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Paulson veut les pleins pouvoirs ...

Publié le 24 septembre 2008 par Eric Grémont

25/09/2008

Paulson veut les pleins pouvoirs ...

Un chevalier blanc opportuniste ?

Un point important du plan Henry Paulson destiné à sauver le système financier mondial de sa fin apocalyptique est passé complètement inaperçu de ce coté de l\'Atlantique. Focalisés sur le montant faramineux de l enveloppe demandée, bien peu ce sont penchés sur les conditions que Paulson met à l\'établissement de son plan.
Ces conditions sont reprises dans l article 8, qu\'il est impossible de ne pas vous livrer en totalité et en version originale.
« Decisions by the Secretary pursuant to the authority of this Act are non-reviewable and committed to agency discretion, and may not be reviewed by any court of law or any administrative agency.”
Dans la langue de Molière, cela donne : « les décisions prises par le secrétaire (Henry Paulson lui-même, donc) dans l\'exercice du mandat donné par cet acte ne sont pas modifiables, et restent du privilège de l\'agence, et ne pourront être examinées par aucune cour de justice ni par aucune autorité administrative ».
Fichtre, cela ressemble fort à un blanc-seing. Cette demande pourrait parfaitement se comprendre si Paulson endossait le rôle du chevalier blanc, arrivant à bride abattue à la rescousse du système financier, dans un effort désespéré pour éviter l\'écroulement définitif. Il ne souhaiterait donc pas payer pour les pots cassés par ses prédécesseurs, ce qui est humain.
Cependant, et c\'est toute la limite de sa position, deux autres faits doivent attirer notre attention. Tout d\'abord, Henry Paulson est secrétaire au trésor des Etats-Unis. Au delà du clinquant du titre, une analyse approfondie de son rôle révèle quelques détails significatifs. Le secrétaire au trésor fait partie de la ligne de succession du président des Etats-Unis, à la cinquième position, ce qui en fait un personnage important sur le plan politique, plus que le président de la réserve fédérale, Ben Bernanke. Ensuite, le secrétaire au trésor est « le principal conseiller économique du président des Etats-Unis ». il est également « en charge de proposer et de formuler des propositions concernant la politique fiscale, économique et financière du pays ». Il est également le gouverneur américain au fond monétaire international, organisation qui surveille le système financier international, dont le président est Dominique Strauss-Kahn. Henry Paulson est à son poste depuis deux ans (10 juillet 2006). De deux choses l\'une. Soit il n\'était pas compétent, soit il a laissé faire en toute connaissance de cause.
Ensuite, le plan, dans sa rédaction initiale, prévoit que Henry Paulson puisse prendre toutes les décisions nécessaires à l\'accomplissement de son grand œuvre, y compris, et c\'est toute la saveur de sa demande, le droit d\'embaucher qui il veut pour gérer le fond, et de faire appel à n\'importe quelle société sans regard pour les dispositions anti-trust ou anti-corruption. Sachant que Mr Paulson a un lourd passé de banquier d affaires, et que ses liens avec Goldman Sachs en particuliers sont prégnants, cette liberté totale pose quand même quelques questions sur les conflits d\'intérêts possibles. Et c\'est peut être en examinant le passé de Mr Paulson que nous pouvons affirmer qu il n\'a rien d un incompétent : derrière cette demande de blanc-seing il y a autre chose. Certaines mauvaises langues pourraient avoir dans la récente intervention de Warren Buffet dans le capital de Goldman Sachs la volonté de profiter de la fantastique opportunité offerte aux professionnels compétents par le plan Paulson…

Auteurs: Severin Keizer

Entreprises liées: Bear StearnsGoldman Sachs


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