Le concept de bourgeois-bohème est, vous le savez, difficile à cerner. Il peut revêtir différentes formes et rares sont ceux qui, finalement, y échappent. Même Renaud, entre deux jaunes, eût cette fulgurance de lucidité et convint dans sa chanson « les bobos » que « Par certains côtés, j’imagine que j’fais aussi partie du lot ». Disons donc que quand l’auteur de ce billet parle des bobos, il s’y inclue nécessairement un peu, comme vous lecteurs d’ailleurs. Au fait, écrire sur un blog, n’est-ce pas aussi un peu bobo ? Bref…
La mutation perpétuelle, essence du boboïsme
Les bobos sont en perpétuelle mutation, ils peuvent se décliner en une infinité de variantes et sont capables de se renouveler constamment dans leurs codes (vestimentaires, comportementaux, sociaux…). Mais malgré cette versatilité grégaire, il existe malgré tout des points de fixation, des constantes qui permettent d’identifier, dans une foule compacte, un bobo. L’un de ces points d’identification, c’est la possession d’un ordinateur Macintosh de Apple.
Nous reviendrons d’ailleurs sur ses excroissance dégénérées, l’Ipod, l’Iphone, qui sont autant d’appareils (on pourrait les appeler des bijoux) qui entretiennent l’identification bobo. Mais intéressons-nous aujourd’hui au portable Macintosh (blanc bien sûr…).
Une performance technique indispensable

On peut donc déduire que ce qui plaît aux bobos dans le Macintosh, ce ne sont pas ses capacités, car bon nombre d’autres ordinateurs sont techniquement équivalents. Mais c’est quand même un préalable : jamais le Mac n’aurait été plébiscité dans l’univers bobo s’il n’avait pas été performant. Alors d’où vient ce succès incontesté ?
Un “environnement” différent
Attention, c’est un élément qui a été décisif dans la percée du Mac chez les bourgeois bohèmes : ” l’environnement Macintosh” ce n’est pas “l’environnement windows “. Traduction : il y a les autres, la grande majorité, et il y a nous, la communauté Macintosh. Un Mac c’est pas pareil, tout le monde vous le dira.
L’incessante obsession de différenciation du bobo trouve ici une réponse qui lui correspond parfaitement : face à l’hégémonisme windows (de cet enfoiré de Bill Gates), il existe une solution alternative fiable (nous l’avons dit) et surtout, utilisée par une communauté suffisamment large pour être finalement vue et reconnue par tous, même de ses non-utilisateurs. Là on touche véritablement à un aspect fondamental du boboisme car le bobo ne veut pas être « confidential » : il aspire à être différent mais surtout pas anonyme et encore moins marginal ! Le bobo est en fait une « passerelle sociale » entre le peuple (la majorité) et l’élite (une minorité).
Portable ou fixe : tout dépend…

Donc le modèle importe peu même si, fort logiquement, le portable a plus de potentiel.
L’aspect extérieur : l’élément décisif
Oui, les modèles Mac sont esthétiques (rien de mieux qu’un Macbook air). C’est un dernier pont essentiel pour les bobos car ils portent une attention toute particulière au look et à l’image qu’ils renvoient. Donc avoir un portable Macintosh, blanc immaculé, c’est la top classe, et ce, même si c’est pour regarder le DVD de Jean-Marie Bigard au Stade de France en train de parler de ses pets gras.
Dernière chose : si, c’est votre patron qui vous l’a imposé et bien c’est simplement que votre patron est bobo et qu’il a envie que ses équipes le deviennent. Car le boboisme, contrairement à l’élitisme, c’est contagieux…
François