Roland RIES à Elie Wiesel :" Vous êtes ici chez vous, à Strasbourg, au cœur de l'Europe de droits de l'Homme et de l'humanisme rhénan"

Retour sur l'un des événement de la rentrée à Strasbourg :la venue d'Elie Wiesel, organisée par la librairie, Kléber, la ville de Strasbourg, le fonds social juif unifié et RELATIO-EUROPE. Nous publions ici, en référence, les deux allocutions prononcées par Roland Ries, à la Cite de la Musique, en lever de rideau de la conversation entre Elie Wiesel et Daniel Riot et lors de la réception à l'Hôtel de Ville

« Cher Elie Wiesel,

Je n'ai nul besoin de dire la haute valeur symbolique que représente votre visite aujourd'hui dans notre ville. La présence d'un public aussi nombreux à cette manifestation et l'importance des demandes qui n'ont pu être satisfaites, parlent d'elles-mêmes et sont suffisamment éloquentes.

Strasbourg, capitale européenne des droits de l'homme, est fière d'accueillir le prix Nobel de la paix Elie Wiesel, et elle le dit à sa manière... 

Je suis sûr que vous avez aujourd'hui devant vous un public averti, qui connaît votre parcours, votre œuvre et vos engagements.

Aussi, je ne reviendrai pas sur ce que chacun sait,

- de votre enfance heureuse dans la communauté juive de Sighet, en Roumanie

- de la déportation,

- du retour,

- de l'œuvre monumentale de témoignage que vous avez commencée avec La nuit dès lors que vous avez pu sortir du silence et prendre la parole

- et de votre engagement au quotidien pour tous les opprimés, qui vous a valu le Prix Nobel de la Paix en 1986.

Je voudrais plutôt évoquer quelques traits saillants qui me semblent exprimer ce que votre parcours et votre œuvre nous enseignent et surtout transmettent comme messages aux nouvelles générations, car c'est bien le sens profond de ce Cas Sonderberg, que de créer la confrontation entre les générations et la rencontre entre les descendants des victimes et des bourreaux. Voici une œuvre qui peut aider les uns et les autres, à affronter la culpabilité, celle parfois méconnue des survivants, mais aussi, et c'est tout à votre honneur, celle de la jeune génération allemande, confrontée à ce passé épouvantable.