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Laurence Parisot et la crise financière

Publié le 25 septembre 2008 par Dominik89

Ca y est ! C'est le Grand Jour : Nicolas Sarkozy va enfin s'exprimer en France sur la crise financière !
On ne sait pas encore ce qu'il va dire, mais on sait déjà ce qu'il ne fera pas. Pas question d'annoncer un plan de relance économique comme chez nos voisins espagnols par exemple. Les caisses sont vides et la crise ne va rien arranger avec une croissance plus que molle et une récession qui menace. Alors que va-t-il dire ?Tags : crise financière mondiale, crise des subprimes, Nicolas Sarkozy, UMP, gouvernement, Laurence Parisot, JT de 20 heures, MEDEF, Prélèvements obligatoires, Allemagne, déficit public, meeting à Toulon, Etats Unis, USA, France
Sans doute renouveler son exercice new-yorkais de haute voltige sur la régulation financière, lui, l'apôtre tous azimuths de la dérégulation et de la privatisation. Va-t-il réitérer ses propos sur les parachutes dorés ? On attend. Va-t-il pondre une nouvelle taxe ? En tout cas, l'intervention est bien préparée, pas de journalistes pour poser des questions gênantes, mais un meeting dans un lieu symbolique (là où il avait entamé sa campagne présidentielle) à une heure idéale pour être reprise dans les JT de 20 heures. Ne nous attendons pas à des miracles, il n'y en aura pas. Le message existe juste pour montrer que le président s'occupe des problèmes, pas pour les résoudre. Et comme le dit un vieux proverbe politique : "Il n'existe pas de problème que l'inaction ne finisse par résoudre".
En attendant, les Etats Unis ont remis au goût du jour l'adage qui veut que les profits soient privés tandis que les pertes sont publiques. Les contribuables vont devoir éponger les dettes colossales contractées par des patrons véreux qui ont profité jusqu'au bout d'un système perverti. Au final, les Français et les autres citoyens du monde vont aussi payer la casse, car le libéralisme est tel qu'on ne peut pas se réjouir de le voir s'effondrer sans en payer nous mêmes les pots cassés. Une sorte de jeu où le citoyen lambda finit toujours par perdre en somme.
Un constat qui n'empêche pas Laurence Parisot, patronne du MEDEF, d'exprimer clairement ce matin sur France Inter sa foi en un libéralisme débridé. Elle trouve d'ailleurs naturel que le gouvernement US vienne aux secours des banques qui ont coulé le système. Elle a suggéré que la solution passait par moins d'état et moins de charges sur les entreprises comme si ça allait améliorer notre déficit public. En gros, elle veut continuer à déréguler sans tirer la moindre conséquence de ce qui se passe aux USA. Elle a aussi tenté de nous expliquer pour la France exportait moins que l'Allemagne. Pour elle, c'est la faute des prélèvements obligatoires (les PO comme elle a tenu à préciser pour que tout le monde s'enferme dans SON jargon). Les PO sont donc le problème. Ils sont de 15 % en France et seulement 9 % outre-Rhin, ce qui expliquerait pourquoi nous vendons nos produits 30 à 40 % plus cher que chez eux.
Tout d'abord, il faudra m'expliquer comment 6 % de prélèvements donnent 30 à 40 % de plus au final. Ensuite, les produits manufactués allemands sont plus chers qu'en France car la main d'oeuvre y est beaucoup plus chère et qu'ils travaillent moins longtemps qu'en France, contrairement à ce qu'on tente de nous faire croire tout le temps. Ensuite, nous sommes meilleurs qu'eux en productivité. Le problème est plutôt que nos PME sont globalement trop petites pour exporter et que nos produits ne se distinguent pas de la masse comme les produits allemands. Par exemple, ils fabriquent quantité de machines-outils que personne d'autres ne proposent. Peu importe le prix, ils sont les seuls, tandis que la France se bat sur des marchés fortement concurrencés.
La vérité n'est pas importante pour Laurence Parisot, seul l'objectif de baisse des charges l'est et rien ne pourra l'en dévier.
Dominik


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