Bleu nuit

J'ai changé de couleur, comme le ciel d'automne qui arrive dans 4,3,2,1 Ving-et-un. Zéro. Je me sens plus froide et plus dense, plus foncée, plus sombre, moins légère. J'ai à faire face à la maladie et/ou à la morts de proches. C'est sans doute la raison. Une des raisons. Savais-tu Jean, oh Jean le fabulateur, que la cigale à la fin de l'été se transforme automatiquement en fourmis et qu'il était donc inutile pour elle de s'en faire avec le futur alors qu'elle aurait eu avantage à se concentrer sur son présent, ses chansons, dont celle de Georges Moustaki. "Nous prendrons le temps de vivre, d'être libre, mon amour. Sans projets et sans habitudes, nous pourrons rêver notre vie. Viens je suis là, je n'attends que toi. Tout est possible tout est permis". Je ne peux m'empêcher de penser aux ciel étoilé de cette nuit d'hiver, lointaine, un hiver comme nous en avons eu un en 2007/2008, un hiver quotidien, un hiver de chaque jour, un hiver sous la neige. L'hiver est un pays, la neige est un jardin, désolée de vous contredire Monsieur Vigneault. Dans ce pays et dans ce jardin, il était une fois, la fine fleur de givre de ce souvenir d'un ciel de fin fond d'univers brillant d'étoiles moins froides que l'air que je respirais. Une nuit splendide, un froid magnifique. Pourquoi est-ce qu'on pense immanquablement à l'hiver lorsque l'automne arrive? Quoi qu'il en soit l'image de cette marche solitaire dans cette lointaine nuit d'hiver et de ses tourbillons de vent me font irrémédiablement penser à cette phrase d'une chanson de Leonard Cohen : "We are so small between the stars, so large against the sky". Ainsi qu'à l'interprétation par Madeleine Peyroux de la chanson D'Elliot Smith. Sans doute à cause de la musique qui ressemble au son que feraient des flocons de neige si nous pouvions les entendre. Et plus prosaïquement, parce que le son d'un mobile en métal installé quelque part pas loin de chez moi se mêlait toujours à celui du vent. Tiens j'ai trouvé le vidéo complet de la chanson sur U tube, juste pour vous. À part que la protagoniste a l'âge que j'avais cette nuit là (ou à peu près) et semble aussi rêveuse et songeuse en hauteur et que les étoiles du ciel sont allés faire un tour dans la ville lumière déguisée comme telles... Mais bon, pour vous, il s'agit de fermer les yeux et l'écouter encore, en imaginant mes images décrites ci-haut. Moi j'ai le CD. http://fr.youtube.com/watch?v=FktNzLg_te4