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Saga Belgica : le week-end de tous les dangers

Publié le 20 septembre 2008 par François Collette

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C’était trop beau. 

Rappelez-vous le tout récent dernier épisode : les Nordistes et les Sudistes étaient enfin parvenus à se mettre d’accord pour dialoguer (façon de parler) sans a priori afin de préparer hors gouvernement la grrrande réforme institutionnelle réclamée à cor et à cri par les Flamands et acceptée de mauvais gré sinon de force par les pauvres petits francophones qui s’accrochent à leur petit pays si compliqué. Il ne manquait plus que le casting.

Question casting, les Nordistes volontaristes n’ont pas tardé à présenter le leur en déployant leur artillerie lourde la plus flamingante qui soit, question de forcer les Sudistes attentistes à ne pas déléguer des seconds couteaux dont le rôle serait de faire traîner l’Histoire jusqu’ aux élections régionales de juin 2009, une tactique classique de repli au Sud mais surtout un combat d’arrière-garde devant l’inéluctable. C’est dire s’ils étaient motivés et impatients d’en découdre.

Hier soir toutefois, comme on pouvait malheureusement s’y attendre dans ce vaudeville qui ne fait plus rire personne, le cartel majoritaire au gouvernement flamand (CD&V/N-VA (*)), conditionné par les durs du CD&V et les séparatistes de la N-VA, a remis en cause les règles du jeu définies de façon consensuelle par les trois « médiateurs royaux » alors que l’encre de leurs conclusions n’était pas encore sèche. Bel exemple du caractère pervers du « compromis à la belge », le texte n’est évidemment pas très clair et laisse libre cours à toutes les interprétations. Dommage pour un rapport commandité par le « Chef de l’Etat » qui une fois de plus montre ses limites.

Si vous ne croyez pas à celle-là, une autre raison est invoquée, tout à fait spécieuse mais ô combien opportune : le président du MR (votre UMP), Didier Reynders, en désamour dans les sondages régionaux, s’est fendu à la presse d’un rappel des préalables francophones, c’est-à-dire l’élargissement de la région de Bruxelles-Capitale, la nomination des trois maires élus en périphérie flamande de Bruxelles et une solution négociée pour « BHV ». Rappel maladroit mais pas innocent de tout ce qui est imbuvable pour la Flandre politique. 

A qui profite cette guerre des nerfs ? L’avenir nous le dira bientôt. La N-VA et le CD&V se réunissent chacun de leur côté durant ce week-end pour évaluer la situation et, en ce qui concerne la N-VA, décider de la poursuite ou non du cartel. Leterme, qui se tait dans toutes les langues et qui, ne l’oublions pas, est un des fondateurs du cartel infernal, est appelé à la rescousse. Non pas en tant qu’arbitre, il en est incapable, mais simplement pour le mouiller dans cette histoire. Histoire de casser ce qu’il reste des ponts entre les communautés.

L’avenir de l’Etat Belgique est donc à l’instant présent lié aux seuls états d’âme de ces quelques nains politiques sans aucune envergure.

(*)Coalition de chrétiens-démocrates et séparatistes flamands

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Reynders met le feu et autres éclairages dans La Libre Belgique

Et la Belgique replonge dans le chaos (Le Soir)

Eclairage de Jean-Pierre Stroobants dans Le Monde

Pas triste la revue de presse flamande et francophone dans LLB

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Illustration empruntée à Medium4You

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