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Faire en sorte d'être acteur de sa vie, ils disent...

Publié le 25 septembre 2008 par Didier54 @Partages
Dans mon boulot, je côtoie régulièrement des gens qui ont parfois cette expression, je la cite en la résumant : faire en sorte que la personne soit actrice de sa vie, de son projet.
Généralement, je sursaute lorsque je l'entends. Elle m'agresse. Quelque part. Je n'ai jamais trop su pourquoi.
Longtemps, j'ai pensé que je tiquais parce que je n'aimais pas la forme de cette phrase, la manière dont ces choses-là étaient dites. J'y décelais une forme de prétention, pour ne pas dire d'arrogance. Ô, pas forcément de ces arrogances que les gens affichent ou portent en eux (quoique), plutôt de ces arrogances que l'on porte à l'insu de son plein gré, en bons soldats, en véhicules d'une idéologie.
Arrogance, manque d'humilité d'un système, voilà des gens imprégnés qui portent un discours plus qu'ils ne le vivent. Gêne, du coup : parce que dans la foulée, pensant à ce système, je me dit : Mais qui sommes nous pour penser comme cela... Pour oser penser comme cela.... Pour dire cela... Qui peut prétendre décider que l'autre, quel qu'il soit, va devenir ou être acteur de sa vie... Qui peut décréter, et comment, qu'une personne ne serait pas acteur de sa vie et qu'il conviendrait de faire en sorte que...
Bref, c'est le fond qui m'a interpellé. Je n'aime pas qui se niche derrière ces mots. Anodins, de prime abord. Mais porteurs, me semble-t-il, des germes du repli sur soi.
Je n'aime pas non plus cette idée que dans la société, on a un rôle à jouer. Qu'il faut en jouer un. Que si on n'en joue pas, LA société va s'employer.
Tu as des problèmes ? Pas de souci, je ne vais pas m'en occuper.
Par contre, nous allons réfléchir ensemble pour que tu puisses avoir un projet, et ensuite, on faire en sorte que tu puisses être acteur de ton projet de vie.
Cruauté d'une époque qui mêle les genres et les gens. Qui use de formules toutes prêtes pour faire mine de penser aux autres. Ceux-là même qui parviennent à peine à penser à eux-mêmes.
Drôle d'effet miroir, du coup. Reflet de pensées sur ombres déformées.
Et c'est ainsi que croyant avancer, une France n'en finissait pas de rester statique... Engluée dans sa démocratie pensive dénuée de pensées. Ceci peut expliquer cela.

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