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Dernière rencontre avec Jean-Pierre Bellemare à la prison de Cowansville

Publié le 21 septembre 2008 par Raymond Viger

Dernière rencontre avec Jean-Pierre Bellemare à la prison de Cowansville

Dossier: chronique d’un prisonnier

Samedi, 5 :00 heures le matin. C’est l’heure à laquelle je doive me lever pour être à la prison de Cowansville. Une belle journée s’annonce avec un soleil radieux. Ça

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sent la liberté à plein nez. Parce qu’aujourd’hui, c’est la dernière fois que mon horaire me permet de visiter Jean-Pierre à la prison de Cowansville. Après, c’est dans une maison de transition que je vais le rencontrer.

C’est à regret que ma conjointe, Danielle, n’a pu m’accompagner. Elle aurait bien voulu, mais demain c’est la fête de Rose, la fille d’une amie et elle l’aide à faire les préparatifs pour une fête d’enfants. Bonne fête Rose de la part de Jean-Pierre et de moi.

Tout va bien pour se rendre à Cowansville. Je vais pouvoir profiter du temps maximum de visite, de 9 :00 à 11 :15. Après cela, les lumières clignotent pour annoncer la fin des visites du matin.

Je suis nerveux, fébrile. En avril dernier Jean-Pierre a gagné le prix de la meilleure chronique pour l’Association des médias communautaires (Amecq) et finalistes pour l’association des éditeurs de magazine (AQEM). Deux honneurs qui ont été fortement appréciés. Il y a 4 jours à peine, Patrick Lagacé a fait un article dans La Presse sur

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Jean-Pierre. Sur le blogue de Patrick Lagacé Jean-Pierre avait reçu autant de message de soutien que de message voulant l’envoyer à la peine de mort. Il y a 3 jours, j’ai écrit un billet pour me vider le cœur sur certains commentaires reçus. Un billet qui demandait que je sois complice dans la réhabilitation des gens et que si c’est criminel de croire en la réhabilitation des gens, et bien, j’accepte d’être pendu le premier.

J’ai eu à vivre beaucoup d’émotions dans le dernier semestre. Me diriger à la prison de Cowansville, aujourd’hui, ce sont de vraies vacances. Pas de blogues, pas de téléphones, personnne, sauf Jean-Pierre et moi pendant plus de 2 heures. Pour être honnête, je dois dire qu’heureusement que Danielle ne soit pas venu. Jean-Pierre et moi avons été comme 2 vraies pies. Nous n’avons pas arrêté de parler. Nous avions tellement de chose à partager.

Jean-Pierre avait reçu les copies du blogue de Patrick Lagacé et des commentaires qu’il avait reçu. Je l’avais avisé que je ne lui avais fait parvenir que la moitié des commentaires, ceux qui étaient positifs. Je ne voulais pas qu’ils reçoivent les commentaires négatifs sans m’assurer que Jean-Pierre était prêt à les recevoir. Il aurait préféré tout avoir en même temps. Jean-Pierre, possiblement plus réaliste que moi, s’attendait à pareille réaction. Il était prêt. Il les lira quand il sera arrivé à sa maison de transition.

Il m’a décrit la maison de transition qu’il a choisi. C’est plaisant, je la connais et elle n’est pas loin de chez moi. Belle maison de transition, beaucoup d’espace, tranquille, près d’un parc et du fleuve.

Sa date de sortie approchant, Jean-Pierre aussi est nerveux et fébrile. Il a écrit beaucoup. Comme pour noyer sa nervosité. Il a écrit 2 pièces de théâtre complète! Jean-Pierre m’avait préparé des copies que je pourrais lire. Il veut rencontrer Michel Brulé des Éditions l’Intouchable et François Avard qu’il a déjà rencontré dans un atelier à l’Institut Leclerc. Ces rencontres vont lui permettre de voir qu’est-ce qu’il peut faire avec ces manuscrits et comment s’y prendre.

Pendant que nous parlions, j’ai jeté un coup d’œil rapide sur son manuscrit. Il m’a donné les grandes lignes de son scénario. Superbe. Par l’entremise des Éditions TNT, la maison d’édition de notre organisme, je lui ai garanti qu’il sera publié. S’il reçoit d’autres offres dans sa démarche, il aura le choix.

Jean-Pierre m’a aussi montré un synopsis de conférence pour les écoles. Il a le goût de sensibiliser les jeunes, de faire de la prévention autant auprès des jeunes dans les écoles Secondaire que pour les universités en criminologie et en travail social. Dans l’édition de novembre du magazine Reflet de Société, l’offre sera lancée aux écoles. Une belle occasion pour le présenter au Salon du livre de Montréal où notre organisme aura un kiosque. Cette idée, je viens juste de l’avoir. Je n’ai pas eu le temps d’en parler encore à Jean-Pierre. C’est lui qui décidera quelle expérience il voudra bien vivre et à quel rythme. Ah! Je viens de me rappeler que j’ai une conférence en février avec les étudiants du Cegep Édouard Montpetit. Une belle occasion pour faire une conférence en duo. Ça non plus Jean-Pierre n’est pas encore au courant. Ouf! On vient de parler pendant plus de 2 heures et j’ai encore plein de choses à lui dire. Il est trop tard pour retourner pour les visites de l’après-midi. Je vais devoir garder mes idées pour la prochaine rencontre à la maison de transition.

C’est drôle ces idées de conférence et de salon du livre pour présenter Jean-Pierre au public, ses réalisations actuelles et futures, ça me fait penser un peu à Loft Story. Depuis maintenant plus de 2 ans que nous avons rendu public Jean-Pierre par ses écrits et que plusieurs médias ont parlé de lui. Pendant tout ce temps, il était en prison et il n’est pas au courant de tout ce qui s’est dit sur lui. Certains Lofteur ont eu la surprise de leur vie en quittant l’émission. J’espère que la surprise ne sera pas trop forte pour Jean-Pierre.

Le temps file, les lumières clignotent, Jean-Pierre et moi devons nous séparer. Prochain rendez-vous à la maison de transition. J’ai bien hâte de vous en reparler.

Pour le retour, je vis comme une extase toute particulière. Je roule lentement, je profite du soleil, de l’air pur. Comme si je goûte par procuration cette liberté qui attend Jean-Pierre dans les prochaines semaines.

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