Savez-vous en revanche que les bénéficiaires du bouclier fiscal sont incités à l’égoïsme et à l’incivisme ? En effet, le mécanisme de son application est le suivant : le contribuable procède au total des impôts acquittés l’année précédente et, si ce total excède 50 % de son « revenu global » (imposable ou non imposable), il est remboursé de l’excédent.
Le « revenu global » est une constante ainsi que, par conséquent, les 50 % qui constituent le bouclier fiscal. Or, si ce contribuable a bénéficié d’une réduction d’impôt pour « emploi salarié à domicile » et pour « dons aux œuvres », l’ISF dont il est redevable, augmente d’autant, en vertu des vases communicants. L’État retire ainsi ce qu’il lui avait accordé.
Il en résulte que ces contribuables peuvent être tentés de faciliter le travail « au noir », et de refuser d’offrir des dons aux organismes de bienfaisance… sauf le bon cœur de chacun, sachant que « donner aux pauvres c’est prêter à Dieu, donner à l’État (ou à M. Bernard Tapie) c’est prêter à rire ».