Un arrêté municipal sans précédent est prêt à sortir des tiroirs dans la troisième plus grande ville de France : interdire en centre ville les 4x4 consommant plus de 18 litres au 100 km et émettant plus de 250 g de Co² au km, dans une zone bien déterminée. L'association et les membres du conseil municipal à l'origine du projet ne manquent pas d'arguments pour le justifier.
En ville, ces véhicules consomment 33 % de carburant en plus que les autres et sont donc néfastes pour l'environnement et la santé de tous. Leur caractère "mastodonte" qui fait qu'ils sont plus accidentogènes : un enfant sera percuté à la tête et au thorax, ce qui lui donnera moins de chance de s'en sortir vis-à-vis d'un véhicule plus bas. Autre mauvais point, certains de ces véhicules sont équipés d'un pare buffle, animal sauvage connu pour être excessivement présent en ville ! Un dispositif pouvant causer de gros dégâts.
Reste à savoir si cet arrêté a une quelconque valeur juridique. Il est fort à parier que les propriétaires de ces chars d'assaut ne manqueront pas de recourir au tribunal administratif pour annuler cette disposition. Ces véhicules tout-terrain sont censés évolués dans des reliefs escarpés ou des chemins difficiles. En roulant en ville sur du bitume, le 4x4 est dénaturé et devient un simple signe extérieur de richesse. On affirme son rang social, on s'affiche comme une personne ayant réussi.
Seulement, le regard des autres commence à changer. En voyant un véhicule massif, on pense plus à la consommation de carburant qu'à autre chose ou à la place occupée sur un parking. Est-il aisé de se garer, d'effectuer un créneau quand on ne voit pas ce qu'il y a devant et derrière ? Une voiture n'est qu'un tas de ferraille et n'est qu'un simple mode de transport pratique pour aller d'un point A à un point B. Avec une telle vision, les automobilistes se rendraient compte que l'important n'est pas l'emballage.
Que vous y mettiez 30 000 euros ou que vous y mettiez 10 000, vous arriverez au même endroit, en même temps. A moins d'avoir à compenser un manque physique, affectif ou un manque social, la taille de la voiture ne fera pas de vous quelqu'un de plus important que votre voisin. D'en avoir une plus grosse que l'autre ne fait pas que l'on vous aime plus ou que l'on vous respecte plus. Ce qui compte c'est votre savoir-vivre, ce que vous avez dans le cœur, votre comportement. Petite ou grosse voiture, un être humain se métamorphose en danger public lorsqu'il devient un conducteur parce qu'il veut se faire remarquer.
Réfléchissez donc à deux fois avant d'investir et demandez-vous ce qui compte le plus et pensez au long terme : un jour vous vous en débarrasserez.