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Spa : soins protecteurs de l’âme

Publié le 24 septembre 2008 par Irene
24 septembre. Dernier jour à Erbusco. Au petit-déjeuner, mon regard se pose sur un homme attablé qui dévore autant son roman que le contenu de son assiette. Il ignore sa femme superbement. Je pense aussitôt aux photos de Martin Parr figeant ces couples qui s’ennuient au restaurant. Comment peut-on manquer autant de savoir-vivre dans un lieu aussi raffiné ? Mon capuccino avalé, je m’abandonne aux mains expertes d’un masseur virtuose. Je redécouvre avec étonnement l’existence de mon corps, relié par un fil ténu à une tête cabossée par le stress et les aléas du quotidien. J’ai beau me dire que masseur est un métier comme un autre, j’ose à penser qu’il faut une bonne dose d’altruisme pour prendre soin d’un corps inconnu qu’on ne reverra jamais. Etrange sensation sur la peau que ces petites cloches de verre qui semblent aspirer goulûment toutes les toxines de ma pauvre carcasse !
Je me glisse dans l’eau chaude de la piscine du spa. Spa comme soins protecteurs de l’âme. Comme une gamine, je teste tous les boutons sur le bord du bassin : un geyser me chahute les jambes, une gerbe d’eau s’abat sur mes trapèzes, un glouglou taquine mes lombaires. Que de bulles ! Midi approche : mes papilles sont jalouses. Elles attendent leur heure. Ni une, ni deux. Nouvelle infidélité à mes bulles saumuroises. Je goûte un crémant délicat de la Franciacorta dans le restaurant de Gvaltiero Marchesi. Deux macarons au Michelin. Au cours du déjeuner, fameux, un rideau s’ouvre sur les cuisines où s’affaire une brigade de toques blanches. Batterie de casseroles en cuivre, piano…, un vocabulaire musical pour une symphonie gustative.

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