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L'explosion des modèles

Publié le 17 septembre 2008 par Eric Grémont

18/09/2008

L'explosion des modèles

Pourquoi les modèles prédictifs ne peuvent fonctionner pleinement sur marché libre.

La fumisterie qui a prévalu à l'édification de la modélisation de la finance est en train d'exploser en une catastrophe bien réelle. Il convient de souligner un des traits fondamentaux qui l'empêchait d'être performante : la concurrence. En effet si un opérateur venait à mettre la juste dose de risque dans son modèle il courrait le risque de fournir au marché un produit trop coûteux et donc de ne pas vendre. Autrement dit le « bon » modèle était forcément le moins coûteux, on peut se douter que sur ce marché comme sur d'autres c'est l'acteur fournissant le produit le moins cher qui a fixé le prix final de transaction moyen.

Sur le marché auto il existe par exemple des autorités qui vérifient à l'avance que le produit ne va pas sortir de la route au premier virage un peu raide, la responsabilité des entreprises est en jeu. Un telle centralisation de la gestion du risque était bien sûr impossible sur le plus libre des marchés.

A notre sens la rémunération des agents a joué un rôle décisif dans l'emballement, si l'on peut gagner sa retraite en dix ans de travail pourquoi se préoccuper de ce qui se passera la 11ème année. A notre sens de nombreux acteurs savaient bien que les modèles utilisés allaient exploser en super-nova mais la certitude d'y gagner et de ne pas être sanctionné a joué un rôle décisif dans le comportement individuel. En France pour les missions financières à risques l'Etat avait la sagesse de relier directement le patrimoine des intéressés aux conséquences de leur gestion. Laissons le marché fixer les rémunérations aussi hautes et étonnantes puissent-elles êtres, en revanche exigeons qu'au delà d'un certain niveau de rémunération le patrimoine des personnes physiques puisse faire l'objet de saisies lorsque le besoin s'en fait sentir.

Un exemple : lorsque Bear Stern a fait défaut il manquait 6 milliards de dollars pour faire la jointure une somme équivalente aux sommes touchées en bonus l'année précédente.

Dans le cas d'une faillite frauduleuse un simple gérant de bistrot est poursuivi ! Il est temps de faire en sorte que dans la finance la responsabilité des personnes physiques soit directement exposée dans le cas de fortes rémunérations. Il ne s'agit pas d'un statut léonin les professions libérales sont déjà dans ce cas et doivent s'assurer à titre personnel pour faire face aux conséquences de leurs actes. Vous verrez alors des acteurs refuser des "deals" et prendre consciemment le chemin de la croissance prudente et enfin plus surprenant encore ajouter aux fonds propres légaux des réserves de leur crû. Vouloir le libéralisme sans la responsabilité est un non sens !

Auteurs: Eric Grémont

Entreprises liées: BNP ParibasCDC ,  UBS ,  Bear Stearns


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