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Journaliste « de droite » dans un média « de gauche »

Publié le 15 septembre 2008 par Roman Bernard
À lire aujourd'hui, l'article que j'ai écrit pour Marianne sur Benoît XVI. Certains lecteurs pourraient penser qu'il s'agit d'un autre Roman Bernard, mais non, il s'agit bien de « Criticus »... Je précise, toutefois, que j'ai bien assisté à la messe de samedi aux Invalides...
Un pape qui n'aime pas l'argent face à un président «bling-bling»
En visite en France, le pape Benoît XVI s'en est pris à l'«amour de l'argent» et au «culte des idoles». Une position traditionnelle de l'Eglise catholique, mais qui entre en contradiction avec la manière dont Nicolas Sarkozy célèbre la réussite matérielle.
Nicolas Sarkozy, à la fois promoteur d'une laïcité «positive» et d'un rapport décomplexé à l'argent, a-t-il perçu dans les propos du pape une remise en cause personnelle ? La contradiction, pour un président qui loue à la fois la réussite matérielle et le rôle social des religions, est apparue criante avec la préoccupation sur la «situation sociale occidentale» exprimée par Benoît XVI. Par deux fois, Benoît XVI, lors de sa visite à Paris, a tenu un discours très social, dénonçant samedi, dans son homélie prononcée sur l'esplanade des Invalides, l'«amour de l'argent», qu'il a comparé au «culte des idoles». Le chef de l'État absent, c'est François Fillon qui a assisté à cette destruction du Veau d'Or. La veille, le souverain pontife s'était déjà ému de l'«avancée sournoise de la distance entre les riches et les pauvres», estimant que c'est «à l'État qu'il revient de légiférer pour éradiquer les injustices». La doctrine sociale de l'Église a toujours reconnu la nécessité du marché, mais aussi prôné une limitation de ses excès. Ces conceptions inspirent d'ailleurs depuis plus d'un siècle le mouvement chrétien-social qui, en France, compte des personnalités aussi diverses que Christine Boutin ou François Bayrou. Nicolas Sarkozy, qui accueillait Benoît XVI à l'Élysée, s'était visiblement préparé à pareil discours, qui intervient dans un contexte difficile pour le capitalisme financier. Le chef de l'État a réaffirmé la volonté de la France et de l'Europe de «moraliser» ce dernier, comme il l'avait fait lors de son intervention télévisée d'avril dernier, mais sans donner plus de détails concrets sur les modalités de cette «moralisation». Il est plus facile de s'attaquer verbalement au règne de l'argent que de limiter les pouvoirs d'un capitalisme financier qui provoque tant de dégâts.
Roman Bernard
Criticus est membre du Réseau LHC.

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