KAMEL OUALI : Prof de danse
Mettre en scène ses émotions !
S'il est une pièce maîtresse à la STAR ACADEMY, il s'agit bien de l'indétrônable professeur de danse et chorégraphe, Kamel Ouali. Pour la huitième saison, sa mission reste la même : emmener les élèves au bout de leurs limites. Portrait d'un «bourreau» au grand cœur...
La danse : un révélateur de personnalité. Kamel Ouali serait donc un magicien capable de percer à jour les moindres états d'âme ? «Un artiste peut cacher ses sentiments à travers une chanson. En revanche, en danse, c'est impossible. Je repère instantanément la timidité ou l'exubérance.» Mais alors, qu'en est-il du casting de cette huitième promotion ? Selon le maître hors catégorie des chorégraphies époustouflantes, de fortes personnalités se dégagent. «Tout ce petit monde m'inspire. Cette année, j'ai très envie de tabler sur l'émotion.» Avis aux futurs martyrs des étirements infernaux made by Kamel... vous serez jugés sur votre sensibilité !
Mais ce bourreau de la danse moderne, une fois son œuvre achevée, peut se révéler extrêmement sensible. «Je suis souvent très ému quand une chorégraphie est réussie, tandis qu'au début, rien ne laissait présager d'un succès.» La persévérance permet le dépassement de soi... Une valeur très chère, voire capitale pour Kamel. «Un élève ne m'intéresse qu'à partir du moment où il se dépasse.» Surprises, évolutions, efforts intenses : ce huitième crû sera soumis à rude épreuve. On en voudrait à Kamel d'opérer autrement !
Et s'il impose un tel rythme à ses troupes, il ne s'épargne pas non plus. «Pendant la période de la Star Academy, je ne suis disponible pour personne, guère plus pour mon sommeil !» Il «adore travailler dans l'urgence». Une semaine pour préparer un prime de plusieurs heures, peut-on encore parler d'urgence ? Trois jours pour imaginer les décors, les costumes, les tableaux, les chorégraphies, répéter avec ses danseurs et apprendre le tout aux élèves. «C'est du boulot !», analyse-t-il... avec modestie. Pour «la plus belle émission de variétés» qui soit, il ne compte ni ses heures, ni ses efforts. Tant qu'il ne s'ennuie pas, il réitère l'expérience et, pour la huitième année, s'impose encore comme une des étoiles de l'Academy.
RAFAEL AMARGO : Prof d'expression corporelle
Rafael Amargo a quitté son Espagne natale pour prendre les rênes d'un tout nouveau cours de la Star Academy : l'expression corporelle. Ce très réputé danseur de flamenco apporte avec lui un vent de fougue et de sensualité...
L'expression corporelle est presque une seconde nature pour ce danseur et chorégraphe. Depuis son enfance, Rafael Amargo voue une véritable passion au flamenco. Après un premier contrat signé à treize ans, son talent lui a permis de parcourir le monde entier, il a notamment étudié dans la prestigieuse école de Martha Graham. Reconnu comme l'un des plus grands danseurs de flamenco du monde, il a reçu de nombreuses récompenses du public et de ses pairs, et son influence dans le monde de la danse contemporaine est essentielle.
Nouveau venu sur la Star Academy, Rafael Amargo n'en est pas moins en terrain connu : il a déjà participé en tant que professeur à Operación Triunfo, la version espagnole de la Star Academy ! Il prend sa mission très à cœur et révise même actuellement son français ! « Je vais à l'école tous les jours pour travailler mon français. L'expression corporelle, c'est beaucoup de psychologie, je vais énormément parler avec les élèves et il est essentiel qu'ils me comprennent ! »
Rafael Amargo ne craint pas de se rapprocher du cliché du professeur espagnol habité par la passion, il n'aime en effet rien tant que « la musique passionnelle » et cite au hasard Edith Piaf ou le Boléro de Ravel. Si son cours concerne le corps, Rafael Amargo compte néanmoins mettre l'émotion au centre de son enseignement : « Dans une émission comme la Star Academy, les candidats s'ouvrent à toutes leurs émotions. Je pratiquerai une sorte de thérapie de groupe pour canaliser tous ces sentiments différents. Je travaillerai au niveau collectif et individuel pour amener les élèves à leurs limites. »
Abordant son enseignement de manière assez ludique, Rafael Amargo n'oublie pas que l'une des difficultés des apprentis artistes de l'Academy est d'apprendre à chanter et danser en même temps : « Je vais travailler ensemble la voix et le corps. Et tous les jours, je leur ferai faire une chorégraphie différente : cabaret, flamenco, contemporain, classique... Star Academy, c'est la diversité artistique. »
A quelques jours du lancement de cette huitième édition, l'exubérant professeur espagnol ne cache pas son enthousiasme : « Je suis ému et impatient à l'idée de connaître le casting final, ces élèves vont devenir comme des membres de ma famille ! »
Brice Davoli : le répétiteur
De l'ombre à la lumière
Succéder à Matthieu Gonet et à ses sept années de bons et loyaux services n'est pas chose aisée. C'est pourtant la mission que devra relever Brice Davoli, le nouveau répétiteur de Star Academy.
Brice Davoli est un homme de l'ombre. Ce musicien accompli, amateur tant de musique classique, surtout la période romantique du XIXe et du XXe siècle, que de rock (Led Zeppelin, Deep Purple,...), a plusieurs cordes à son arc. Depuis deux ans, ce jeune homme de 28 ans s'est spécialisé dans la composition et l'arrangement. Cinéma, télévision, disque... c'est surtout grâce à la publicité que Brice Davoli s'est illustré à l'international.
C'est pourtant en tant que répétiteur qu'il a été convié à la nouvelle édition de la Star Academy. Il a en effet débuté sa carrière dans la direction musicale d'artiste : Jenifer, les L5, Ophélie Winter, Jérémy Chatelain, Benoît Poelvoorde pour Podium et surtout Chimène Badi, qu'il suit depuis ses débuts. Grâce à elle, il a déjà fréquenté à de nombreuses reprises les coulisses de la Star Academy.
Si l'on en croit ses rapports avec Chimène Badi, Brice Davoli promet d'être un professeur intransigeant : « Chimène me dit souvent que je suis un peu dur ; je pars du principe qu'on n'apprend pas de ses succès, mais de ses échecs. » Le travail est la valeur essentielle de l'artiste : « Je parle souvent avec des jeunes qui oublient un peu cette notion. Quand on est sur scène, ce n'est que du spectacle, mais en amont, ce n'est pas forcément une partie de rigolade. Etre chanteur, ce n'est pas bosser deux heures par joue et se défoncer la tête en boîte ! Il faut être sérieux pour, à la télévision, faire rêver. »
Ainsi, au-delà de son travail de coach, Brice Davoli espère développer la culture musicale des futurs Academyciens : « Un artiste se doit d'être érudit ; or, beaucoup de jeunes chanteurs n'ont aucune culture musicale. Certains disent aimer le rock mais ne connaissent en fait que Kyo ! J'aimerais bien aussi, si j'ai le temps, leur apprendre un peu le solfège. On s'imagine que c'est rébarbatif, mais tout dépend de la façon de l'aborder. Et puis c'est important, trop de chanteurs ont des difficultés à discuter avec les musiciens en studio par manque de vocabulaire. »
Brice Davoli sera chargé de faire répéter les élèves, mais participera aussi au choix de chansons et de tonalités pour le prime, une mission qu'il prend très au sérieux : « Il faut mettre les élèves en danger, mais dans une certaine limite. Quelqu'un qui est à l'aise dans un répertoire de chansons réalistes, même avec du travail, ne groovera jamais sur du Rn'B. Pour moi, un bon artiste, ce n'est pas forcément un bon chanteur, c'est quelqu'un qui est à sa place. La rencontre d'un artiste avec une chanson va au-delà de la technique. Optimiser les élèves permettra d'offrir des prime de qualité. »
Avec sa coiffure ébouriffée, Brice Davoli compte bien apporter sa patte au coup de jeune de la Star Ac' 8 en suggérant un répertoire de chansons encore rarement entendues sur le plateau : « Lenny Kravitz, Abba, plein de tubes rock tout à fait abordables, et pourquoi pas les Tings tings ? » Et ce, sans pour autant tomber dans le travers du « branché parisien »... Le défi est lancé !
Dominique Martinelli : prof d'expression scénique
Pour l'envie de vibrer!
C'est désormais Dominique Martinelli, chanteuse et coach vocal, qui assurera les cours d'expression scénique. A elle l'exercice délicat du « débrief », mais aussi l'accompagnement des élèves dans les subtilités de l'interprétation...
L'atout évident de Dominique Martinelli pour la Star Academy : sa pluri-disciplinarité. Tout comme les futurs Academyciens, elle a étudié le chant, la danse et la comédie, notamment à l'atelier de Michel Fugain. Restée plutôt dans l'ombre, elle a néanmoins côtoyé de près les lumières du monde du spectacle. A son actif, plusieurs spectacles musicaux, Emilie Jolie, Hair, les Années Twist... et des collaborations avec plusieurs grands noms : Mylène Farmer, pendant sept ans, Charles Trénet, Sylvie Vartan... Aujourd'hui, elle alterne direction artistique de comédiens chanteurs et chansons avec un album en 2001, Carnets de notes.
Si Dominique Martinelli a encore un peu de mal à réaliser qu'elle va intégrer l'Academy, elle est néanmoins très heureuse de prendre part à l'aventure : « Star Academy est quand même la plus grande émission française de variétés. Elle est incontournable, et ses belles prestations font vibrer ! »
Dominique Martinelli espère trouver chez les Academyciens de la générosité, du charisme et l'envie de donner de l'amour : « C'est l'amour qui porte tout ça, qui fait qu'un concert est à guichets fermés deux heures avant. » Pour former et rendre autonomes ces artistes en à peine quelques mois, la coach mise sur les émotions : « C'est un poncif, mais les grandes voix ne font pas les grandes carrières. Il ne suffit pas d'être sincère, il faut trouver son style et rencontrer son public. Cela demande de l'intériorité ; la voix n'est qu'émotionnelle. Et se trouver face à ses émotions sans en avoir l'habitude n'est pas évident. »
Finalement peu importe le genre musical, c'est la personnalité de l'artiste qui prend le dessus : « Dès l'instant où je sens une véritable empreinte, un regard, un ton, je suis preneuse. Il ne faut surtout pas s'enfermer. Björk est une artiste qui me scotche vraiment, car elle est singulière et atypique, personne ne lui ressemble. »
Et si les Academyciens montrent quelques difficultés à gérer la pression de ces mois intensifs d'apprentissage, Dominique Martinelli a une solution toute trouvée : l'akayoga, qu'elle a enseigné pendant deux ans !
Philippe Lelièvre : prof de théâtre
Partager sa passion
Apprivoiser la scène est l'un des défis que les futurs Star-Academyciens devront relever. Philippe Lelièvre revient pour montrer que le chemin du succès pour un chanteur passe aussi par le théâtre !
Après un an d'absence, le théâtre fait son grand retour à la Star Academy. Pour initier les élèves aux joies de l'improvisation, on retrouve Philippe Lelièvre, déjà professeur lors des éditions cinq et six : « Je suis content de revenir à la Star Academy, où j'ai passé de bons moments. J'ai le sentiment que le théâtre manquait. » Ce retour marqué par l'installation de la Star Ac' à Paris le réjouit : « Je suis heureux que l'émission se déroule dans notre belle capitale. Je trouve cela moderne. »
Ce comédien et pédagogue - il enseigne à l'école internationale de théâtre depuis des années - ne craint pas de se retrouver face à quelques apprentis chanteurs plus préoccupés de vocalises que de comédie : « Même s'ils préfèrent chanter, je crois que toucher du doigt le travail d'acteur apportera fatalement à leur présence sur scène. Le théâtre n'est pas la matière maîtresse, mais c'est complémentaire. En France, on n'a pas l'habitude de faire plusieurs choses en même temps, mais un sportif de haut niveau se ressourcera forcément en pratiquant la musculation ou l'endurance. C'est important de se confronter à la scène autrement. »
Si sa technique repose sur le travail d'improvisation inspiré de l'Actor's Studio, Philippe Lelièvre n'entend pas jouer les grands sages auprès des élèves : « Je suis content de partager ma passion avec des jeunes, qu'ils soient chanteurs, acteurs ou danseurs. En donnant des cours, on apprend autant qu'eux. Je n'ai pas le sentiment d'avoir la science infuse, j'en sais juste un petit peu plus parce que je fais ce métier depuis très longtemps. » Et surtout, Philippe Lelièvre est tout prêt à laisser les élèves lui donner l'inspiration : « Je prépare mes cours mais ils peuvent m'échapper après dix minutes ! Si une discussion ou une attitude viennent se greffer, je m'adapterai. »
Dans la lignée des autres professeurs de cette huitième édition, Philippe Lelièvre mise sur une valeur, le travail : « Tout dépend de ce que les candidats vont fournir. S'ils veulent juste être reconnus dans la rue, ils sont déjà « morts ». » Et en matière de travail, Philippe Lelièvre sait de quoi il parle ! Alors qu'il vient de finir de co-écrire un scénario pour le cinéma avec Soren Prévost, il est déjà plongé dans l'adaptation d'une pièce américaine qui sera jouée en 2009. Dans son agenda théâtre rempli jusqu'en 2010, il a notamment prévu de partir en tournée dès février 2009 avec la pièce Ne nous quitte pas.
Christophe Pinna : prof de sport
"Un développement très personnel ! "
Pour la quatrième année consécutive, le sport sera enseigné aux élèves de la STAR ACADEMY par le champion de karaté, Christophe Pinna. Mais pour cette huitième édition placée sous le signe de la nouveauté, il hérite d'une nouvelle mission : le développement personnel. Portrait d'un athlète au mental d'acier...
Appelez-le Maître Pinna, le sage ! Professeur de sport, un terme beaucoup trop réducteur pour ce véritable défenseur de l'adage «un esprit sain dans un corps sain». Jusqu'alors, cet athlète aux nombreuses récompenses devait se cantonner à la préparation physique des élèves. «Je ne débordais jamais de mon rôle, je ne voulais surtout pas empiéter sur les plates-bandes des autres professeurs, mais je dois avouer que je me sentais un peu handicapé.» Cette année, sa sagesse et son mental de vainqueur ont gagné. Sa récompense : le cours de développement personnel. Comme une suite logique au traditionnel cours de sport. «L'intérêt principal, c'est qu'il y ait une vraie cohésion entre le corps et l'esprit. Nourrir le corps le matin et la tête l'après-midi.» Une vraie progression de compétiteur.
Le thème sur lequel le prof de «bien-être sportif» souhaite axer sa nouvelle discipline : la découverte de soi. «Faire prendre conscience aux élèves des valeurs dégagées par le sport. Je veux notamment qu'ils comprennent que l'échec fait partie intégrante du processus d'apprentissage.» Son objectif : les maintenir en bonne santé physique et mentale. Véritable relation de maître à élèves ? Sûrement pas. «Sans faire de fausse modestie, j'apprends au moins autant qu'eux.» Souvenir ému de son premier cours au château de Dammarie-les-Lys. Il a compris ce jour-là que les artistes en herbe n'étaient pas aussi motivés que les champions qu'il a l'habitude de coacher. «J'ai pris conscience qu'il fallait avant tout leur inculquer le goût du sport.» Une problématique qu'il n'avait jamais envisagée jusqu'alors.
Cette année donc, il a choisi de ne pas axer ses cours sur la compétition. L'étroitesse des lieux ne le permettant pas, il s'adapte. Tel un champion devant se contenter de la médaille d'argent. Pourtant, lui ne s'en est jamais contenté. Il a donc réfléchi, pensé, noté, proposé... «Pourquoi ne pas profiter de l'environnement qu'offre la capitale pour développer l'urban sport ?» Fourmillant d'idées, il se voyait déjà proposer aux élèves de golfer en bord de Seine, de grimper les marches de la Tour Eiffel en courant et même de descendre la tour de TF1 en rappel ! Un peu trop excentrique mais l'idée y est !
Les cours de sport seront donc plus ludiques et permettront aux élèves de découvrir la capitale... autrement. La singularité, toute l'histoire de ce karatéka de renommée mondiale au mental aussi fort que le physique. Entretenir son corps et son esprit, la clé pour accéder au bien-être, selon Christophe Pinna.
Jasmine Roy : répétitrice
Chanter ne suffit pas !
A la STAR ACADEMY, l'envie et la motivation sont reines. Véritable ambassadrice de ces valeurs, Jasmine Roy entend bien les faire appliquer. Portrait d'une pédagogue passionnée à la veille de sa rentrée scolaire...
«S'ils ne sont pas motivés, je ne veux pas les voir.» Les futurs apprentis chanteurs sont prévenus. Cette année, pour sa cinquième participation à la Star Academy, la répétitrice vocale Jasmine Roy veut imposer le sérieux. Son leitmotiv : la responsabilisation. «Je tiens absolument à ce que les élèves soient davantage responsabilisés quant aux chansons qu'ils devront interpréter. Vu le spectacle grandiose qu'ils doivent assurer chaque semaine, ils devront assumer les chansons qu'ensemble, nous aurons choisies.»
Mais qui sont-ils ? «De grandes voix... et surtout, j'en suis ravie, des artistes polyvalents, capables, avec leur personnalité artistique, de s'adapter à d'autres univers sans se trahir.» Surtout pas de chanteurs imitateurs, elle s'en défend avec fougue. A la Star Academy, les invités sont rois. Une des qualités premières requises chez l'apprenti consiste donc à conserver son intégrité artistique tout en se donnant les moyens de basculer dans l'univers d'un artiste invité.
Pour mener à bien cette mission, Jasmine Roy ne sera pas seule. Certes, Matthieu Gonet s'en est allé. «Il va beaucoup me manquer, personne d'autre ne pourra me taquiner avec autant de classe !», déplore l'ancienne interprète de Starmania. Mais leur amitié ne s'arrête pas aux portes de la Star Academy. Frères d'armes musicales au Conservatoire de Levallois (92), les deux s'entendent comme larrons en foire. Pour épauler Jasmine, donc, Brice Davoli fait son entrée. Déjà partenaires pendant le casting, l'entente entre ces deux-là a été immédiate. «Je pense que nous serons complémentaires. De bon augure !», souligne l'oiseau Roy.
S'il y en a une qui peut parler de complémentarité, c'est bien Jasmine. Répétitrice vocale, chanteuse, danseuse, professeur de chant et écrivain. Dans sa bouche, les notions de motivation, d'investissement et de passion prennent tout leur sens. «Une vraie bête de scène», comme la qualifiait Luc Plamondon avant de l'engager sur Starmania. Point trop n'en faut ? Adage qui ne s'applique pas à la belle Roy. Elle débute par le rôle de Sadia, le travesti rebelle pour finir par alterner les quatre rôles féminins. Que de ressources !
Si proche des élèves que son rôle «d'empêcheuse de chanter faux» ne déplaît à personne. Mieux, ils sont tous unanimes, ils ne pourraient se passer d'elle, de sa sincérité, de sa douceur, de son implication. Cette fine pédagogue n'en attend donc pas moins de ses troupes. Sincérité, envie, motivation. Trois qualités dont ne peut se départir un artiste. Chanter doit devenir un besoin et non plus seulement un plaisir. Comme elle le chante si bien dans sa chanson «Que reste-t-il de nos amours ?», Jasmine, c'est un souvenir qui poursuit sans cesse...
Anne Ducros : Prof de chant
Oiseau en liberté
Les futurs étudiants de la nouvelle Academy sont prévenus : cette huitième édition sera celle du travail. En point d'orgue, les cours de chant. C'est Anne Ducros, chanteuse de jazz au tempérament enflammé, qui a été choisie.
Si le grand public connaît mal Anne Ducros, il n'en est pas de même pour les amateurs de jazz. Cette chanteuse française, récompensée de deux Victoires de la musique, parcourt le monde pour des Master Class très prisées et de prestigieux festivals. Depuis quinze ans, elle est également à la tête de Préludes, une école de jazz vocal. A ses yeux, l'enseignement dispensé à ces élèves triés sur le volet est indissociable de sa carrière d'artiste : « Je ne pourrais pas enseigner si je ne chantais pas. Je ne transmets pas que ma technique vocale, j'enseigne ma vie, mon rapport à la musique. »
C'est avec un enthousiasme non dissimulé qu'Anne Ducros s'apprête à prendre la succession de Richard Cross pour cette huitième édition de la Star Academy. Elle est admirative des performances que réalisent chaque année les Academyciens : « Ce qu'ils font sur les prime, la plupart des professionnels n'y arriveraient pas. J'adore voir des jeunes gens avec tant d'énergie positive, de volonté et de courage, je les trouve vraiment attachants. »Ce qu'elle attend de ses futurs étudiants : des timbres et des personnalités. Et la technique ? « S'ils en ont un peu, ça m'aide, mais ce n'est pas indispensable : on chante depuis des milliers d'années, le solfège n'existe que depuis deux cents ans ! Dans la musique, il y a une part d'érudition et une part d'instinct. »
Certes, un chanteur doit envisager sa voix comme un instrument, Anne Ducros espère d'ailleurs faire venir son phoniatre à l'Academy pour que les élèves découvrent concrètement l'instrument qu'ils ont « entre les mains ». Mais celle qui se définit comme une improvisatrice entend bien pousser ses futurs élèves à plus d'introspection : « Je voudrais les débarrasser de l'instinct que l'on a face à un micro de « faire le chanteur. » S'inspirant de son univers artistique, elle les fera « travailler au lâcher prise » lors d'une séance d'improvisation autour d'un blues ou d'un standard de jazz : « Je voudrais les amener à cela, non pour en faire des chanteurs de jazz, mais parce que ce chemin est bienfaisant pour tous ceux qui veulent faire de la musique. »
Et face à ceux qui pourraient s'étonner que le jazz se mêle au divertissement grand public, Anne Ducros ne manque pas de répartie : « Vous croyez qu'il existe une musique plus populaire que cette musique, née dans les champs de coton pour fédérer des gens qui n'avaient rien ? Je me sens beaucoup plus Ella Fitzgrald que comme ces gardiens du temple du jazz pur et dur. Cette vocation de l'artiste maudit a fait un mal fou à cette musique, alors qu'elle n'est qu'amour, partage et émotion. » Persuadée que le jazz intéresse plus les Français qu'on ne pourrait le penser a priori - le double album électro-jazz de Quentin Mosimann, gagnant de la Star Ac'7, en est la preuve - elle ne compte pas pour autant « jazzifier » la Star Academy mais plutôt communiquer l'envie de chanter aux téléspectateurs.
Ne craint-elle pas néanmoins d'être mise au ban de la communauté jazz ? « Si vous saviez à quel point je m'en moque ! Dans la vie, j'ai toujours évité les ayatollahs. Et puis les oiseaux en cage ne chantent pas, alors je ne me laisserai pas enfermer !