Magazine Politique
Le rapport de l'Otan sur les conditions de décès des militaires Français en Afghanistan donne un éclairage "nouveau" sur l'éventuelle réalité matérielle de ce dossier.
La "parole d'Etat" serait-elle prise en défaut par un rapport technique international mettant en cause les conditions officielles de présentation des circonstances de décès des militaires Français ?
C'est un énorme scandale si le rapport de l'Otan devait être confirmé.
Quel pays peut envisager de "mentir" sur les conditions de décès de ses soldats ?
La raison d'Etat peut-elle frapper un secteur de ce type ?
La raison d'Etat est souvent le masque des mauvais moments pour sauver les apparences.
Mais lorsque le masque tombe, c'est la fin de l'innocence et l'inévitable examen de conscience produit des effets dévastateurs.
Là est la constance de la raison d'Etat.
Laisser un champ de ruines après les rodomontades.
On n'attend pas que le Souverain Pontife annonce du balcon de St Pierre de Rome qu'il ne croit plus en Dieu. Mais on attend quand même de lui que, dans certaines circonstances exceptionnelles, il ne nous parle pas que de Dieu.
Il en est de même pour un Chef d'Etat.
Il doit être garant du bon fonctionnement de l'Etat dans toutes les circonstances mais il doit aussi penser en permanence qu'au titre même de ce bon fonctionnement doivent figurer un devoir de vérité pour lui comme un droit à la vérité pour les citoyens.
Ce serait une erreur de penser que la guerre moderne puisse rouvrir les méthodes anciennes.
Il y a des volets de modernité qui ne peuvent être placés au vestiaire. C'est le cas du droit moderne à l'information.
Montesquieu disait que "pour gouverner, il faut de la vertu".
C'est une vertu que de reconnaître en permanence le droit de savoir même et surtout dans les moments les plus difficiles.