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Débat du mois : l'emploi des femmes

Par Patricia Goyenetche

Dans l'armée, nous avons un avantage nous les femmes par rapport au "civil". Nous sommes des militaires et le règlement intérieur impose les grilles de financière applicable par grade et par diplômes acquis au cours de la carrière. On n'a donc tous le même salaire (solde pour les militaires). Mais voilà, c'est le seul point non discriminant. Pour le reste, c'est comme partout, le plafond de verre est aussi très présent chez nous.

Le "plafond de verre" consiste à faire croire à une carrière très prometteuse, allant sans hésité au sommet de la hiérarchie et pourtant vous vous retrouver très vite bloqué à mi-parcours.

Au sein des armées, on répond ceci : pour atteindre le grade le plus élevé de la hierarchie militaire, il faut avoir effectué un temps de commandement reconnu et si possible (c'est un plus non négligeable) dans une unité opérationnelle. Autre critère très important, il faut absolument avoir fait Saint Cyr, la voie royale des généraux, être fils d'un général de deuxième section (ils ne prennent pas de retraite), être marié dans le respect des traditions (accord préalable de la hierarchie sur le choix du conjoint) et avoir 5 enfants.

Forcément, pour une femme qui souhaite faire une carrière prometteuse, les obstacles sont bien nombreux. Conséquence, avoir fait Saint Cyr et se marier en respect de la tradition, cela ne pose pas de problème "technique". Maintenant, les 5 enfants, c'est obligatoirement 5 années minimum d'impossibilité pour l'officier d'effectuer le moindre temps de commandement opérationnel. Vous comprenez bien que l'on ne peut pas mettre en danger la vie d'une mère et d'un enfant. Premier choix difficile, doit-elle privilégier les enfants en étant jeune ou après son temps de commandement ? pas évident, surtout que pendant ce temps, son collègue lui peut aisément réussir, puisque son épouse participe à sa réussite.

Nous arrivons donc à un minimum de 15 années de carrière où l'officier féminin malgré ses efforts obtiens le grade de commandant et l'"eau froide" (oui, c'est le nom que l'on donne à la médaille du mérite). Pour les hommes, qui ont suivi la même voie, la médaille est obtenu bien plus tôt et ont déjà un grade de lieutenant-colonel et sont "généralisables".

Bref, vous l'avez compris, l'Armée ne discrimine pas sur le salaire, mais il ne faut pas rêver, les femmes généralisables ne sont pas encore dans les écoles. A moins d'un miracle de la science, je ne vois comment les femmes pourraient aller plus vite dans ces conditions.


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