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Tolérance, guerre, et vice, et versa

Publié le 16 septembre 2008 par Didier54 @Partages
Les hasards de la lecture, et de la diffusion d’articles [en l’occurrence ici dans Libé], sont parfois surprenants. Rebondissants, justement. Semblent se parler et se répondre des sujets qui n’ont a priori aucun lien entre eux, qui n’ont pas été écrits par les mêmes personnes et qui n’ont pas répondu aux mêmes commandes.
Ainsi les pages Rebonds, souvent obscures, parfois lumineuses. A quelques jours d’intervalle, on y lit deux thématique qui, à bien y songer, n’en font peut-être bien qu’une.
Le premier texte s’intitule Le journaliste, l’internaute et la guerre (on peut le lire en cliquant ici). C’est signé Daniel Schneidermann. Le second est l’œuvre de Pierre Zimmer, consultant en communication, qui se fend d’un texte sur la tolérance (cliquer là pour en prendre connaissance). Mis bout à bout, voici deux extraits qui se font écho, je trouve.
Dans les débats purement politiques ou idéologiques, le Web crie désormais aussi fort, voire plus, que les médias traditionnels et s’avère capable de les faire taire, même si ce n’est pas lui qui invente slogans et arguments. Pour faire émerger une parole brute, non-pasteurisée par les filtres des rédactions, il se confirme irremplaçable. En revanche, pour nourrir le débat en informations de terrain, on n’a pas encore trouvé mieux que d’y envoyer des journalistes professionnels.
(Schneidermann)
De nos jours, ça peut paraître un peu paradoxal mais on est sous le joug de la dictature de la tolérance. Il faudrait à tout prix être tolérant. Tolérant avec tout le monde, à tout moment et sur tous les sujets. Et au nom de quel impératif catégorique ? On se doit d’être et de faire dans l’affectivement correct. Ce n’est pas seulement fatiguant. C’est intolérable. (...) Fausse tolérance ou pseudo-tolérance qui nous impose d’accepter tout et n’importe quoi. En conservant notre capacité d’indignation, il est vital de s’insurger contre ce diktat. Haro sur les adeptes tièdes du bien penser ! A force d’être trop tolérant, on tue la tolérance et la démocratie. D’où l’impérieuse nécessité d’être intolérant ! Ce besoin d’intolérance, réfléchie et combative, voire vertueuse, est un vibrant appel à la désobéissance.
(Zimmer).

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