Une semaine de Club Med à Kemer laisse des traces. Je le savais, ça m’a déjà fait le coup l’année dernière : furieuse envie de mousse ou water party sur les coups de 12h30, gestes inconsidérés sur Pump it, ajoûts de paroles intempestifs du type “fais chaud à Kemer” sur Pump the volume, commande au bar à toute heure de la journée, les symptômes sont nombreux, à commencer par un retour au travail qui ressemble à une rentrée des classes.
J’ai passé très exactement les vacances dont j’avais envie, grâce à mes amis et à quelques suprises inattendues, dans un lieu dont la magie est restée intacte.
J’ai découvert le Club Med il y a une quinzaine d’années, au détour d’un voyage gagné par mes parents. La semaine passée à Agadir m’a appris qu’on était assez loin des bronzés et que le bonheur était bien possible puisque je le voulais. A condition toutefois de rentrer dans le jeu, en appréciant les rapprochements communautaires sur les crazy signs (ces drôles de danse de type Madison pratiquées le plus souvent au bord de la piscine ou du côté du bar), le lâcher prise total de l’organisation de ses vacances laissées aux mains des Gentils Organisateurs dont la popularité se révèle parfois démesurée, les spectacles de qualité très inégale, la musique répétitive avec une Playlist de 15 titres qui tournent en boucle…
Pour contrabalancer des vacances de fin d’année plus Koh Lantesque, j’ai pris l’habitude depuis 1994 de partir 1 semaine en juin ou en septembre au Club. Des villages de cases aux clubs luxe, j’ai à peu près tout testé. Avec un plaisir resté intact au gré des évolutions de plus en plus haut de gamme du Club.
Mais c’est l’année dernière que j’ai découvert Kemer en y rejoignant des camarades qui m’ont accueilli dans le groupe en dernière minute. A Kemer, le mot Club prend tout son sens : les Gentils Membres sont souvent des habitués du lieu qui s’y retrouvent chaque année. Les mousses parties en pleine journée y sont mythiques. Mais surtout, c’est le mélange étonnant de la fête et du sport plutôt destiné aux jeunes adultes avec des prestations relativement haut de gamme au niveau de la restauration et de l’hôtellerie. Et cette capacité à créer l’improbable derrière une organisation sans faille, avec des surprises inattendues, plus ou moins calculées, de la beach party de 17h30 au voisin Bobby qui nous a réservé cette année des concerts très privés de haute volée.
Pour cette édition, une partie de mon voeu de l’année dernière se réalisait d’emblée : nous arrivions à 8 puisque 7 de mes amis ont eu la super idée de se caler sur mes dates. J’avais envie de sport, fête et soleil la journée, de soirées avec des gens que j’aime et de nuits moins systématiquement passées à danser sur un podium, histoire de revenir moins fatigué qu’en partant contrairement à l’année denrière. Et mon voeu s’est intégralement réalisé. On a été quelques-uns à ne pas rater une seule fois l’ouverture du ponton ski nautique à l’heure où la liste d’attente n’est pas encore ouverte.
J’ai eu le plaisir de retrouver quelques visages connus parmi les GO : un Olivier Sanchez chef de village au sens de l’auto-dérision toujours aussi aiguisé désormais shooté au No Stress, le Chef des Sport Saïd dont on se demande toujours pourquoi il n’est pas monté en grade tellement il sait tout faire, le responsable des sports terrestres Fabrizzio malheureusement moins mis à contribution sur l’animation dorénavant pilotée par Jeremix, DJ l’année dernière, dans un rôle plus compliqué à tenir sans son binôme de l’année dernière ou encore Papy responsable du ski nautique qui continue à dire bonjour 15 fois par jour. Parmi les nouveautés, mon pote de salle de sport Tal passé du tir à l’arc au snorkling qui s’apprêtait à retrouver cette semaine ses ex-collègues GO israeliens en vacances et un Nikos devenu expert en Aqua Gym.
Mais les vraies nouveautés se sont nichées dans des parties de pétanque quotidiennes, la résistance face aux crêpes toujours disponibles à volonté, les nouveaux GO ski nautique dont Big Joss aka le désopilant Chubaka extra-terrestre multi-talents, Claire-Marie fidèle au poste tous les matins malgré ses nuits au night club, Kenneth le belge blessé qui a toujours une anecdote bien sentie à partager, les filles russes ou israéliennes adorables et pédagogues, les gars français plus cassants mais tout aussi efficaces. Mais on retiendra surtout l’assiduité à l’Aqua Gym qui nous a valu une médaille malgré ou plus certainement grâce au bronx qu’on y a aussi systématiquement que méthodiquement distillé face à un Nikos qui y perdait son Grec.
Pour une raison qui reste à éclaircir, on a même eu droit à un mot du big boss nous félicitant pour les picnics de l’été, touche finale aux séries d’attentions qui ont réussi à nous faire croire que notre passage laissera une (pourtant très peu probable) trace. J’attends déjà septembre 2009 avec impatience, si je ne craque pas avant, pour reprendre ma bouffée d’énergie annuelle dans un village qui par bonheur va rester réservé aux adultes (sans enfants qui braillent toute la journée) et j’espère sans la rénovation inutile qui ne servirait qu’à faire monter les tarifs (monsieur club med si tu m’entends…).