Droit d'inventaire s'interesse à La France des privilèges

Si Marie Drucker est partie sur France 2 pour devenir le joker de Laurent Delahousse aux JT de 20h, elle n'a pour autant quitté complètement France 3 puisqu'elle animera le mercredi 17 septembre le premier numéro de la saison de "Droit d'inventaire" qui s'interessera à "La France des privilèges".
L’égalité figure dans notre devise républicaine et pourtant, deux siècles après la Révolution, la France reste une terre de privilèges. Certains ont survécu aux promesses électorales (les privilèges des politiques), d’autres sont apparus récemment (les grandes écoles, les « fils de » au cinéma), d’autres encore se révèlent inévitables (l’aisance des seniors). D’où viennent historiquement ces privilèges ? Peut-on les remettre en cause ?  Droit d’Inventaire enquête sur cette face cachée de notre République et cherche à comprendre, en revenant sur l’Histoire immédiate, comment on en est arrivé là.

Les enquêtes :

Grandes écoles : interdit aux pauvres ?
29% de fils d’ouvriers ou d’agriculteurs parmi les élèves des quatre grandes écoles les plus prestigieuses (ENA, Polytechnique, Normale, HEC) en 1959, seulement 6% en 1995… L’accès aux écoles d’élite est de plus en plus réservé aux catégories déjà les plus favorisées. Comment ces établissements créés pour célébrer le mérite républicain sont-ils devenus chasse gardée de la haute bourgeoisie ? Pourquoi l’ascenseur social ne fonctionne plus ?
Politiques : vive les privilèges !
Un ministre italien ou espagnol n’a ni appartement de fonction ni indemnités de représentation. Son collègue suédois déjeune à la cantine avec les employés de son ministère. Un député anglais n’imaginerait jamais s’installer dans un château du patrimoine national pour passer un week-end… En France, pas de scrupules. Ministre, député, sénateur, le responsable politique, dès qu’il est élu, semble dire « l’Etat c’est moi » et penser que l’usage des biens et des deniers de la République lui revient de droit. Depuis le début de notre Cinquième République, c’est une tendance lourde. Les exemples abondent… Les luxueux appartements de fonction. Les résidences officielles utilisées à titre privé. Les bureaux de ministres, redécorés de fond en comble à chaque fois que le locataire change. Le mobilier national à la disposition des ministres et de certains parlementaires. Ou encore l’agence de voyage du Sénat qui, via les 78 groupes d’amitié interparlementaire, distribue près d’un millier de billets « first class » par an… Un régime de chômage ou de retraite spécialement généreux… Alors d’où vient cette exception française ? A-t-elle été voulue par De Gaulle l’austère lorsqu’il créa la Cinquième République ? Y a-t-il eu dérive ? Comment les politiques ont-ils su protéger, voire accroître leurs privilèges, malgré les changements de majorité ?
Cinéma : le temps des « fils de »
Regardez le palmarès des derniers Césars… Julie Depardieu, Louis Garrel, Jacques Audiard, Clovis Cornillac (fils de Myriam Boyer), Charlotte Gainsbourg, Robinson Stévenin…  Depuis 8 ans, chaque année, une des récompenses suprêmes du cinéma français revient à un fils ou une fille d’acteur ou de réalisateur célèbre. Si la notion de dynastie familiale a toujours existé dans ce milieu du cinéma, l’instinct tribal prend aujourd’hui une dimension inédite. Quarante ans après la Nouvelle Vague qui avait tout chamboulé, la grande famille du cinéma est devenue une nouvelle aristocratie. Une centaine de rejetons d’acteurs célèbres sont sur le marché, dont un gros tiers occupe à présent le haut de l’affiche. Les raisons ? Le réseau, bien sûr, mais surtout la notoriété immédiate que ces enfants d’acteurs empochent avec leur patronyme. La télévision et la presse people les adorent, alors les producteurs les choisissent. Le talent, parfois, passe après.

Les vieux sont-ils les nouveaux privilégiés ?
Ils sont nés après la guerre ou, du moins, étaient trop jeunes pour la faire. Puis ils ont connu les Trente Glorieuses (1945 - 1975), lorsqu’il était facile de trouver un travail.  Aujourd’hui, ils jouissent à plein d’un système de retraite qui ne durera pas longtemps après eux. Contrairement aux générations d’avant et d’après, les seniors semblent avoir toutes les chances. La civilisation des loisirs les bichonne. Ils pratiquent le sport, soignent leur santé  et voyagent à travers le monde. Ils nourrissent aujourd’hui le juteux marché des seniors. Les papys sont ils les privilégiés du siècle ?
Crédit photo : France 3 / Charlotte Schousboe