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A nos actes manqués…

Publié le 22 septembre 2008 par Suzy S

Dimanche fin d’après-midi, en rentrant du boulot (oui, j’ai bossé tout le week-end, merci de ne pas remuer le carambar dans la carie, surtout que samedi j’ai fini à 22h), je marchais tranquillement en direction de la station de métro. Le vent était doux, le soleil agréable, les courbatures endormies, l’odeur de crevette s’était même dissipée. Le bonheur, pour faire court.

Devant moi, un gars, marchant comme un canard narcoleptique, se retournait sans arrêt. Un peu pimbêche sur les bords dans ces cas là, j’ai fait mine de ne pas le remarquer, fouillant mon sac à la recherche de Djodjo l’ipod parce que, hum, je ne sais pas, j’le sentais mal ce mec…

Ce petit cirque a duré 30 mètres. Le gars faisait 2 pas et se tournait vers moi, refaisait 2 pas et se retournait encore… Moi, je pestais en silence de ne pas trouver mon abruti de Djodjo et je me refusais de m’arrêter sur un banc pour fouiller plus calmement parce que je sentais bien que le gars allait du coup venir me faire chier. Au bout de cette trentaine de mètres, pendant que je continuais ma marche hasardeuse d’archéologue chevronnée spécialisée dans la fouille de sacs à main, le gars s’est arrêté de marcher et a attendu dans un petit décrochage entre 2 murets. Je le sentais mal le gars, bouh que je le sentais mal…

Y’avait encore pas mal de monde dans les rues dimanche soir. Les journées du patrimoine et le soleil aidant, les riverains trainaient un peu à rentrer chez eux, profitant des derniers rayons du soleil de la saison. Autant dire que nous étions loin du petit comité, là sur ce trottoir.

Et pourtant notre gars ne s’est pas démonté. Quand je suis arrivée à son niveau, il s’est redressé, enfin plus ou moins, un peu à la Quasimodo tout fier, et s’est approché de moi pour me demander de sa voix toute incertaine : « t’as envie de me sucer ? »

Le choc. La première question qui me soit passée par la tête fut tout de même « M’a-t-il vraiment posé cette question ? » Après mûre réflexion et observant soigneusement ses sautillements de petit garçon impatient (ou qui a envie d’aller faire pipi, c’est selon) j’en ai conclu que oui, il me l’avait vraiment posée et visiblement, il attendait ma réponse. Alors j’ai obtempéré.

Immobile et droite comme Calvin posant une question délicate à son père, les yeux d’une enfant innocente et interpelée… : « Si je réponds oui, t’enlèves ton froc devant tout le monde ? »

Bizarrement, je n’ai eu pour réponse que quelques onomatopées, à la fois surprises et terrifiées.

Pfff ces mecs, sont que d’gueule… (J’aurais pas été dans la merde s’il avait accepté)

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