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La laïcité, c'est "la religion de la sortie de la religion". Le climat actuel est en rupture avec cette logique.
L'Etat laïque s'est construit sur " la religion de la sortie de la religion ".
Ce n'est pas parce que l'espace public n'est pas occupé par une religion particulière qu'il est un espace vide.
L'espace public est alors un espace de pluralisme. Ce pluralisme est conçu comme une richesse et comme une barrière contre des affrontements d'un autre temps.
Cet acquis doit être rappelé avec force.
Il est souvent de mode de dire que les dernières générations n'auraient laissé aucun héritage significatif. Quel paradoxe pour des générations qui auraient laissé d'autant moins qu'elles ont beaucoup produit. Ces générations de l'abondance seraient ainsi des générations de l'éphémère ?
Dans de nombreux domaines, cette approche est fausse et injuste.
La construction de notre Etat laïque est une construction délicate qui a supposé des évolutions considérables et qui constitue une réelle réussite.
Chaque religion a compté ses " battants de la foi ".
Chaque religion a compté ses intransigeants.
La condition humaine a besoin de spiritualité. Ce volet modifie fondamentalement le sens du destin de l'homme. Il y a dans l'existence terrestre un aspect angoissant que rien ne parvient à justifier.
La spiritualité justifie l'injustifiable. Elle transforme l'immanence de certains phénomènes en aspiration transcendante.
Il est certain que cette spiritualité procure une formidable énergie morale. Cette énergie doit porter une philosophie de la liberté, de la tolérance et du respect d'autrui.
Si cette spiritualité s'éloigne de tels repères, elle peut receler des formes redoutables de défis, de dangers, de violences.
Les prochaines années verront-elles une recrudescence de ces défis ? La question se pose désormais avec une acuité croissante y compris au sein même de la société Française.