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11 - Chroniques d'un faux hypocondriaque anachronique

Publié le 12 avril 2008 par Sobvious

Quoi ? La question crève le temps suspendu de son acerbe rudesse.

Je suis là, lalala, incroyable, oui oui façon de parler mais bon ça reste vrai dans l'esprit. Soirée démentielle hier (ou demain ?). Fallait voir, salutations distinguées, frayeurs dissimulées sous les rires imbibés d'alcools divers. La piste de danse, une salle chargée du luxe tranquille de ceux que l'argent n'intéresse pas puisqu'ils ont largement de quoi ne pas s'y intéresser. Les femmes délicieuses, délictueuses, rajoutent à l'ivresse du moment. Je tiens ma coupe de champagne comme on s'accroche, comme on s'écorche, au regard d'une femme qui vous a élu à la présidence de ses désirs. Je ne ris pas encore mais je me sens gagné par une fièvre à faire s'éteindre les perroquets. L'univers se balance aux fenêtres que la nuit a colonisées. Tu plonges ton étreinte dans mes égarements que je ne saurais réellement définir. J'explose devant tes yeux, tu crois que je ne fais que te parler. La soirée promène son brouhaha, j'élimine les restes d'une pudeur qui ne fut jamais mon fort. Les lumières se prennent dans les bijoux qui s'affolent doucement. Une bougie retient mon regard vagabond, j'y cherche comme un signe laissé là par une de ces femmes qui m'approchent, me parlent, m'ignorent pour mieux s'éloigner de leurs certitudes non admises... La musique où mon corps se lance comme en quête d'une attente qui ne se nomme pas... Je marche, je danse déjà, la nuit s'écoule loin des souvenirs, les lits s'écroulent, elle vient à moi, elle laisse derrière elle une vague empreinte où s'accrochent encore les filaments du passé décomposé... EH OH AH son cul m'attrape par la langue, je monte au créneau, je brûle mon casque, le masque et le reste, la plume qu'elle tenait entre ses dents s'affaire sur la douceur de mon sexe fantasque, sa robe me descend le long du cerveau, sa peau glisse sur les reflets de mon verre que je tiens encore par je ne sais quel effet miraculeux, je suis le magicien qui ne connaît pas le secret des ses propres tours, ceux que lui jouent son public... Elle fait monter ses seins au bord de mes couilles qui sont comme des lettres d'amour jamais écrites et mises en boules, la musique me met des mots dans la tête, des mots à faire transpirer les balconnets, je suis hors d'âge, hors d'elle , hors de moi, je suis une horde de promesses non apprises, je suis l'inconnu qui chevauche l'évidence non captive, le frère de cette nuit qui se fait abri précieux sous la brise, mes mains caressent l'horizon qui couche dans ses yeux... Où faut-il être ?


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