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Le péché originel du Crédit Lyonnais

Publié le 19 septembre 2008 par Lheretique

En droit canon catholique, on distingue deux types de péchés : les péchés véniels, c'est à dire ceux que l'on peut pardonner, et les péchés mortels qui entraînent une rupture de la vie de grâce que l'on mène avec Dieu. Par ailleurs, on peut pécher de quatre manières : en pensée, en parole, en action, et par omission.

S'il y a bien une question que je me pose, dans l'affaire Tapie, c'est de comprendre pourquoi diable le Crédit Lyonnais, qui était le mandataire de Tapie pour vendre ses sociétés, a commis le péché mortel en droit commercial, d'être à la fois vendeur et acheteur (tout du moins, c'est ce qu'a jugé une cour d'appel en 2005).

Tapie s'est appuyé sur deux faits :

- le premier, que le Crédit Lyonnais a consenti des prêts à plusieurs acteurs du pool de 8 acquéreurs, prêts à racheter les sociétés de Tapie

- le second, que dans le tas, une société a été considérée comme une filiale du Crédit Lyonnais.

La question qui me turlupine, c'est de comprendre comment le Crédit Lyonnais a pu prendre un tel risque. Quel que soit le statut, in fine, de la société off-shore qui a été partie prenante de pool d'acheteurs, s'il y avait le moindre risque, le Crédit Lyonnais ne devait pas le courir. Dans la théologie fondamentale, c'est l'essence même du droit commercial que de ne pouvoir être à la fois le vendeur pour quelqu'un et en même temps l'acheteur : s'il y a le moindre risque qu'une telle confusion se produise, on ne le prend pas.

Les acteurs du Crédit Lyonnais n'étaient pas tombés de la dernière pluie : ils ne pouvaient pas ne pas savoir ou faire une telle erreur. Alors bon sang : pourquoi ?! Pourquoi l'ont-ils fait ? Qui a pris la décision et à quoi pensait(ent)-il(s) à ce moment-là ?...

Il y a des questions comme ça, qui à mon avis, resteront à jamais sans réponses. Sans doute est-ce dans le contexte politique et financier de l'époque qu'il faut chercher pour essayer de trouver des éléments de nature à formuler des hypothèses plausibles...

Je me suis demandé, si, finalement, la décision de recourir à un tribunal arbitral n'avait pas été motivée par le souci d'en finir avec une affaire qui n'avait que trop traîné et que personne ne souhaitait voir se prolonger...


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