal de Trebinje (sud), selon la presse locale.

Le dossier de Stankovic était le premier transféré à la justice bosniaque par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, dans la logique d'un allègement de son travail, afin d'achever tous les procès d'importance avant sa fermeture, prévue en 2010.

En juin 2007, un responsable des renseignements bosniaques avait affirmé que Stankovic se cacherait en Serbie, dont il a également la nationalité, ou au Monténégro.

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Source : Romandie News, le 11 septembre 2008.